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Épisode 4 – La repentance

Publié le: 20 Juin 2022

Dannah Gresh : Qu’est-ce que le mot « repentance » évoque en vous ? De la culpabilité ? De la colère ? Est-ce que vous pensez que c’est possible d’y associer de la joie ?

Nancy DeMoss Wolgemuth : Souvent on associe la repentance à quelque chose de négatif. Mais la repentance, c’est une excellente nouvelle, parce qu’elle nous met sous la protection, la providence et la souveraineté de Jésus Christ.

Dannah : Voici le podcast « Réveille nos cœurs ».

Merci de nous rejoindre aujourd’hui. Nous sommes au cœur de la série « Retrouver Dieu : la joie d’une foi renouvelée ». Elle est basée sur le livre d’étude du même nom qui a été écrit par Nancy DeMoss Wolgemuth et Tim Grissom. Nous avons déjà parlé de l’humilité, de l’honnêteté dans les podcasts précédents. Et nous voici de retour pour découvrir ensemble ce qu’est la repentance.

Nancy : Est-ce que vous êtes un peu surpris des thèmes abordés dans cette nouvelle série « Retrouver Dieu » ? Vous vous étiez peut-être dit : « Ah, j’aime bien ce titre « la joie d’une foi renouvelée », j’ai vraiment hâte de la découvrir cette joie ! »

Et puis voilà qu’on parle d’humilité, d’honnêteté et que d’autres thèmes sérieux arrivent. Alors, vous ne vous attendiez peut-être pas tellement à ça, mais je vous encourage vraiment à continuer… restez avec nous !

Parce qu’on avance, un pas après l’autre. C’est tout un processus. C’est un petit peu comme quand on nous dit : « J’ai deux nouvelles pour toi, une bonne et une mauvaise. Tu veux que je commence par laquelle ? » Et en général on dit : « Eh bien, tu peux commencer par la mauvaise nouvelle. » Oui, c’est vrai, la bonne nouvelle c’est celle qui nous amène vers la liberté et la joie d’une foi en Dieu, une foi renouvelée. Mais pour y arriver, c’est vrai qu’il y a tout d’abord la mauvaise nouvelle. Il faut d’abord regarder en face honnêtement le chemin qui est devant nous, et ce chemin, il est parfois difficile.

Lors de la saison des récoltes là où on habite, on peut admirer les champs qui ont été semés et puis les cultures qui ont poussé. Mais auparavant, il a bien fallu labourer la terre. Et si le sol pouvait parler, il dirait probablement : « Non mais, ça ne va pas ?! Mais, épargnez-moi ça ! C’est dur ! C’est difficile ! Je n’ai pas du tout envie de passer par là ! »

Et peut-être que c’est ce que vous ressentez en ce moment. Mais quelle joie quand le sol est labouré, prêt à recevoir la semence ! Et puis il y a les graines qui prennent racine, elles poussent et elles produisent du fruit. Mais la moisson ne peut pas se produire du jour au lendemain. 

On ne sème pas un champ qui vient de passer un hiver rigoureux ou qui a été piétiné par des animaux sans le préparer tout d’abord. Et le sol est dur. On ne peut pas jeter la graine sur cette terre là en espérant récolter quelque chose.

Il est nécessaire que le sol soit labouré, et c’est ce qu’on fait quand on parle d’humilité, d’honnêteté et de repentance, comme on va le faire aujourd’hui.

On « laboure la terre » pour que les graines de la grâce et le réveil puissent prendre racine et produire du fruit dans nos vies.

Alors oui, on va parler aujourd’hui de la vraie repentance, quand notre conscience nous travaille. Et ça me rappelle un dessin humoristique que j’ai vu il y a quelques années. C’était l’image d’un prophète en longue robe qui portait une pancarte qui disait : « Pécheurs, repentez-vous ! » et puis, juste à côté, c’était écrit entre parenthèses « Rien de personnel ».

