Dannah : L’enseignante et auteure américaine Asheritah Ciuciu s’est un jour posé une question surprenante mais importante au sujet de la nourriture.
Asheritah : Est-ce que je peux vraiment dire que Christ me procure le même sentiment de satisfaction qu’un morceau de brownie ?
Leslie : Vous écoutez Réveille Nos Cœurs.
Dannah : La première fois que j’ai eu l’honneur d’être hébergée chez Nancy, elle n’était pas encore mariée avec Robert. Elle m’a dit : « Demain matin, sens-toi libre de te préparer ton petit déjeuner, va au frigo et prends ce qui te fait plaisir. » Alors, le lendemain, je me suis faufilée jusque dans la cuisine, j’ai ouvert le frigo en m’attendant à retrouver le même chaos que dans le mien, tout en bazar avec ma famille nombreuse. Mais à la place, j’ai découvert le frigidaire d’une femme célibataire. Il n’y avait que quelques bouteilles d’eau, quelques jus et des yaourts bien alignés. Je me suis dit : « Oh ! elle est vraiment aussi sainte qu’on le pense. Elle ne mange même pas ! »
Mais depuis, j’ai découvert qu’en fait, Nancy, tu as bon appétit !
Nancy : Mais c’est vrai, c’est vrai! Et puis je me demande pour quelles raisons j’avais tellement peu dans mon frigo ce jour-là. Mais je te crois, tout à fait, je fais confiance à ta mémoire ! Mais d’habitude, il y a beaucoup plus de bazar dans mon frigo parce qu’il y a toujours du monde qui va et qui vient et puis en plus, j’aime bien manger.
Dannah : Alors, oui, ça, j’ai remarqué ! Et je me rappelle quand nous avions participé à une fête où il y avait un buffet très bien garni…
Nancy : Oui, rappelle-moi un peu ça…
Dannah : …et tu t’étais copieusement servie !
Nancy : Ah, ça ne m’étonne pas !
Dannah : Et tu avais l’air d’apprécier.
Nancy : Mais oui. Mais j’aime manger, en fait. Et parfois un peu trop ! Et imagine-toi que j’ai épousé un homme qui se fiche complètement de la nourriture.
Dannah : Non, sérieusement ?
Nancy : Mais oui, il y a un grand contraste dans notre couple. Robert, lui, il se nourrit pour vivre. Il pourrait manger la même chose tous les jours, il ne se lasse pas. Il peut dîner avec un bol de céréales. Et pour moi c’est tout à fait différent, j’aime me régaler, c’est important pour moi.
Et d’ailleurs il y a des versets dans la Bible qui me donnent raison, même s’il y en a aussi qui me montrent que la nourriture peut être trop souvent une idole dans ma vie.
Dannah : D’ailleurs, ce jour où tu n’avais presque rien dans ton frigo, je crois que tu revenais juste de voyage…
Nancy : Probablement, je crois que j’étais partie trois semaines, il me semble.
Dannah : Oui, et ce jour-là tu m’as aussi parlé d’une époque où tu avais beaucoup voyagé et où la nourriture était en effet devenue un réel problème pour toi. Tu t’en souviens ?
Nancy : Je ne me souviens pas précisément de la conversation qu’on avait eue à ce moment-là, mais il y a une chose que je sais, que je peux te dire, c’est qu’il n’y a jamais eu un moment dans ma vie où la nourriture n’a pas représenté un défi, en fait, pour moi.
Dannah : Whouaa !
Nancy : Je crois que le problème vient de moi, hein, il ne vient pas de la nourriture. C’est ce que j’ai fini par comprendre. Mais aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu des problèmes avec la nourriture.
Dannah : Pour être honnête, moi aussi. C’est pour ça que je pense que notre invitée d’aujourd’hui va être une réelle bénédiction pour toi et pour moi…
Nancy :… Et pour toutes celles et ceux qui nous écoutent en fait. Comme on va l’entendre, ça ne concerne pas seulement les gens en surpoids ou les gens qui ont des symptômes visibles, ou des troubles du comportement alimentaire. La nourriture, c’est un don de Dieu qui est merveilleux. Mais c’est aussi quelque chose que l’ennemi utilise, on voit depuis le chapitre 3 de la Genèse où satan tente la femme avec de la nourriture et c’est comme ça qu’il la détourne de Dieu.
