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Épisode 8 – Mets une garde à ma bouche

Dannah Gresh : Est-ce que vous avez déjà souhaité pouvoir rattraper quelque chose que vous veniez de dire ?

Nancy DeMoss Wolgemuth : Certaines et certains d’entre nous, on aurait bien besoin d’un bouton pause sur notre langue. Malheureusement, ça n’existe pas, mais un bouton pause ou même un bouton stop « Éternel. Mets une garde à ma bouche, veille sur la porte de mes lèvres ! » (Psaume 141.3 LSG1910) 

Dannah : Vous écoutez, Réveille nos cœurs 

Est-ce que les personnes qui vous entourent diraient de vous que vous êtes douce ? La réponse à cette question dépend largement de la manière dont nous utilisons notre langue. Et depuis le début de cette série, la Beauté de la douceur, nous avons ouvert ensemble la parole de Dieu pour découvrir combien la douceur est belle. Aujourd’hui, on va appliquer ces vérités à nos langues, et préparez-vous ! Ce que vous allez entendre sera très concret et pratique. Et c’est peut-être parfois un peu dur à entendre, mais ça en vaut la peine car, je vous l’assure, vos paroles peuvent vraiment refléter la beauté de la douceur. Si vous agissez dans la puissance de Dieu.

Nancy : Dans cette série, nous sommes parties à la recherche de la douceur comme l’Écriture nous dit de le faire. Et par moments, j’ai comme l’impression de voir certaines d’entre vous grimacer un peu en disant : « Est-ce que tu ne pourrais pas parler un peu d’autres choses qui sont un petit peu plus facile à accepter ? Parce que là c’est un peu culpabilisant. »

 Peut-être que la raison pour laquelle ça nous dérange, c’est parce que nous ne sommes pas douces. Nous ne sommes pas humbles en esprit. Personne n’est naturellement doux. On peut être d’un tempérament tranquille, mais on a tous une nature, une chair qui réagit aux provocations, qu’elles soient réelles ou imaginaires. Alors n’allez pas penser de qui que ce soit et surtout pas de moi : « Oh, cette personne doit être la douceur même. » Vous ne vivez pas avec moi. Et d’ailleurs même ceux qui vivent avec nous ne connaissent pas le fond de notre cœur. Et c’est à nos cœurs que Dieu regarde.

La douceur c’est une qualité de Christ. D’ailleurs, il dit que nous devons apprendre de lui, comment être doux et humble d’esprit. Il y a une telle puissance dans la douceur : « Heureux ceux qui sont doux car ils hériteront la terre. » (Matthieu 5.5)

 Aujourd’hui, comme lors du podcast précédent, je vais proposer juste quelques pistes, quelques suggestions qui vont vous aider à démarrer dans votre recherche de la douceur. 

Mais j’aimerais commencer par vous lire quelques emails que nous avons reçus de la part de plusieurs auditrices qui montrent ce qu’est le manque de douceur et quel est son effet sur nous et sur nos relations. Voici le premier, une femme qui nous écrit : « Je suis par nature une des femmes les plus chicaneuse que vous ayez jamais rencontrées. » 

 Alors on a vu la dernière fois que le point de départ de notre progrès vers la douceur, c’est d’être honnête. Donc, j’apprécie l’honnêteté de cette femme. Elle continue : 

« Si je trouve qu’une chose doit être dite ou qu’un sujet doit être abordé, c’est moi qui vais prendre la parole. Depuis que j’ai commencé d’écouter cette série, Dieu n’arrête pas de me reprendre. En règle générale, je ne suis pas très préoccupée par de qui je pourrais heurter les sentiments par mes paroles. Pour moi, je dis les choses telles qu’elles sont, il faut que quelqu’un les dise. Alors pourquoi je ne le ferais pas ? J’ai pris conscience que cela faisait partie de mon manque de patience vis-à-vis des gens. J’ai fait des efforts pour « me la coincer plus souvent. » 

Je la cite :

« Je pense que je vais faire équipe avec une de mes amies qui a elle aussi tendance à trop parler. On va commencer à veiller l’une sur l’autre à ce sujet. Alors continuez à enseigner ces choses comme vous le faites pour éviter que des gens comme moi ne commettent des impairs avec leur franc-parler » 