Eh bien, est-ce que ce n’est pas un peu l’image qu’on a de la repentance ? On veut bien parler de repentance tant que ça concerne les autres… mais on n’aime pas tellement quand on est concerné. C’est tout de suite un peu plus gênant, on va dire. Mais on ne peut pas lire les écritures sans se rendre compte que, même si différents mots sont utilisés pour parler de ça, la notion de repentance est présente d’un bout à l’autre de la Bible.

Et il me semble que c’est quelque chose qui manque souvent dans nos Églises aujourd’hui. Il y a certaines personnes qui en parlent, bien sûr, mais c’est un sujet qu’on a tout de même tendance à éviter. Il faut être honnête, les gens ne se jettent pas spontanément sur les livres qui parlent de la repentance. En général, ce ne sont pas les livres qui se vendent le mieux… !

Mais, dans la Bible, c’est tout une notion qui est essentielle et qu’on ne peut pas esquiver si on veut réellement expérimenter la joie d’une foi renouvelée. Et j’aimerais souligner aujourd’hui certains passages des écritures qui abordent le thème de la repentance.

Dans l’Ancien Testament, on trouve continuellement cette idée de « revenir », « retourner à » ou « retourner vers ». Je viens de finir le livre d’Ésaïe et je lis en ce moment Jérémie et Dieu ne fait que répéter à son peuple : « Revenez ! Revenez ! Laissez vos idoles, revenez à Moi ! »

Et c’est l’idée que l’on trouve aussi bien dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau. Et je pense à Jean-Baptiste qui arrive au tout début du Nouveau Testament. Jean-Baptiste qui prépare le chemin pour la venue de Christ.

Il prépare le terrain dans le cœur des gens pour l’arrivée de Christ sur terre. L’Évangile de Matthieu chapitre 3, verset 1 : « A cette époque-là parut Jean Baptiste, qui prêchait dans le désert de Judée. » C’était quoi, le message de Jean-Baptiste ? Eh bien, Jean-Baptiste disait : « Changez d’attitude, repentez-vous, car le royaume des cieux est proche ».

Alors, on peut penser que ce message était uniquement pour préparer la venue de Christ, et que, une fois Jésus venu, on pourrait passer à autre chose, n’est-ce pas ? Et pourtant, le premier message que Jésus a donné quand il est venu sur terre, c’était exactement le même.

Évangile de Matthieu chapitre 4, donc le chapitre suivant, au verset 17 : « Dès ce moment, Jésus commença à prêcher et à dire : « Repentez-vous, changez d’attitude, car le royaume des cieux est proche. »  Jean-Baptiste et Jésus parlent exactement de la même chose. Ils annoncent un nouveau royaume, une nouvelle façon de faire les choses, et puis de nouvelles valeurs.

Et ce que ça veut dire, c’est que, pour faire partie de ce royaume, il faut laisser tomber notre propre royaume : le royaume de ce monde, le royaume des hommes, des humains, le royaume de l’égoïsme et le royaume de cette terre. Jusque-là on a marché dans une certaine direction, on a vécu pour un certain royaume — notre propre petit royaume à nous — mais il y a un nouveau Royaume qui est là !

Et faire partie de ce Royaume nous donne un cœur nouveau, de nouvelles aspirations, une toute nouvelle manière de voir les choses et de les vivre. Et pour changer de direction ou de voie ou de chemin, on doit reconnaître que, jusqu’à présent, notre manière de vivre n’était pas la bonne. Donc, il faut qu’on se détourne de nos plans tout tracés de nos façons de penser et puis qu’on embrasse le plan de ce nouveau Royaume.

C’est ça, devenir chrétien et vivre en tant que chrétien. On fait partie d’un nouveau royaume ! On a une nouvelle citoyenneté. On a un nouveau chef, un nouveau Seigneur et c’est toute notre vie qui est changée par la présence de Jésus. Et quand on se rallie à sa cause, on laisse de côté nos propres plans, on laisse tomber les idoles de notre cœur, on laisse tomber nos propres systèmes de valeurs, des systèmes superficiels ou qui sont juste dans la temporalité, pour accueillir ceux du Royaume de Christ.