Et je crois que, quelle que soit notre morphologie, ce problème, il nous concerne toutes et tous. Et je suis vraiment reconnaissante que le Seigneur nous ait amené aujourd’hui quelqu’un pour nous aider à mieux comprendre.
Dannah : Alors, aujourd’hui on a le grand privilège d’accueillir Asheritah Ciuciu. Elle est la fondatrice du ministère One Thing Alone, ce qui veut dire ‘une seule chose’. Et elle est l’auteure du livre Full : Food, Jesus, and the Battle for Satisfaction. Ce qui veut dire à peu près: Rassasié(e): La nourriture, Jésus et le combat autour de la satisfaction.
Asheritah, soit la bienvenue à « Réveille Nos Cœurs » !
Asheritah : Un grand merci. Je suis très heureuse d’être parmi vous.
Nancy : J’aime bien le titre de ton livre, Asheritah, parce qu’il a été réfléchi, pensé, il est vraiment percutant. Et ça nous donne envie d’en savoir plus avec toi aujourd’hui.
Asheritah : Oui, mon équipe d’édition m’a bien aidée. Et c’était vraiment intéressant de travailler en équipe. Et en effet, le livre aborde à la fois la satisfaction du cœur et celle de l’estomac. D’ailleurs j’ai apprécié, Nancy, que tu mentionnes que tout cela va bien, bien au-delà de la nourriture.
Nancy : Oui, c’est vraiment un combat parfois.
Asheritah : Absolument.
Nancy : Je suis contente que tu dises que c’est pour toi un combat aussi, parce que sinon, on pourrait se dire : « Ah, non, mais Asheritah, elle ne sait pas de quoi elle parle ». Mais pour beaucoup d’entre nous, c’est vraiment, vraiment un combat. Et ce n’est pas qu’une question de nourriture, le vrai problème, il est ailleurs.
Asheritah : Oui, tout à fait. Beaucoup des principes qui s’appliquent aux obsessions alimentaires s’appliquent aussi à d’autres domaines. Parce que pour l’ennemi, finalement, peu importe ce que c’est, tant qu’il arrive à nous faire courir vers quelque chose d’autre que Jésus et de nous éloigner de lui pour obtenir réconfort et satisfaction, eh bien il est content.
Dannah : En relisant ton livre hier soir, ça m’a réellement sauté aux yeux. Je me suis dit : « Whoa ! C’est vrai que je me tourne vers la nourriture dès que j’ai besoin de réconfort, alors que je devrais avoir recours à Jésus. » Je dois d’ailleurs avouer que tout en lisant et en réalisant tout ça, je me suis sentie irrésistiblement attirée vers la cuisine, et j’y suis finalement allée pour manger une tranche de pain grillé avec du beurre.
C’était un peu comme si l’Esprit de Dieu me disait : « En effet, tu as vraiment besoin d’entendre ce message. C’est un combat auquel tu fais encore face. Tu crois l’avoir gagné il y a bien longtemps, mais j’aimerais que tu te remettes au combat ». Alors, Asheritah, merci de m’avoir ouvert les yeux.
Et, je me demandais à quel moment de ta vie toi, tu t’es dit : « Là, j’ai une bataille à mener » ? Est-ce qu’il y a une anecdote que tu peux nous raconter ?
Asheritah : Oui, bien sûr. Le jour où tout a basculé, c’était à l’anniversaire des un an de ma fille aînée. On avait organisé une fête sur le thème de « La chenille qui fait des trous. »
Dannah : Ah, le livre pour enfant « La chenille qui fait des trous » ?
Asheritah : Oui. La chenille croque dans une part de gâteau, une part de tarte, et ainsi de suite.
Nancy : Je crois bien que je ne l’ai jamais lu ce livre.