Ça me touche et je suis reconnaissante que cette femme ait une telle ouverture d’esprit face à cet enseignement. Elle met des mots sur ce qui, je crois, est une des clefs pour parvenir à développer un esprit doux et paisible, c’est-à-dire demander à d’autres croyants d’avoir un regard sur notre vie, de construire notre vie ensemble avec d’autres, Dieu ne s’est jamais attendu à ce que nous devenions tout seuls des croyants matures, on a besoin des autres. Et c’est ce que nous dit cette femme. En substance : « Je vais me rapprocher d’une amie qui se débat elle aussi avec ce problème de douceur. Et on va se donner mutuellement un droit de regard sur nos vies. »

Alors l’idée n’est pas seulement de s’ouvrir à quelqu’un qui se débat avec le même problème de péché, mais aussi de se rapprocher de personnes dans la vie desquelles l’esprit de douceur et d’humilité se manifeste d’une manière évidente par la grâce de dieu. Ça vaut la peine de côtoyer des gens comme ça, de passer du temps avec eux et de leur demander de prier pour nous, de leur donner un droit de regard sur notre vie. 

C’est ce que j’ai dit à mon équipe, par exemple : « Quand vous voyez dans l’un ou l’autre des domaines de ma vie, des schémas de comportement qui ne glorifient pas Dieu et dont je ne semble pas consciente, s’il vous plaît aimez-moi suffisamment pour venir, me trouver et m’aider à ouvrir les yeux. Peut-être que je suis aveugle sur ma manière de gérer cette situation. Alors ne me laissez pas bousculer les gens ou leur parler sans retenues et dire des choses que je ne devrais pas et qui ne glorifient pas Dieu. Oui, donnons aux gens le droit de nous interpeller sur notre manière de vivre. On a besoin de l’aide des uns des autres. J’ai besoin des autres dans ma vie. Vous avez besoin des autres dans votre vie. Alors faites appel à d’autres croyants ou d’autres croyantes, comme cette femme le disait dans son email, on a besoin les uns des autres. Alors n’hésitons pas à demander de l’aide autour de nous.

 Voilà ce qu’une autre auditrice nous écrit : 

« Ça fait sept mois que nous avons déménagé. Et ça a été financièrement très stressant, aussi bien pour mon mari que pour moi. Je n’arrête pas de le harceler de chipoter sur des détails matériels et je lui en veux, parce que je pense que mes manières de faire sont les meilleures.  [Là, c’est tout le contraire de la douceur, n’est-ce pas ?] En le faisant, non seulement j’ai manqué de respect envers mon mari, mais j’ai aussi manqué de respect et de confiance envers le Seigneur. Je prends conscience que si notre mariage souffre, c’est ma faute. »

Et là encore, merci, Seigneur d’avoir ouvert les yeux de cette femme. On voit qu’elle accepte sa responsabilité. Elle ne rejette pas la faute sur son mari. Elle reconnaît honnêtement qu’elle l’a harcelé, qu’elle s’est montrée chipoteuse, qu’elle lui en a voulu. Elle reconnaît son orgueil, son arrogance. Quand elle dit : « Je fais mieux que lui. » Elle prend aussi conscience qu’en faisant ça, elle n’a pas fait confiance au Seigneur. Elle a essayé de tout contrôler. Et c’est de là que vient le manque de douceur. Dans le podcast précédent, on a parlé de l’honnêteté et cette femme nous en donne l’exemple. Alors reconnaissons honnêtement la manière dont le manque de douceur se manifeste dans notre vie. Je pense que c’est important pour nous, femmes, d’écouter les hommes quand ils expliquent comment ils sont affectés par notre manque de douceur. Et voilà un homme qui nous a écrit et qui ouvre très honnêtement son cœur : 

« Bien que j’aime ma femme, j’ai de moins en moins le désir de le lui montrer. Il y a 10 ans, je lui achetais des fleurs au moins une fois par semaine. [On voit qu’il avait une manière tout à fait concrète de manifester son amour.] Je l’aime toujours, mais je ne suis plus aussi motivé pour le lui montrer. Pourquoi ? Parce que les nons qu’elle dit constamment à toutes mes suggestions, les discussions à propos de tout et n’importe quoi, mon emploi du temps, ma manière de conduire, pourquoi je prends cette route et non pas l’autre. Alors que les deux sont équivalentes, je me sens usé, dégonflé et solitaire. » 