C’est lui le Roi, il est Souverain, il est Seigneur, et on se rallie à sa cause ! Et c’est ça, la repentance. D’ailleurs, ce message est présent à travers tout le reste du Nouveau Testament. Après la résurrection, avant de retourner au ciel, Jésus apparaît à ses disciples.

Et voici une de ses dernières paroles à ses disciples alors qu’il était sur la terre. On peut lire ça dans l’évangile de Luc au chapitre 24, au verset 45 :

 « Alors il leur ouvrit l’intelligence, pour qu’ils comprennent les Écritures, et il leur dit : « Ainsi il était écrit que le Messie souffrirait, et qu’il ressusciterait le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés – ça veut dire proclamés – en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. Vous êtes témoins de ces choses. » »

Donc, Jésus est venu et il a prêché la bonne nouvelle de la repentance. Avant de retourner au ciel, Il dit : « Voilà ce que vous devez continuer à faire après mon départ : parler de la bonne nouvelle de la repentance ! »

Souvent, on associe la repentance à quelque chose de négatif. Mais la repentance c’est une excellente nouvelle, parce qu’elle nous met sous la protection, sous la providence et la souveraineté de Jésus-Christ.

Et en tant que citoyen ou citoyenne de son royaume, on a accès à la gloire, aux bénédictions, aux fruits et aux grâces que ce royaume nous offre. Et la repentance est un ingrédient essentiel pour faire partie de ce royaume-là.

Mais ce n’est pas tout. Une fois Jésus retourné au ciel, la Parole qu’il a laissée à son Église n’était pas comme on pourrait le croire : « Allez [donc] et faites de toutes les nations mes disciples, » (Mat 28 :19) Ça c’est ce qu’il a bien dit avant de retourner au ciel.

Mais le dernier message de Jésus à son Église que l’on trouve dans les écritures c’est un message de repentance. Regardez attentivement le dernier livre de la Bible, l’Apocalypse, les chapitres 2 et 3. Peut-être que vous vous en rappelez, ce sont les lettres aux 7 Églises.

Dans cinq de ces lettres, Jésus invite à la repentance. C’est intéressant de remarquer, qu’en s’adressant à ces Églises, il ne leur dit pas : « vous devez améliorer vos prédications » ou bien « votre louange devrait être plus vivante », il ne dit pas non plus « vous devez vous engager davantage dans la mission » ou « il faudrait que vous soyez plus engagés envers la jeunesse » ou bien « vous devriez vous impliquer davantage dans votre quartier ».

Non, en fait, Il leur dit tout simplement : « Il faut vous repentir. » Ces Églises avaient beaucoup de qualités que Jésus souligne dans ses lettres, et pourtant, Il ne met pas de côté les choses pour lesquelles elles devaient se repentir. Et il les mentionne de manière spécifique. Chaque Église avait ses propres problèmes.

Il y en avait certaines qui avaient des problèmes de doctrine, d’autres qui avaient des problèmes de pureté sexuelle. Et Jésus leur dit simplement : « Voilà ce que je vois se passer dans votre Église et vous devez vous en repentir. » Mais ça veut dire quoi, se repentir ? « Repentir » c’est un mot qui a la même racine que le mot repentance et en grec ancien c’est le mot metanoia. « Meta » ça veut dire « changer » et « noia » ça veut dire « la pensée, l’esprit, l’intelligence ».

Donc « Metanoia », c’est un changement dans la manière de penser qui apporte un changement dans le cœur, et qui se traduit par un changement de comportement et de façon de vivre. On change notre manière de se voir soi-même, de voir Dieu et aussi notre conception du péché. Et c’est ça qui nous amène à aimer ce que Dieu aime et à détester ce qu’il déteste. Et on finit par ne plus aimer des choses qui étaient importantes pour nous jusque-là auparavant et à aimer des choses qui ne nous attiraient pas jusque-là.