Dannah : Oui, ça c’est un livre que toutes les mamans connaissent.
Nancy : Ah, ben voilà.
Asheritah : Oui, c’est un classique pour enfants. La fête était belle. Tout le monde était adorable. A la fin, on a commencé à enlever les décorations. J’ai rapporté ce gâteau en forme de chenille à l’intérieur, je l’ai posé et j’en ai pris une bouchée. Il était vraiment bon. Mais voilà qu’une bouchée est devenue deux, puis trois et rapidement, il ne restait plus qu’un tout petit bout. Alors, pour détruire les preuves, je l’ai fini. J’ai alors réalisé qu’entre mes allées et venues, j’avais englouti la moitié de ce qu’il restait du gâteau.
Nancy : Mais tu ne t’en est pas rendu compte ? Ou est-ce que c’est le gâteau t’appelait ? “Asheritah!” Qu’est-ce que tu ressentais à ce moment-là ?
Asheritah: Mais, je n’arrivais juste pas à me contrôler.
Dannah : Je vois tellement bien ce que tu veux dire.
Asheritah: Alors que je m’apprêtais à planter la fourchette dans le gâteau, je me souviens m’être demandée : « Mais qu’est-ce qu’il se passe ? Je n’ai pas faim. Je suis rassasiée depuis bien longtemps. Je ne suis pas triste non plus. Alors pourquoi est-ce que je continue de manger ? »
Dannah : Est-ce qu’il y avait des gens autour de toi ? Est-ce que quelqu’un a vu que tu mangeais la chenille ? Ah, ça, il faut que je le dise encore une fois, que tu mangeais la chenille! Est-ce que tu ressentais le besoin de cacher tes actions ?
Asheritah: Mais bien sûr ! J’avais honte. Quand j’entendais la porte s’ouvrir et que quelqu’un allait et venait avec des décorations, je me dépêchais de reposer la fourchette et de m’affairer à quelque chose d’autre. Il y a tellement de culpabilité et de honte dans une situation comme celle-là. Et la plupart du temps, on le fait en secret quand on pense que personne ne nous voit. Mais tout ce qui se fait en secret a besoin d’être mis en lumière. Parce que c’est dans le secret, dans l’obscurité que l’ennemi nous tient. Et on finit par se dire : « Je suis la seule à me battre contre ce genre de choses. Personne ne peut me comprendre. »
Nancy : Est-ce que c’était quelque chose qui t’était souvent arrivé ? Ou bien, ce jour-là c’était vraiment un cas à part ? Tu t’es surprise toi-même ou est-ce que c’était vraiment une habitude ?
Asheritah: Je ne dirais pas que ça m’arrivait régulièrement d’avoir des crises de boulimie. J’avais déjà entendu ce terme « boulimie » mais je n’avais pas l’impression que ça ne me concernait. Par contre, manger de manière excessive, ça oui.
J’ai grandi dans une famille de missionnaires en Roumanie. Et, là-bas, la culture est assez différente. La nourriture a une grande importance dans les célébrations. Mais quand je suis arrivée aux Etats-Unis, il y avait tellement plus de choix et on trouvait tout à profusion, des buffets à volonté, etc… Et après les réunions d’église, on allait au restaurant et on mangeait, mangeait, mangeait.
Mais ce n’est qu’en arrivant à l’université que j’ai réalisé que je mangeais pour me consoler. Mes parents étaient retournés en Roumanie et j’étais seule.
Dannah : Est-ce que tu avais le mal du pays ?
Asheritah: Je ne dirais pas ça, non.
Dannah : Alors, c’est ta famille te manquait ?
Asheritah: Oui. Ce n’était pas facile de faire ces premiers pas dans l’indépendance, avec ma famille si loin.
Nancy : Ça me rappelle des choses…
Dannah : Oui, ce n’est vraiment pas facile. Mais tu n’étais pas boulimique.
Asheritah: Non, je ne dirais pas que j’étais boulimique.
Dannah : C’est simplement que tu mangeais beaucoup.