Je crois qu’il faut qu’on en soit conscientes. Dieu n’a pas armé les hommes pour supporter sans dommages nos comportements de mégères, nos discussions, nos harcèlements, nos manipulations, bien sûr, vous allez me dire :« D’accord, mais il faudrait aussi parler de ce que les hommes font de leur côté. » Eh bien, non, c’est un autre sujet. Et pour ma part, ce n’est pas mon travail. Ce n’est pas mon appel. Ce qui m’est demandé, c’est de m’adresser à nous, les femmes, alors écoutons les paroles de ce mari. Totalement honnête. Quand il dit « j’aime ma femme, mais ça, ça m’épuise complètement. J’ai perdu ma motivation. » 

On est bien, d’accord ? Il est responsable de continuer d’aimer sa femme. Et s’il ne le fait pas, il n’a aucune excuse. Mais mes amies, il nous appartient à nous de rendre aussi plus facile pour les gens de travailler avec nous, de vivre avec nous, de nous aimer. Alors comment on va s’y prendre ? Lors du dernier podcast, on a parlé de certains points spécifiques. En voici plusieurs autres encore. Je crois qu’un des points essentiels, c’est tout simplement d’apprendre à mettre une garde à notre bouche- apprendre à mettre une garde à notre bouche- apprendre à être lent, à parler.

À maintes reprises dans cette série de podcasts. J’ai cité Matthew Henry et son livre Á la recherche de la douceur et de la tranquillité d’esprit. Un livre qui n’existe pas en français, malheureusement, et Matthew Henry nous dit notamment d’apprendre à faire une pause. Faites une pause quand quelque chose vous irrite. 

Quand une circonstance ne s’arrange pas comme vous le voulez. Quand vous recevez des nouvelles inattendues, faites une pause avant de réagir.

Faire une pause, pour ma part, je suis très consciente que je me mets souvent en difficulté, quand je parle trop vite, je dis la chose qu’il ne fallait pas. Vous savez, dans notre équipe, il y a un homme qui respecte ce qu’il appelle la règle des 24 heures. Voilà ce qu’il fait quand il affronte une situation difficile et qu’il veut réagir à quelque chose qui ne lui plaît pas. Il nous dit : « Je prends 24 heures avant d’envoyer le message. Je vais l’écrire, mais je ne vais pas appuyer sur le bouton envoyer. J’attends jusqu’au lendemain pour m’assurer que c’est bien la réponse que je suis censé donner. » Moi, je trouve que c’est un homme sage et il fait preuve d’un esprit doux. 

Certaines et certains d’entre nous en auraient bien besoin, d’un bouton pause sur notre langue. Malheureusement, ça n’existe pas, mais un bouton pause ou même un bouton stop ! Il y a cette phrase du Psaume 141 verset 3 :  « Éternel mets une garde à ma bouche,  veille sur la porte de mes lèvres. » 

Et puis il y a aussi Proverbe 14 verset 29 : « Celui qui est lent à la colère, fait preuve d’une grande intelligence tandis que celui qui s’énerve facilement [ou celui qui est d’un esprit impatient, comme on peut le lire dans une autre traduction,] proclame sa folie. » 

Ecclésiaste 5 verset 1 « Ne t’empresse pas d’ouvrir la bouche que ton cœur ne se précipite pas pour exprimer une parole devant Dieu. En effet, Dieu est au ciel et toi sur la terre, que tes paroles soient donc peu nombreuses. » 

 Il y a aussi Proverbe 19 verset 11 « : « L’homme avisé est lent à la colère, il met sa gloire à passer sur une offense. »  

Autrement dit, laissez couler. Vous n’avez pas à vous occuper. Je n’ai pas à m’occuper de tous les problèmes qui se présentent. Je n’ai pas à réagir à tout ce qui me dérange, qui me trouble ou qui m’ennuie. « C’est la gloire d’un homme de passer sur une offense. »

 Maintenant, s’il y a un problème dans la vie d’un de nos enfants, de notre conjoint ou d’une amie, dans l’esprit de ce qui est écrit dans Galates 1 verset 6, nous allons trouver cette personne et l’encourager à se remettre en question avec un esprit de douceur. Mais nous n’avons pas à intervenir à chaque fois que quelqu’un fait quelque chose qu’il n’aurait pas dû.