C’est donc un changement qui vient de l’intérieur, un changement dans notre manière d’être. Et ça touche notre être tout entier. C’est un tournant à 180 degrés. C’est un changement radical de direction, un changement d’attitude et un changement de valeurs. On laisse de côté notre ancienne manière de voir et on se tourne vers Dieu.

Le verset 59 du Psaume 119 décrit magnifiquement ce processus. Voilà ce que dit le poète : « Je réfléchis à mes voies, — et pour cela il faut être à la fois humble et honnête, n’est-ce pas ? — et je dirige mes pieds vers tes instructions. » Ça veut dire « J’ai réfléchi sur ma vie, Seigneur, et je reviens à toi, je veux de nouveau obéir à tes ordres. »

La repentance c’est le fondement de la vie en Christ. Le chapitre 6 de la lettre aux Hébreux dit que la repentance et la foi sont les deux premières doctrines fondamentales d’une liste de six. C’est là que tout commence.

Je lis Hébreux 6, verset 1 : « C’est pourquoi, laissant la parole du commencement du Christ, — ça ne veut pas dire laisser de côté, mais plutôt continuer d’avancer depuis ce point de départ — avançons vers l’état d’hommes faits, ne posant pas de nouveau le fondement de la repentance des œuvres mortes et de la foi en Dieu » (Darby)

Si on n’est pas passé par la case repentance et la foi, alors on n’est tout simplement pas en Christ. C’est là que tout commence. Laisser la parole du commencement du Christ, ce n’est pas laisser tomber, mais c’est avancer à partir de ce point de départ, c’est aller de l’avant vers la maturité. Et on ne peut pas aller de l’avant vers la maturité spirituelle en Christ si on a sauté l’étape de la repentance et de la foi.

Parfois, on pense que la repentance, ça ne concerne que les personnes qui ne croient pas, les incroyants, celles et ceux qui ne croient pas en Dieu, les personnes athées, les personnes agnostiques ou les personnes qui se compromettent moralement. On se dit que c’est eux qui ont vraiment besoin de repentance. Alors oui, ils en ont besoin tout comme nous, nous aussi, parce que la repentance n’est pas nécessaire seulement au moment de notre conversion.

Comme vous le savez certainement, Martin Luther a été une figure importante que Dieu a utilisée pour lancer la réforme protestante. Et vous connaissez certainement l’histoire, une histoire qui est devenue légendaire, des 95 thèses qu’il a écrites et qu’il a clouées sur la porte de l’église de Wittenberg en Allemagne.

La première de ces thèses était la suivante, je cite :

« En disant : « Repentez-vous », notre Maître et Seigneur Jésus-Christ a voulu que la vie entière des fidèles fût repentance. »

C’était fondamental. C’est ça qui a ébranlé l’Église de l’époque, une Église qui était tellement corrompue et qui avait vraiment besoin d’une réforme — peut-être comme nous aujourd’hui.

Martin Luther a commencé par dire « Repentez-vous ». Et pas seulement une fois. En fait, la repentance devrait accompagner la personne croyante tout au long de sa vie.

C’est un message qui a complètement changé le cours du christianisme. Et aujourd’hui on peut en être ici en grande partie grâce aux changements qui ont été opérés dans l’Église suite à l’appel à la repentance que Luther a lancé.

Et je crois qu’on doit garder à l’esprit que la repentance ce n’est pas l’acte d’un seul jour, il y a longtemps, mais c’est une attitude de tous les jours. C’est un processus qui dure la vie entière. La question n’est pas : « Est-ce qu’un jour je me suis repenti ? » mais plutôt « Est-ce que je me suis repenti aujourd’hui ? »

Vous savez, j’apprécie particulièrement l’auteur Richard Owen Roberts. Il a beaucoup écrit sur l’histoire des réveils spirituels. Il dit : « la vraie repentance touche l’homme tout entier, elle change la vie entière et ne cesse jamais. » La repentance, c’est une manière de vivre, c’est un processus sur la durée.