Asheritah: En tous cas, bien plus que nécessaire. Je ne ressentais ni la faim ni la satiété. Tout ce qui avait l’air bon, je le mangeais.
Dannah : Donc, toi, tu ne te décrirais pas comme quelqu’un qui souffre de troubles du comportement alimentaire, mais plutôt, comme la plupart d’entre nous, comme quelqu’un pour qui la nourriture représente peut-être un défi.
Asheritah: Oui, probablement. Comme Nancy le mentionnait avant, c’est un problème qui ne concerne pas seulement les personnes en surpoids. J’ai toujours été un peu rondelette, mais c’est vraiment après l’épisode du gâteau en forme de chenille que j’ai réalisé qu’il y avait quelque chose qui devait changer. J’avais maintenant une fille et pour elle, je voulais changer cela.
Ma mère aussi s’était débattue avec ce problème d’appétit. Dans ma famille, depuis des générations, ça a toujours été un défi. Et là, en regardant mon petit bébé d’un an, tout joufflu, je me suis dit : « Il faut que ça cesse ».
Nancy : Je t’ai déjà entendu, Asheritah, mentionner le terme « d’obsession alimentaire ». Il ne me semblait pas avoir entendu déjà ce terme jusque là, mais quand je l’ai lu dans ton livre, j’ai tout de suite compris de quoi tu parlais. Alors est-ce que tu veux bien expliciter ce terme pour nous?
Asheritah: Oui, je dirais qu’une obsession alimentaire, c’est un « laps de temps disproportionné, un temps qu’on passe à désirer ou à penser à certaines nourritures ». On est obsédé par elle.
Nancy : Donc ça ne se manifeste pas toujours par ce qu’on pourrait appeler la gloutonnerie. Par exemple, il y a des gens qui sont tellement obsédés par la valeur nutritionnelle des aliments ou par les glucides, qu’ils sont constamment en train de penser à la nourriture, même si ils ne font pas d’excès de nourriture. C’est ça ?
Asheritah : C’est un peu comme un balancier en fait. D’un côté, il y a ceux qui mangent pour se sentir mieux, comme la plupart d’entre nous, et de l’autre, il y a ceux qui sont obsédés par les calories, les micronutriments, d’où proviennent les aliments, et tout ça sans raison médicale. Bien sûr, il y a des personnes qui doivent suivre des régimes spécifiques, et cela pour des raisons médicales. Mais je pense qu’il y a beaucoup de gens qui sont angoissés de savoir comment bien manger.
D’ailleurs, l’Association des psychologues d’Amérique a proposé un nouveau terme : l’orthorexie, l’obsession du bien manger. Et ça aussi, ça peut être un problème pour beaucoup de gens.
Dannah : Orthorexie, anorexie, boulimie peuvent donc toutes être considérées comme des troubles du comportement alimentaire. Mais l’hyperphagie, donc le fait de manger beaucoup trop, est-ce également un trouble du comportement alimentaire ? Ça ne rentre pas toujours dans cette catégorie pour le milieu médical, ou bien ?
Asheritah: Oui, tout à fait. Je pense qu’il y a encore beaucoup de recherches à faire dans ce domaine. J’aime me documenter sur ce sujet et les scientifiques commencent à considérer la dépendance au sucre et aux glucides comme pouvant aussi être un type de trouble du comportement alimentaire.
Dannah : Vraiment ?
Asheritah : Oui, je crois que c’est ça qui est venu à la lumière le jour où j’ai dévoré ce gâteau. Il y a certaines parties de notre cerveau qui sont stimulées quand quelque chose nous procure de la satisfaction, et ça engendre une habitude. Un peu comme si notre cerveau disait: « C’est bon ça, je veux recommencer.»
Mais il y a aussi une partie de notre cerveau, celle de notre discernement qui dit: « C’est bon, c’est assez, on s’arrête.»
Et avec le sucre, malheureusement, le sens du discernement est piraté. On l’utilise plus. Plus rien ne nous retient. C’est bon, alors on continue.