 Arrêtons-nous et réfléchissons. 

  • Est-ce que c’est le moment de dire ça ? 
  • Est-ce que c’est à moi de dire ça ?
  • Est-ce que c’est nécessaire ?
  • Est-ce que c’est bienveillant ?
  • Est-ce que c’est vrai ?
  • Est-ce que j’ai besoin de le dire ?

Et simplement en s’arrêtant, on donne à la douceur, une chance d’entrer en jeu, et ce qu’on va dire sera empreint d’un plus grand esprit de douceur.

 J’aimerais encore vous lire quelques messages d’auditrices qui nous montrent l’importance d’une telle attitude. Une femme qui nous écrit :

« J’ai besoin de changer. Je réalise que j’ai été en colère et dure à l’égard de mon mari et de ma fille. Maintenant, je comprends mieux pourquoi ils me disent, mais pourquoi tu es si méchante ? Alors que je n’ai pas l’intention d’être méchante envers eux ? J’ai grandi dans un foyer où ma mère était très sévère avec ma sœur et moi. Et les paroles qu’elle nous adressait parfois étaient tranchantes comme un couteau. Ce qui est triste, c’est que je m’étais bien promis de ne jamais faire ça à ma fille. Et voilà que je me retrouve à le faire. Dieu a utilisé Réveille nos cœurs pour ouvrir mes yeux et mon cœur à ce problème. Avec l’aide de Dieu, je vais faire un effort pour répondre avec douceur. »

Et puis il y a un autre email d’une femme :

 « Il est très difficile pour moi de rester calme et de me taire lorsque je vois un homme faire une erreur, mais depuis que j’écoute l’enseignement sur le discernement et la puissance d’une langue disciplinée, j’ai commencé à mettre en pratique ces concepts dans ma vie. Et je vois que les hommes sont étonnés de me trouver plus modérée dans mes opinions. Ils remarquent que je sollicite et attends leurs réponses et que je les conforte dans leurs pensées et leurs suggestions. Aujourd’hui, les gens n’ont plus aussi peur de mes coups de gueule qui ont considérablement diminué. Le chemin a été rude. J’ai encore des combats, mais c’est extraordinairement satisfaisant et apaisant de savoir que l’on agit selon la volonté du Seigneur. »

Maintenant, encore deux pensées sur la manière de cultiver un esprit doux et paisible, et ensuite je vous lirai un autre témoignage.

Dans le dernier chapitre de son livre, Matthew Henry donne une liste de suggestions pour cultiver la douceur. Et il y en a une à laquelle je n’aurais jamais pensé par moi-même, mais je trouve qu’elle est vraiment puissante et j’ai envie de la partager avec vous. Voilà comment il l’exprime :

« Dialoguez souvent en pensée avec une tombe sombre et silencieuse.  Pensez à la mort. »

Alors franchement, c’est vrai que je n’aurais pas pensé que ça pouvait être une clef pour obtenir un esprit doux et paisible. Mais Matthew Henry   dit que c’est le cas. Et en voici la raison : 

« Vous faites face à beaucoup de circonstances qui vous dérangent et qui vous déstabilisent. Et vous avez beaucoup de mal à les supporter. [Le genre de situation qui nous tresse, un qui nous rend anxieux agités.]  Rappelez-vous combien la mort va vous rendre paisible et comment vous serez incapable de résister aux injustices ou même de vous mettre en colère. »

 Donc, imaginez-vous le jour de votre enterrement. Vous êtes couchée dans votre cercueil et avant qu’il soit refermé, quelqu’un vient se planter devant vous et dit : « De toute façon, je ne t’ai jamais aimée. Tu n’étais qu’une… » et là il commence à débiter des insanités sur vous. Qu’est-ce que vous allez faire ? Bah rien. Vous êtes morte !

Et Mathew Henry continue :

« Pensez à ce que c’est d’être mort et de ne pas pouvoir résister aux injustices, ni même de se mettre en colère. Bientôt vous serez hors d’atteinte de toute provocation. Et un esprit paisible n’est-il pas la meilleure préparation pour cette paix éternelle ? » [Autrement dit, vous vous préparez à la mort en réagissant correctement aux provocations.]