Dans le ministère de Jean-Baptiste on voit également que la repentance se manifeste toujours de manière tangible. Elle porte toujours du fruit. C’est un changement d’état d’esprit qui se voit. Dans l’évangile de Luc au chapitre 3, quand Jean-Baptiste prêche ce message de repentance, il traite la foule de « race de vipères » alors évidemment, ça n’a pas fait de lui le prédicateur le plus en vogue de l’époque. (versets 7-8)

Il leur dit : « Race de vipères qui vous a appris à fuir la colère à venir ? Produisez donc des fruits qui confirment votre changement d’attitude. » En d’autres mots : « Que votre repentance soit visible, que ça ne soit pas que des mots, que ce soit concret ! Et les gens dans la foule lui demandent : « Que devons-nous donc faire ? » (v10) On pourrait dire : « Comment montrer notre repentance de manière pratique ? »

Et Jean-Baptiste répond : « Que celui qui a deux chemises partage avec celui qui n’en a pas, et que celui qui a de quoi manger fasse de même. » (v.11) Ensuite, il s’adresse aux collecteurs d’impôts, et puis aux soldats. Et il s’adresse de manière spécifique à différentes classes sociales, à différentes catégories de personnes et il leur dit : « Voici ce qu’est la repentance de manière pratique pour vous. »

Ça ne nous dérange pas tellement quand quelqu’un prêche en pointant du doigt les péchés des autres, mais c’est une autre histoire quand on nous dit à nous : « Tu devrais te repentir de ceci ou de cela ! ». Alors là, c’est beaucoup moins agréable ! Jean-Baptiste leur disait franchement : « si vous dites que vous vous êtes repenti et que vous faites partie du royaume de Dieu, alors il faut regarder en face les domaines de votre vie où vous refusez de laisser Jésus régner en tant que Roi. »

Comment savoir si on s’est vraiment repenti ? A quoi ressemble la vraie repentance ? Eh bien, on va regarder ça ensemble dans 2 Corinthiens chapitre 7. Je vais lire ce passage qui nous parle de la repentance authentique. Mais j’aimerais juste le remettre dans le contexte.

A un certain moment de son ministère, l’apôtre Paul a envoyé une lettre de reproche à l’Église de Corinthe, l’Église qui était en prise avec plusieurs problèmes qu’il fallait résoudre. On ne sait pas exactement ce qu’étaient ces problèmes parce que la lettre n’a jamais été retrouvée. Mais on sait qu’à un moment donné, il a envoyé Tite, qui était son jeune protégé, son disciple, un jeune pasteur qu’il était en train de former, pour visiter les chrétiens de Corinthe et voir comment ils allaient.

Et Tite est revenu en racontant comment les Corinthiens avaient réagi aux remontrances de Paul, avec une repentance vraie et authentique. Donc, dans la deuxième lettre aux Corinthiens, Paul félicite ces croyants pour la manière dont ils ont réagi. J’aimerais bien vous lire le passage en entier mais on va s’en tenir aux versets 8 à 10 du chapitre 7. Paul dit :

« Même si je vous ai attristés par ma lettre, je ne le regrette pas. Et, si je l’ai regretté, car je vois que cette lettre vous a momentanément attristés, je me réjouis maintenant, non pas de ce que vous avez été attristés, mais de ce que votre tristesse vous a amenés à changer d’attitude, car vous avez été attristés selon Dieu, si bien que vous n’avez subi aucun dommage de notre part. En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance qui conduit au salut et qu’on ne regrette jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort. »

Ce que Paul nous dit là, c’est qu’on ne regrette jamais la vraie repentance, alors qu’on peut ressentir du chagrin ou de la tristesse – on peut appeler ça « du remord » aussi – qui fait qu’on regrette notre péché, mais qu’on ne s’en repend pas. Et ça, ça produit la mort.

Alors deux rapides commentaires à propos de ce passage. Tout d’abord, on voit clairement que le péché apporte un certain moment de plaisir et puis beaucoup de regret et de tristesse.