Dannah : J’ai récemment vu un diagramme sur les addictions qui montrait comment certaines substances interfèrent avec la dopamine et autres neurochimiques, et je crois que l’héroïne était en tête de liste. Ensuite, il y avait la pornographie, l’alcool, mais le sucre était aussi sur la liste. Et je me suis dit: « Oh non! » Parce que chaque fois que je jeûne pour des raisons spirituelles ou pour ma santé, j’ai mal à la tête pendant trois jours. C’est le temps qu’il faut à mon corps pour se désintoxiquer du sucre.
Asheritah : C’est vraiment ça.
Dannah : Je me sens totalement concernée. Le sucre, c’est comme si c’était mon carburant.
Asheritah : Et ce qui est intéressant, c’est qu’en lisant un manuel des Alcooliques Anonymes qui datait du début du XXᵉ siècle, j’ai été surprise de voir qu’il recommandait de manger du sucre pour se sevrer de l’alcool. C’était une addiction tout aussi puissante.
Dannah : Incroyable !
Nancy : C’est un substitut en fait. Le sucre.
Asheritah : Exactement.
Dannah : Chaque fois que j’arrête de manger du sucre, je me sens bien plus énergique. Je dis à mon mari : «Tu sais, je me sens comme une super héroïne ! »… du moins, une fois que mes maux de tête sont cessé !!
Asheritah : C’est les symptômes du sevrage.
Dannah : Oui, et je me sens éveillée. J’ai plus d’énergie. J’arrive mieux à me concentrer. Je n’ai plus ce coup de barre dans la journée, je n’ai plus de maux de tête. Je me sens vraiment bien, en fait. C’est évident que même si j’aime le sucre, je réalise que ce n’est pas bon pour moi.
Asheritah : Et malheureusement, le sucre est partout. Je me souviens de ma grand-mère et de mon arrière-grand-mère en Roumanie. Le dimanche, elles faisaient un gâteau. Il n’y avait ni glaçage ni décoration. C’était une simple génoise. Elle en faisait des portions pour que le gâteau dure toute la semaine et c’était le seul sucre qu’elle mangeait. Mais de nos jours, on se réveille avec des céréales au sucre, avec un latté ou un moka sucré et on prend un soda à midi.
Dannah : Oui, on mange un petit déjeuner vraiment trop sucré. C’est comme si on prenait le dessert au petit déjeuner. Dans d’autres pays, il n’y a pas autant de sucre au petit déjeuner.
Et est-ce que tu penses que ces obsessions alimentaires sont les symptômes d’un problème bien plus profond, d’un problème qui est dans nos cœurs ?
Asheritah : Tout à fait. Je pense que la clé, c’est de comprendre le problème de fond. Dieu nous a créés corps, âme et esprit et je crois que parfois on essaye d’aborder ce problème d’obsession alimentaire uniquement d’un point de vue physique par des régimes: « Mange ceci, pas cela. » On contrôle nos portions et c’est de bons et sages conseils. Mais à moins d’aborder ce problème d’un point de vue spirituel et émotionnel, on ne pourra pas avoir la victoire que Jésus est venu nous offrir. Il nous dit que le voleur vient pour voler, tuer et détruire. Et c’est ce que la nourriture a fait pour beaucoup d’entre nous. Mais Jésus a dit : « Je suis venu pour que vous ayez la vie en abondance. »
Nancy : C’est important. Donc, si on ne s’attaque pas au cœur du problème pour résoudre ça, on risque de devenir encore plus obsédé par la nourriture en essayant de trouver des solutions par soi-même. Et je crois que c’est là que la nourriture peut devenir notre ennemi. Plus on se bat contre la nourriture et plus la nourriture devient une obsession en fait.
On a parlé de ça les trois à table hier soir. On a mangé ensemble et puis je me suis retrouvée, à 22 h dans mon lit, les filles, en train de lire ton livre Asheritah et j’avais vraiment le ventre bien rempli. J’avais bien mangé et pourtant, je me suis mise à penser à la part de gâteau au chocolat qui restait de notre dessert. Il était tellement bon, ce dessert.