 Alors oui, réfléchissons au moment de faire face à la mort, comment toutes ces choses qui actuellement nous perturbent tant nous apparaîtrons alors ? Combien elles vont paraître petites et sans importance à celle ou celui qui s’apprête à entrer dans l’éternité. 

Je pense qu’au moment d’entrer dans l’éternité, s’il y avait des regrets à avoir, ce serait bien en regardant en arrière, en se rappelant les petites choses auxquelles on a attaché une si grande importance : « Mais pourquoi est-ce que j’ai fait ça? Pourquoi est-ce que je me suis énervée comme ça ? Pourquoi est-ce que je n’ai pas laissé couler ? Pourquoi est-ce que je n’ai pas réagi avec douceur, au lieu de me mettre en colère »

Et Matthew Henry   écrit encore : 

 « Souvenez-vous combien ces choses vont paraître petites, insignifiantes. Quand vous serez sur le point d’entrer dans l’éternité. Bientôt la mort nous apaisera. Laissons la grâce nous apaiser dès maintenant. »

 Elles sont puissantes ces paroles, n’est-ce pas ? Il continue avec ce conseil :

« Fixez vos regards sur Jésus. Laissez-le vous enseigner. Passez du temps avec lui. Laissez-le déteindre sur vous. »

  Ça veut dire :  Laissez son caractère, sa douceur devenir vôtres. 

La douceur de Christ, elle est décrite d’une manière prophétique, dans le livre d’Ésaïe chapitre 42 au premier verset : « J’ai mis mon esprit sur lui ; il révélera le droit aux nations. »

Mais comment est-ce que Christ va faire cela ? On peut le lire dans la suite versets 2 et 3 : « Il ne criera pas. Il ne haussera pas le ton et ne fera pas entendre sa voix dans les rues. Il ne cassera pas le roseau abîmé et n’éteindra pas la mèche qui fume encore. » 

Quelle douceur ! Jésus agit avec douceur. Il est doux, il est bienveillant. Et c’est comme ça qu’à la fin, il établira la justice dans le monde. Comme on l’a vu, c’est lui l’Agneau de Dieu, immolé dès avant la fondation du monde. Et il est l’Agneau conquérant. La morale de l’histoire du monde, c’est que c’est l’Agneau qui remporte la victoire, l’Agneau qui est vainqueur et par la douceur, nous pouvons l’être aussi.  C’est à la croix que tout s’est joué. Fixons nos regards sur Jésus. 

Voilà ce que dit Matthew. Henry à son sujet :

« Pensez souvent à ses souffrances et à la manière dont il les a supportées. Regardez-le alors qu’on l’emmène comme un agneau à l’abattoir, et armez-vous de la même pensée. »

C’est ce qu’on lit aussi dans la première lettre de Pierre chapitre 2 : 

« De fait, c’est à cela que vous avez été appelés parce que Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple pour que vous suiviez ses traces, lui qui n’a pas commis de péché et dans la bouche duquel on n’a pas trouvé de tromperie, lui qui insulté, ne rendait pas l’insulte, maltraité, ne faisait pas de menaces, mais s’en remettait à celui qui juge justement. » (verset 23)

Est-ce que ça, ce n’est pas l’esprit de douceur ?

 Alors regardons à Christ, nourrissons-nous abondamment de lui. Laissons-nous enseigner par lui, vivons dans sa présence, attardons-nous à la croix et laissons la croix imprimer en nous l’image de la douceur de Christ. 

Pour terminer aujourd’hui, j’aimerais partager avec vous l’histoire d’une femme qui nous a écrit il n’y a pas très longtemps. Elle donne l’illustration de plusieurs des aspects dont nous avons parlé au sujet de la douceur. Voilà ce qu’elle écrit : 

« Juste après avoir fini le collège biblique, je me suis mariée. Je pensais que cet homme vivait une relation merveilleuse avec notre Seigneur et qu’il marchait dans la même direction que moi. Il ne m’a pas fallu longtemps pour découvrir que ce n’était pas le cas. Je me suis retrouvée à lire la bible et à chercher le seigneur toute seule. Mon mari remettait sans cesse en question mes convictions bibliques. Quel choc de découvrir que nous suivions deux chemins totalement différents. Notre vie de couple était très agitée. Mon mari a un mauvais caractère. Il se mettait souvent en colère contre moi pour une raison ou une autre. Et petit à petit, je suis devenue très amère envers lui à cause de la manière dont il me blessait. 