La repentance, au contraire, elle apporte un peu d’inconfort. C’est vrai, c’est difficile de faire face à son péché, à ses erreurs, à ses obstinations, ses manquements. Mais ensuite, la repentance apporte une joie qui dure toujours ! Alors, qu’est-ce qu’on préfère ? Est-ce qu’on préfère s’accrocher à nos erreurs, à notre péché ? Ou est-ce qu’on préfère s’en repentir et changer de direction ?

Paul compare la tristesse du monde avec la tristesse selon Dieu. La tristesse du monde, c’est quelque chose qui dure, ce n’est pas quelque chose qui amène à la repentance. Tandis que la tristesse selon Dieu conduit à un changement d’attitude. Les chrétiens de Corinthe ont fait l’expérience de la tristesse selon Dieu, cette tristesse qui conduit à la repentance, à un changement de cœur et de vie. Ils se sont tournés vers Dieu, ils ont choisi la sainteté.

Ils n’ont pas eu besoin de parler de leur repentance, ils l’ont démontrée de manière pratique. Regardez le verset 11 où Paul leur dit :

« Cette même tristesse selon Dieu, voyez quel empressement elle a produit en vous ! Quelles excuses, quelle indignation, quelle crainte, quel désir ardent, quel zèle, quelle punition ! »

Ce que Paul leur dit là, c’est : « Wow, vous avez réagi, vous avez passé à l’action et c’est la preuve d’une repentance authentique. Vous avez changé. Vous avez pris au sérieux ce changement de direction vers Dieu. » Et c’est vrai que ces gens ne prennent pas les choses à la légère. Les mots sont forts, on entend : indignation, désir ardent, crainte, zèle, punition.

Il leur dit : « Voilà que vous êtes arrivés au point de détester vos péchés et maintenant vous cherchez à aimer Dieu d’un feu ardent. Vous cherchez la justice de Dieu et vous désirez lui obéir de tout votre cœur. »

C’est une chose d’être sous une conviction de péché, d’en parler ouvertement, que ce soit notre tendance à critiquer, que ce soit une addiction, un comportement déplacé, de la fainéantise ou de l’orgueil, etc., mais c’est une tout autre chose que de se repentir de manière authentique.

Paul finit le verset 11 en disant : « Par toute votre attitude, vous avez prouvé que vous étiez innocents en cette affaire. » (BDS)

Ces gens avaient fait des erreurs et dans ce sens, ils n’étaient pas innocents. Mais Paul leur dit : « Vous avez écouté ce que j’ai dit, vous avez été honnêtes, vous avez été humbles et vous vous êtes repentis. » Et ils ne se sont pas arrêtés à mi-chemin, ça a été une repentance complète, profonde.

Et moi, ce que je retiens de ce passage, c’est que : On ne s’est pas vraiment repenti d’un péché si on continue à le commettre de façon récurrente. Est-ce que vous voyez ce que je veux dire ? S’il y a des erreurs, des comportements, des péchés que je répète continuellement, on ne peut pas dire que je m’en sois repentie. Maintenant, ça ne veut pas dire qu’une fois repenti, on n’aura plus à se battre contre la tentation.

On a toujours à lutter contre notre propre nature. Et Satan aussi essaye toujours de nous attirer loin de Dieu par ses tentations. Mais une fois qu’on s’est véritablement repenti, même si on est encore tenté, c’est notre attitude face au péché qui change. On n’en veut plus du péché ! Tout ce qu’on veut c’est s’en débarrasser, c’est d’en être libéré !

On peut dire que quelqu’un a vraiment changé de direction en regardant son attitude face au péché. Est-ce que vous vous reconnaissez dans la description d’une personne qui s’est véritablement repentie, comme on vient de le lire dans le chapitre 7 de 2 Corinthiens ?

Vous savez, pendant plus de 20 ans, le peuple de Roumanie a souffert sous la main de fer du dirigeant communiste Ceausescu. Ça a été un des dictateurs les plus violents et les plus corrompus de tout le vingtième siècle. Et les chrétiens ont été la cible de son régime et étaient très souvent sujets à des intimidations extrêmes et ils ont subi un harcèlement constant.