Dannah : Il était délicieux.
Nancy : Alors, j’en avais une bonne ration à la fin du repas et je n’avais donc aucune raison d’en vouloir plus. Et pourtant, hier soir, je ne pensais qu’à ça. Je me débattais avec cette pensée de gâteau au chocolat à 22 h, là dans mon lit, mais sans toucher au cœur du problème: vers quoi je me tourne quand j’ai besoin de réconfort. Qu’est ce qui va pleinement me satisfaire, me combler ? Et, Asheritah, je crois que c’est là que tu peux nous aider.
Dannah : Oui, Asheritah, à quel moment est-ce que tu as réalisé que c’était dans le fond un problème spirituel ? Il doit bien y avoir une histoire derrière ça ?
Asheritah : C’est après cet épisode du gâteau en forme de chenille. En fait, j’ai essayé un régime assez populaire qui exclut tout aliment addictif. J’ai traversé une phase de sevrage et après quelques semaines, je me suis sentie pleine d’énergie. Je n’avais plus tous ces besoins intempestifs de nourriture et je me suis dit : « ça y est, je m’en sors ! »
Nancy: Yes!
Asheritah: Mais après un mois, le balancier était passé de l’autre côté. Je suis devenue obsédée par la nourriture, les portions comptées, pesées. Mon mari et ma maman ont commencé à s’inquiéter pour moi. Ils m’ont dit : « Asheritah, tu vas trop loin avec tout ça… »
Et c’est à ce moment là que j’ai fini par dire : « Ok, Seigneur, je ne sais plus quoi faire. Si ce n’est pas un régime qui peut faire la différence, alors c’est quoi ? Je ne veux pas retourner là où j’étais. »
J’aurais bien aimé vous dire que juste après l’histoire du gâteau chenille, je suis tombée à genoux, mais malheureusement ça ne s’est pas passé comme ça. Il a d’abord fallu que j’essaye de résoudre le problème par mes propres forces pour réaliser que j’en étais incapable et finalement dire à Dieu: « Seigneur, tu nous as donné ta parole et ton Esprit. Est-ce que tu peux me guider pour trouver le chemin et me montrer les racines du problème au fond de mon cœur ? »
Nancy : Alors, qu’est-ce qu’il t’a montré, le Seigneur, à ce moment là ? Comment est-ce que tu es allée de l’avant ? Je sais que ça a été tout un cheminement, hein ?
Asheritah : Oui, vraiment. Je dirais que, depuis l’histoire du gâteau chenille qui s’est passée au mois d’octobre, il m’a fallu plusieurs mois où je combattais dans la prière en même temps, par mes propres forces. Mais je disais au Seigneur : « J’ai besoin de toi, j’ai besoin que tu m’aides dans cette situation. J’ai besoin que tu viennes à mon secours. »
Ça ne s’est pas fait du jour au lendemain, vraiment. Je me suis mise à lire les Psaumes. Et là, David dit: «Tes paroles sont douces à mon palais, aussi douces que le miel.»
Et ensuite, au Psaume 63, il dit : « Tu es mon Dieu, je te cherche. Mon âme a soif de toi, parce que ton amour vaut mieux que la vie. Mes lèvres célèbrent tes louanges. »
Puis il y a encore eu ce verset qui a attiré toute mon attention : « Mon âme est rassasiée comme par des mets succulents.» (v 5)
Là, j’ai fait une pause et je me suis dit : « Est-ce que je peux dire ça de ma vie ?»
J’ai grandi dans une famille chrétienne et j’aime le Seigneur depuis que je suis toute petite. Je lui ai donné ma vie au lycée et à ce moment-là, je faisais un blog et j’écrivais des articles sur le fait d’aider les femmes à trouver la joie en Jésus. Et ce verset m’a beaucoup fait réfléchir. Est ce que je peux vraiment dire que Christ me procure le même sentiment de satisfaction qu’un morceau de brownie ? Est ce que je choisirais Jésus plutôt que mon gâteau préféré ?