Et parce que je me sentais déçue, j’avais cru qu’il était différent et j’avais découvert que je m’étais trompée et je lui en voulais pour ça. Le père de mon mari lui a proposé un travail qui nous obligeait à partir dans un autre état et repartir à zéro. Mon mari, lui, il était ravi, mais pas moi. Toutes nos familles étaient ici. J’étais très proche de mes parents et ils étaient très attachés à notre fils. Ça donc été un choix très difficile à faire, mais finalement, pour être une bonne épouse, j’ai accepté, nous sommes partis nous installer très loin, sans amis, sans famille, à l’exception de son père qui n’était pas croyant. J’étais enceinte de notre deuxième enfant et ma grossesse se passait mal. Je me suis retrouvée sans église ni soutien chrétien d’aucune sorte.

Au fil du temps, les choses sont allées de mal en pis. Mon mari s’éloignait de plus en plus du Seigneur. Et j’ai fini par découvrir l’horrible vérité : Depuis deux ans, à mon insu, mon mari s’était mis à regarder de la pornographie. Je me suis sentie submergée par les ténèbres et l’horreur qui m’entouraient moi, jeune fille chrétienne qui avais été protégée, scolarisée à la maison. Je me retrouvais dans ce qui était pour moi le cœur de l’enfer. 

J’ai passé beaucoup de temps à ruminer mon amertume et à m’apitoyer sur mon sort. Je partageais la vie d’un mari qui était censé être converti mais qui ne vivait pas comme tel et qui me traitait avec beaucoup de méchanceté. Á plusieurs reprises au cours de cette période, je me suis dit : « C’est fini. Je vais prendre les enfants et le quitter. Dieu ne me demande certainement pas de souffrir à ce point. » Mais pendant toute cette période, ma mère, qui était une femme de prière [au passage, merci, Seigneur pour les mères qui sont des femmes de prières,] elle m’a soutenue en me disant ne regarde pas avec les yeux de la chair, mais crois que tout est possible à Dieu ». Et moi de penser : « Oui, c’est plus facile à dire qu’à faire. Toi tu vis avec Papa, qui est un des plus merveilleux chrétiens qui soient au monde. Et moi, mon mari est le pire cauchemar que puisse imaginer une femme. » La situation en était arrivée à un point critique. Quand une amie de longue date m’a dit : « Tu devrais écouter, Réveille nos cœurs. Tu vas y trouver de grands encouragements. » Au point de désespoir où j’en étais réduite, c’est ce que j’ai fait. Vous étiez en train de diffuser la série sur la femme vertueuse de Proverbe 31. Pendant les trois premiers podcasts que j’ai écoutés, je me disais : « Mais ça ne tient pas debout. Vous pouvez vous conduire comme ça si vous vivez avec un homme bon qui vous traite correctement et qui, en tant que chrétien, est le chef spirituel de votre foyer. Mais avec le mari que j’ai, vous n’allez pas me demander de faire ça ! » Mais malgré tout ce que j’avais vécu, mon cœur était encore sensible au Saint-Esprit et il n’a pas fallu longtemps pour qu’une profonde conviction commence à m’envahir. Soudain, j’ai commencé à voir toutes les manières dont j’avais contribué au délabrement de notre foyer. Au lieu de faire confiance au Seigneur pour transformer mon mari, j’avais permis à l’amertume et à l’apitoiement d’entrer en moi, de me transformer, d’insuffler en moi la colère contre lui et le refus de l’aimer et de le servir comme le Seigneur nous appelle à le faire. Je me disais : « Pourquoi je devrais le faire ? Tout ce que tu as fait, c’est de me blesser et de me faire souffrir. Pourquoi devrais-je faire des efforts pour toi ? » Je le traitais plus comme un ennemi que comme mon mari. J’ai vu combien mon cœur était devenu froid. [Là encore, vraiment le point de départ, c’est l’honnêteté.] Quel choc de découvrir que je n’étais pas la parfaite épouse chrétienne que je croyais être ! »