Toutes les confessions chrétiennes, mais particulièrement les croyants évangéliques qui prenaient au sérieux la parole de Dieu, étaient ridiculisés. On les traitait de « repentis » et ce n’était pas un compliment, mais c’était vraiment un terme d’insulte et de dérision.

Le pasteur de l’une des plus grandes Églises évangéliques du pays avait prié pour un réveil spirituel pendant des années. Et il était convaincu que le réveil devait commencer au sein même du peuple de Dieu. Il disait à sa congrégation que ce n’était pas seulement les incroyants qui avaient besoin de repentance.

Un jour, il s’est présenté devant son Église – la deuxième Église baptiste de Oradea en Roumanie – et il a dit : « Il est temps que « les repentis » se repentent ! » Mais il ne s’est pas arrêté là, il ne s’en est pas tenu à des généralités. Il a été franc, il a été précis. Il a nommé des péchés spécifiques qui empêchaient l’Église de cette époque de faire l’expérience d’un véritable réveil.

Et si on énumérait certains de ces péchés aujourd’hui, on dirait peut-être : « Eh bien, il ne faut quand même pas exagérer, ce n’est pas si grave que ça ! »

Mais pour ce pasteur, c’était important.

Et sous l’influence du Saint Esprit, ces gens, ces « repentis », ont commencé à se repentir ! Ils ont commencé à prendre au sérieux la notion de la sainteté. Et ils se sont détournés de tout ce qu’ils savaient déplaire à Dieu.

Et quand ils ont fait ça – quand les « repentis » se sont repentis – Dieu a suscité un réveil ! Et le réveil s’est répandu dans toute la région et finalement à travers tout le pays. Et certains pensent même que le travail du Saint-Esprit dans les cœurs de ces gens a été l’un des facteurs qui a fini par conduire au renversement de Ceausescu en 1989 !

J’ai visité la Roumanie avant et après la chute du régime communiste. Et je peux vous dire que la différence était énorme ! Et beaucoup vous diront que ça a été la repentance « des repentis » qui a ouvert le chemin pour que Dieu vienne et délivre cette nation de l’emprise d’un dictateur.

Dans Apocalypse 3 :19, Jésus dit à l’Église de Laodicée : « Sois pleine de zèle et repens-toi !» Il n’y a pas de demi-mesure ! Avoir du zèle, ça veut dire le vouloir ardemment. Il faut nous repentir avec zèle. Il faut prendre la repentance sérieusement.

Je dois dire que plus on prend au sérieux les effets du péché, plus on prend aussi au sérieux l’humilité, l’honnêteté et la repentance. Et la joie qui découle d’une foi renouvelée n’en sera que plus grande ! Tout comme la joie de la résurrection après le passage par la croix !

Alors on peut se dire : « Oui, mais ça à l’air tellement dur, ça à l’air tellement lourd ! » Bien sûr ça peut sembler difficile. Mais si c’est dur, c’est simplement parce que c’est le péché qui nous rend la vie difficile. Ce n’est pas la repentance qui rend la vie dure, mais c’est plutôt le fait qu’on s’accroche au péché. Donc, plus on avance dans l’humilité, dans l’honnêteté et dans la repentance et plus la joie d’un réveil personnel est grande dans nos vies.

Alors, est-ce que vous êtes une « repentie », un « repenti » ? Pas seulement il y a trois ans ou cinq ans ou dix ans, mais aujourd’hui même ? Est-ce que votre cœur est ouvert à Dieu aujourd’hui, en ce moment ? Est-ce que vous êtes attentif, attentive à ce que Dieu révèle dans votre vie et qui lui déplaît ? Et moi aussi, alors que je prononce ces mots, je sens que le Saint-Esprit travaille dans mon cœur et j’espère et je crois qu’il travaille dans le vôtre aussi.