Quelques semaines plus tard, je lisais dans Esaïe : « Pourquoi cherchez-vous ce qui ne peut satisfaire ? Venez, venez à moi, dit le Seigneur.»
A ce moment-là, j’ai entendu le Seigneur me dire : « Asheritah, est-ce que tu m’aimes plus que le sucre? » Et ma première pensée a été: « Oui, bien sûr, Seigneur, je t’aime plus que tout ! » Vous comprenez, c’est ce qu’on m’avait appris à dire.
Et l’Esprit a continué à travailler mon cœur : « Arrête le sucre. Arrête le sucre pendant 40 jours. »
Je lui ai répondu : « Tu es sûr de ça ? Ça ne suffit pas que je te dise combien je t’aime ? J’ai rien à prouver, non… ? » Je sais que mon salut ne dépend pas de ce que j’arrive à accomplir. Jésus a tout fait, tout accompli. Il est mon salut. Mais le Seigneur continuait de me travailler et cette pensée ne me quittait plus.
Nancy : Et il te montrait ça, non pas parce que manger du sucre, c’est un péché.
Asheritah : Non, bien sûr, non.
Nancy : Il a créé le sucre. Donc le sucre, c’est une bonne chose quand on s’en sert de façon appropriée.
Asheritah : Tout à fait !
Nancy : Mais l’abus de sucre, ça, ça révèle souvent un désordre affectif.
Asheritah : Tu sais, Nancy, c’est seulement quand j’ai décidé d’arrêter que j’ai réalisé que le sucre était devenu une idole dans ma vie. Corrie Ten Boom, elle, disait : « Tu ne peux pas savoir que Christ est tout ce dont tu as besoin jusqu’à ce que Christ soit la seule chose que tu aies. »
C’est où que je vais chercher et trouver du réconfort quand mon issue de secours m’est retirée et quand je ne peux plus courir vers mes placards ? Au début, j’étais tentée de remplir ce vide par quelque chose d’autre. Pour essayer d’oublier mon bout de gâteau, j’allais regarder une série à la télé, ou j’allais faire du sport… Mais Christ continuait de me dire : « Asheritah, viens à moi ! Viens à moi ! »
Et c’est quand j’ai arrêté le sucre, que le Seigneur m’a révélé, étape après étape, la bataille spirituelle qui était derrière tout ça.
Dannah : Tu sais, ça me fait penser à mes années d’études. D’ailleurs, on a été toutes les deux à l’université à Cedarville, et puis là, il y a une petite pizzeria. J’y vais chaque fois que je retourne sur le campus. J’ai beaucoup de souvenirs à cet endroit, des souvenirs réconfortants. Et une fois, je suis retournée sur le campus pour des conférences, et j’étais en train de faire un « jeûne de Daniel » et j’étais dans une saison où je m’exerçais en discipline, donc j’essayais aussi de maîtriser mon appétit.
Nancy : Tu peux nous expliquer ce qu’est un jeûne de Daniel pour celles et ceux qui ne savent pas forcément ?
Dannah : Alors le jeûne de Daniel, c’est un jeûne qui est inspiré du livre de Daniel. Et puis pendant ce jeûne, on ne mange que des légumes et des céréales. C’est vraiment plutôt un moment de consécration, et le but n’est pas le régime. D’ailleurs, je dis souvent : « Si on ne prie pas et qu’on ne passe pas du temps avec le Seigneur, alors ce n’est pas un jeûne de Daniel, mais c’est juste un régime. »
Mais donc, ce jour-là, je me suis mise à dire au Seigneur : « Père, Tu sais que je vais aller à Cedarville, et tu sais que là-bas il y a cette belle pizzeria. Tu ne penses pas que je pourrais faire une pause ? » Et je l’ai senti me dire : « Est-ce que je suis tout pour toi ? Est-ce que je te suffit ? »
Et je dois vous dire que dans cette chambre d’hôtel, je me suis battue parce que mon corps voulait vraiment faire une exception. Je savais que le Seigneur me pardonnerait. Je savais que sa grâce me suffirait. Je savais que ce n’était pas la pizza qui était le problème. C’était vraiment un dur combat. Et finalement, je ne suis pas allé à cette pizzeria. Le lendemain, je me suis réveillée et j’ai donné la conférence et je suis retournée dans ma chambre d’hôtel. Et dans cette chambre d’hôtel, j’ai eu l’une des plus claires et plus puissantes rencontres avec Dieu. Une rencontre comme je n’en avais jamais eu auparavant dans ma vie. J’ai ouvert la parole de Dieu pour mon étude personnelle et pour passer du temps avec lui. Et j’ai eu l’impression qu’il était assis avec moi. C’était un moment tellement spécial. Et pour moi, c’est un moment qui a vraiment changé beaucoup de choses. C’est là que j’ai compris à quel point ce problème de nourriture était enraciné dans ma vie.