Là j’interromps encore brièvement cette lecture parce que vous voyez quand nous nous focalisons sur l’autre, quand nous regardons ses torts, ses fautes, ses défaillances, nous sommes aveugles à nos propres problèmes et nos propres besoins. Et cette femme continue :

« J’ai commencé à prendre conscience que dans mon saint zèle, je manquais de respect à mon mari et j’attirais le déshonneur sur notre Seigneur. J’ai beaucoup pleuré tandis que je vivais une profonde purification de mon cœur amer et meurtri. Je me suis repentie pour toutes les fois où je n’avais pas témoigné l’amour et le pardon de Christ à mon mari égaré.  Quand j’ai commencé à écouter à quoi devrait ressembler une épouse et une mère chrétienne, j’ai compris combien j’en étais loin.

Ces dernières semaines ont été parmi les plus dures de ma vie. Le changement ne vient pas facilement et sans un prix à payer, mais rien de ce qui en vaut la peine n’est facile. J’ai aussi pris conscience qu’aucune résolution, aussi bonne soit-elle, ne pouvait m’aider à aimer mon mari qui ne m’aime pas, mais que par le pouvoir de notre précieux Seigneur Jésus qui vit en nous, eh bien, je le pouvais. »

C’est vrai, ça qu’aucune résolution aussi bonne soit-elle, ne peut pas non plus faire de nous une femme à l’esprit doux et paisible. C’est par la foi en Christ et en ce qu’il a fait pour nous et en le laissant être le Seigneur de nos vies que ça devient surnaturellement possible. Et cette femme continue :

« J’ai commencé à voir que si je changeais, il faudrait bien que mon mari ouvre les yeux qu’il se rende compte qu’il voie que Dieu est réellement à l’œuvre. Et il y a eu plusieurs petites victoires ces dernières semaines. Et chacune d’elles me donne du courage pour continuer. Quand il me traite mal, je réagis avec douceur. Au lieu d’adopter mon attitude habituelle qui était ; « Pffou, je ne peux plus te supporter. » 

On comprend que c’est sa nouvelle attitude qui change des règles du jeu et qui amène son mari à un changement, non pas parce qu’elle veut absolument qu’il change, mais parce qu’il n’est plus habitué à ce nouveau fonctionnement. Quand il y a une des deux personnes qui change de modèle, qui change de manière d’agir, c’est étonnant de voir combien souvent Dieu amène le cœur de l’autre à changer. Je continue la lecture :

« Dieu m’a aidée à le servir de plusieurs façons nouvelles, des façons que je n’aurais jamais envisagées auparavant. Je le loue parce qu’il a renouvelé ma force et ma vision par la grâce de Dieu. Même dans le cadre d’un mariage difficile. Je peux être comme cette femme de Proverbe 31. Je peux élever mes enfants dans la connaissance et l’amour du Seigneur, même si mon mari ne partage pas mes convictions. J’ai tellement d’espérance dans mon cœur, ça fait des années que je ne m’étais pas sentie comme ça. » 

On ne peut être que reconnaissante pour la grâce que Dieu manifeste dans la vie de cette femme, pour l’espérance qu’il lui donne au sein même des situations qui semblent être sans espoir. Quand on se retrouve dans de telles circonstances, on pourrait croire que le seul espoir qui reste, c’est que l’autre change ou que les circonstances changent. Mais est-ce que vous voyez ce qui a apporté l’espérance dans le cœur de cette femme ? C’est quand elle a permis à Dieu de la transformer, elle ? 

Et alors attention, je ne prétends pas que si on fait face à des circonstances difficiles, c’est forcément parce qu’on a réagi de la mauvaise manière. On peut réagir correctement et se retrouver tout de même dans des situations douloureuses ou difficiles. Quelque part, c’est la leçon du Calvaire. Le juste a souffert pour l’injuste afin de nous emmener à dieu. Comme le dit l’apôtre Pierre, assurons-nous que lorsque nous souffrons, ce n’est pas à cause de notre impertinence, de notre arrogance ou de notre manque de douceur.  Assurons-nous que ce n’est pas parce que nous agissons mal. 