Ce qui nous vient à l’esprit est certainement différent pour chacun et chacune d’entre nous. Mais écoutons Dieu. Écoutons le Saint-Esprit. Et quand on lit la Bible, demandons à Dieu de nous montrer les domaines où on a besoin d’apprendre à se comporter selon les principes de Dieu. La Bible, c’est un livre qui amène le changement ! Le Saint-Esprit nous conduit à la repentance. Et la repentance, c’est un don de Dieu.

Est-ce que vous voulez demander ce cadeau à Dieu ? Si oui, vous pouvez lui dire : « Seigneur, j’aimerais vivre en tant que repenti ! Tout ce que tu me montres dans ma vie, tout ce qui est en désaccord avec tes principes, je veux m’en repentir, je veux changer. »

L’autre jour, j’ai demandé à mon mari ce que le mot « repentance » évoquait pour lui, parce qu’il a justement grandi dans un milieu où il y avait beaucoup de règles, où il y avait beaucoup de listes de choses à faire ou de choses à ne pas faire, et parfois, la spiritualité était mesurée en ces termes… par des personnes bien intentionnées.

Mais c’était très intéressant d’entendre mon mari dire : « Tu sais, pour moi, la vraie repentance, c’est quelque chose de tellement doux et agréable. Parce que ça nous libère ! Parce que c’est un changement de direction qui nous rend participants du royaume de Dieu au lieu de rester enfermés dans notre minuscule royaume personnel. »

Et c’est vrai que la véritable repentance est une expérience douce et agréable. Est-ce que vous voulez avec moi la demander à Dieu ?

Seigneur, ensemble, on te la demande, on la désire, on a besoin du cadeau de la repentance. On sait que ça vient de toi. Alors, quand on ouvre la Bible, et quand on ouvre nos cœurs avec honnêteté et avec humilité, donne-nous le zèle, l’ardent désir de changer ce qui ne tient pas debout en nous. Et merci, parce que si on veut vraiment changer, on peut faire l’expérience, dans une toute autre mesure, de la grâce incroyable de Christ.

On parlera d’ailleurs de la grâce dans notre prochain podcast. Et j’espère que nos cœurs sont ouverts pour qu’on puisse en faire l’expérience et pour recevoir abondement cette grâce.

Parce que nous aurons dit au Seigneur : « Oui, je veux changer de direction et marcher dans ta lumière et selon les principes de ton royaume. Je prie tout cela au nom de Jésus. Amen ! »

Dannah : Voilà, notre podcast touche à sa fin. Aujourd’hui nous avons parlé d’un des principes les plus importants que nous pouvons apprendre en tant que chrétiens : dès qu’on se repent, un vrai changement et une véritable croissance spirituelle commencent !

Ce podcast fait partie de la série « Retrouver Dieu, la joie d’une foi renouvelée », qui est basée sur le livre d’étude du même titre écrit par Nancy DeMoss Wolgemuth et Tim Grissom.

Dans notre prochain épisode, nous aborderons le plus beau des sujets, un thème qui revient tout au long de la Bible. Et on en a vraiment besoin après ces quelques podcasts où on a discuté d’honnêteté, d’humilité, de repentance. On a besoin de quelque chose qui nous apporte un peu de fraîcheur. Alors on découvrira la grâce de Dieu. Cette grâce qui est disponible pour nous et qui touche tous les domaines de notre vie. Ne manquez donc pas notre prochain rendez-vous avec « Réveille nos cœurs ! » À bientôt !

 

 

Tous les extraits de la Bible sont tirés de la version Louis Segond 21 (sauf spécifié dans le texte).

Réveille nos cœurs est le ministère francophone de Revive Our Hearts, initiative de Life Action Ministries avec Nancy DeMoss Wolgemuth.

Avec les voix de Christine Reymond et Jeannette Kossmann.

Quelle que soit la saison de votre vie, Réveille nos cœurs vous encourage à trouver la liberté, la plénitude et à porter du fruit en Christ.

Pour des raisons de confort de langage et de lecture, ces transcriptions peuvent présenter des différences mineures entre ce qui est écrit et ce qui est parlé.

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