Nancy : Parfois, c’est parce que notre cœur, notre esprit, notre temps, notre vie est vraiment remplie, je ne sais pas, par la nourriture, la télé, avec des choses qui en elles-mêmes ne sont pas mauvaises, parce qu’on a un corps. Le corps, il a besoin de nourriture. Mais le problème, c’est qu’on se goinfre de tout ça. Et c’est peut être la raison pour laquelle on n’a plus plus de désir ou plus d’appétit pour rencontrer, pour vouloir rencontrer Jésus.
Asheritah : Oui, c’est tout à fait ça. Jésus a dit qu’il enverrait son Esprit pour nous réconforter. Mais c’est intéressant de voir que beaucoup d’entre nous n’ont jamais fait l’expérience du réconfort de l’Esprit Saint. Parce qu’on anesthésie nos émotions en essayant de combler nos besoins avec plein d’autres choses. Mais quand on arrive à mettre cette tentation de côté, comme pour toi Dannah, où tu n’es pas allée à la pizzeria, alors le Saint-Esprit nous rencontre de manière puissante.
Dannah : Oui, c’est tellement profond ce que tu viens de dire. Et c’est vraiment ce que j’ai vécu, qu’il envoie son Esprit pour nous réconforter.
Nancy : Et puis, il y a une chose que j’apprécie aussi beaucoup dans ton livre, Asheritah, c’est que, à la fin de l’ouvrage, il y a plusieurs situations qui sont décrites. Et puis avec cette question fondamentale : « Est-ce que je suis concernée ? » Et c’est vrai que c’est tout un exercice qui nous aide à déterminer si on a ou non des obsessions alimentaires.
Et voilà, je me suis dit que le Saint Esprit a encore du travail à faire dans mon cœur pour m’aider à continuer sur ce chemin vers une liberté, qui me permet d’aimer et d’adorer Christ plus que n’importe quoi d’autre. Et en l’occurrence, vu que c’était le sujet du jour plus que la nourriture.
Dannah : Vous savez, moi j’attends le prochain podcast avec impatience, parce qu’on va parler des mensonges qu’on croit, qui sont liés à ce sujet de la nourriture. Et je pense que ça va vraiment nous aider à identifier les domaines où on a besoin de cette vérité de Dieu pour redéfinir notre manière de penser, afin d’être satisfaits et rassasiés réellement.
Alors, merci beaucoup Asheritah, Merci Nancy pour ce bon partage ! Et merci chers auditeurs, chères auditrices ! Et je vous invite chaleureusement à nous rejoindre pour le prochain podcast. En attendant, que Dieu vous bénisse !
Tous les extraits de la Bible sont tirés de la version Segond 21.
Réveille nos cœurs est le ministère francophone de Revive Our Hearts, avec Nancy DeMoss Wolgemuth.
Avec les voix de Christine Reymond, Jeannette Kossmann et Fiona Geiser.
Quelle que soit la saison de votre vie, Réveille Nos Cœurs vous encourage à trouver la liberté, la plénitude et à porter du fruit en Christ.
Sauf mention contraire, les textes bibliques sont tirés de la version « Segond 21 », avec l’aimable autorisation.
Version Segond 21, © 2007 Société Biblique de Genève