Et voilà toute l’importance d’adopter l’esprit de Christ, de fixer notre attention sur la croix, de diriger nos regards sur Christ et le laisser nous transformer par sa grâce, en une personne douce et tranquille, à l’esprit paisible. L’Écriture dit dans la première lettre de Pierre chapitre 3 que certains maris qui n’obéissent pas à la parole de Dieu, seront amenés à adopter la façon de penser de Dieu, quand ils verront chez leur épouse ce comportement doux et pur, ils verront Christ en nous. Et c’est pareil pour celles et ceux qui ne sont pas mariés. C’est quand les autres voient Christ en nous qu’ils en sont convaincus et que leur vie pourra également en être transformée. 

« Heureux les doux, car ils hériteront la terre. » C’est ce que la parole de Dieu dit. Voilà pourquoi j’aimerais vous encourager. Tout comme Dieu m’a encouragée, à vous mettre à rechercher la douceur. Je vous invite à prier avec moi :

« Seigneur, je prie que en tant que femmes, on puisse refléter l’esprit humble, doux et paisible du Seigneur Jésus, sans tumulte dans nos pensées, sans agitation, sans arrogance, sans ressentiment à l’égard des circonstances ou des personnes, mais en nous remettant à toi. Que nous puissions dire « oui, Seigneur » et accueillir de ta part les circonstances et les personnes, que tu mets dans nos vies en croyant qu’elles sont destinées à notre bien.  Seigneur, s’il te plaît, transforme-nous de l’intérieur, rends-nous, semblables à Jésus et que nos vies donnent aux gens qui nous entourent la soif et la faim de le connaître et de le suivre. Je te prie cela au nom de Jésus. Amen. » 

Dannah : Imaginez ce que deviendraient nos relations, si nous mettions en pratique ces paroles que nous venons d’entendre, si la beauté de la douceur transparaissait de plus en plus dans nos paroles et dans nos actes.

 Bon, il faut que je vous dise une chose de peur que certaines personnes tirent des conclusions erronées. Vous pouvez toujours réagir avec un cœur doux, mais cela ne signifie pas que vous ne pouvez pas parler franchement lorsque quelqu’un se conduit mal envers vous. Au contraire, vous pouvez vous exprimer franchement avec des paroles douces et avec un cœur doux. Aujourd’hui, nous avons entendu le témoignage d’une femme qui a choisi de rester mariée à un homme qui s’adonne à la pornographie. Et je suis vraiment désolée pour elle et pour vous d’ailleurs, si c’est ce à quoi vous êtes confrontée dans votre vie. Et je ne dis pas que dans un cas comme celui-là, il ne faut pas parler. Nous devons toujours appeler le péché par son nom, mais nous pouvons faire preuve d’un esprit de douceur à l’égard de notre conjoint. Je prie que vous mettiez en œuvre aujourd’hui la beauté de la douceur. Et si vous êtes confrontée à une situation difficile comme un mari addict  à la pornographie, je vous encourage à chercher de l’aide auprès d’une église fidèle à la parole de Dieu. 

J’espère que cette cession d’aujourd’hui ne sera qu’un point de départ et que vous continuerez à chercher comment insuffler la douceur dans les mots que vous dites, dans les mots que vous postez sur le net, dans les mots que vous envoyez par sms. La prochaine fois, on entendra le témoignage de femmes qui ont dû faire face à un choix. Elles ont chacune dû se demander : « Est-ce que je vais mettre en œuvre les actions qui permettront à la beauté de la douceur de se manifester ? » Et nous verrons ensemble comment certains de leurs choix ont porté des fruits et ont ouvert des opportunités étonnantes. Alors je me réjouis de vous retrouver sur Réveille nos cœurs pour le dernier épisode de cette série sur la beauté de la douceur. Á tout bientôt. 

 

Tous les extraits de la Bible sont tirés de la version Segond 21 © 2007 Société Biblique de Genève.

Réveille nos cœurs est le ministère francophone de Revive Our Hearts avec Nancy DeMoss Wolgemuth. 

Avec les voix de Christine Reymond et Jeannette Kossmann. 

Quelle que soit la saison de votre vie, réveille nos cœurs, vous encourage à trouver la liberté, la plénitude et à porter du fruit en Christ. 

 

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