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Épisode 3 – Le jeûne

Dannah Gresh : Pour vous, que signifie jeûner ? Voici comment l’auteure et conférencière Asheritah Ciuciu définit le jeûne. 

Asheritah Ciuciu : Pour moi, jeûner, c’est mettre de côté quelque chose de bon pour obtenir quelque chose d’encore meilleur.

Dannah Gresh : Bienvenue à Réveille nos Coeurs ! Nancy deMoss Wolgemuth et moi-même, Dannah Gresh, nous vous accueillons à l’écoute de Réveille nos Coeurs pour un nouvel épisode de la série Rassasiée en Jésus !

Nancy, tu sais, je suis émerveillée de voir ce que Dieu est en train d’accomplir avec l’expansion internationale de Revive Our Hearts, avec toutes les ressources qui depuis quelques années sont traduites dans un nombre croissant de langues comme en allemand, en espagnol, en portugais, farsi, japonais, etc… C’est juste incroyable ce qui se passe ! 

Nancy : Oui, c’est vrai, c’est extraordinaire ce que Dieu est en train de faire. On voit qu’il appelle un grand nombre de femmes à travers le monde. Et ce ministère, il est en train de grandir de façon extraordinaire. Mais jamais, jamais on n’aurait pu imaginer ce qui est en train de se passer. 

Dannah : Ce que bien des gens ne savent probablement pas, parce que tu n’en as pas parlé publiquement, c’est que tu as pris du temps pour jeûner pendant des périodes cruciales de ce ministère. D’ailleurs, je me souviens d’une fois où nous, qui étions proches de toi, on a commencé vraiment à nous inquiéter, parce que tu perdais beaucoup de poids à cause de ton jeûne, tu t’en souviens? Et puis, on t’a demandé à un certain moment : « Tu es sûre de ce que tu fais ? » Et tu nous as répondu très fermement : « Oui, c’est le Seigneur qui m’a appelé à jeûner. »

Nancy : Exactement. En fait, ce que je ressentais à ce moment-là, comme à d’autres moments dans ma vie, il y en a eu plusieurs, surtout quand j’étais plus jeune, je dois dire. Je ressentais que j’avais besoin de concentration, de clarté d’esprit, de simplement pouvoir fixer mon attention sur le Seigneur pour pouvoir l’écouter sans être distraite.

Et ça a été un des rares jeunes prolongés que j’ai pratiqué pendant ces années-là. D’ailleurs, ça fait longtemps que je n’ai plus fait ce genre de jeûne, ce jeûne de nourriture. Mais je peux en témoigner, même si j’étais affaiblie physiquement, je me suis sentie entrer dans un processus extraordinaire avec le Seigneur, sans vouloir en faire toute une histoire un peu mystique. 

Dannah : Mais donc, tu recevais une force particulière en toi ?

Nancy : Oui, oui. Oui, et cette force, elle venait du Seigneur. 

Dannah : Et c’était bien un jeûne de nourriture. Mais tu buvais quelque chose quand même ? 

Nancy : Oui, de l’eau. Et puis je me faisais aussi des jus, si je me souviens bien. Et par la suite, ça m’est arrivé de suivre d’autres types de jeûne un peu différemment. Mais là, c’était vraiment un jeûne de nourriture complet. D’ailleurs, quand on a commencé le ministère de Revive Our Hearts, ça a été très important pour moi, parce que je priais pour savoir si le Seigneur m’appelait à cette période de jeûne. Et ça a été justement une des périodes de jeûne les plus importantes de ma vie. Et c’est pendant cette saison particulière que j’ai vécu l’une des plus douces, les plus belles rencontres avec le Seigneur. Quelque chose que je n’avais jamais vécu auparavant. Et c’est pendant ce jeûne là que j’ai reçu justement des instructions très claires par rapport aux directions que, en tant que ministère, on avait à prendre. 

Dannah : Alors, vous qui nous écoutez, chères auditrices, ou peut-être aussi, chers auditeurs, peut-être que vous n’avez jamais jeûné et que tout ça vous paraît très déroutant. Peut-être que vous vous demandez par où il faudrait commencer si vous deviez vous y lancer. C’est vrai que le jeûne est devenu une discipline assez souvent négligée dans la vie de la foi. Mais peut-être aussi que certains se disent : « Ça fait un moment que je n’ai plus pratiqué de jeûne et ce serait peut-être bien que je me rappelle comment ça fonctionne. »

Nancy : Et d’ailleurs, voilà pourquoi on en discute aujourd’hui et c’est ce qu’on va faire avec notre invitée. 

Dannah : Parfaitement. Nous accueillons chaleureusement Asheritah Ciuciu qui a écrit un livre sur la nourriture et les dépendances alimentaires. Il s’appelle Full : Food, Jesus and the Battle for Satisfaction. Malheureusement, ce livre n’existe pas en français, mais le titre veut dire à peu près Rassasié : la nourriture, Jésus et le combat autour de la satisfaction. Alors Asheritah, on te souhaite la bienvenue parmi nous. 

Asheritah : Merci. Merci à vous deux. 

Dannah : Lors des épisodes précédents, on a parlé de nourriture, de dépendance et d’obsession que la nourriture peut parfois engendrer. On a également parlé des mensonges qu’on croit trop souvent au sujet de l’alimentation et à quel point c’est important de reconnaître la vérité de Dieu à ce sujet, de l’accepter de tout cœur et donc de la vivre, si on peut dire ça comme ça. Car c’est la vérité qui nous rend libre. 

Nancy : Et si vous avez manqué les deux premiers épisodes de cette série, vous qui nous écoutez, vous pouvez les retrouver sur le site reveillenoscœurs.com. Ces podcasts, c’est vraiment des conversations qui pourront vous être utiles. En tout cas, pour ma part, ça m’a beaucoup aidé, alors je vous encourage à aller les écouter. 

Dannah : Oui, et puis maintenant qu’on a passé les deux premiers podcasts de cette série à élaborer les défis qu’on peut avoir avec et autour de l’alimentation. On va se pencher sur des solutions proactives et on va voir ça de manière très concrète. Alors pour commencer Asheritah, on va parler du jeûne avec toi. Dis-moi, à quel moment est-ce que toi tu as découvert le jeûne? 

Asheritah : Alors je ne sais pas si vous le savez, mais j’ai grandi en Roumanie. Et là bas, le jeûne, c’est quelque chose qui faisait partie de nos habitudes religieuses. Le Vendredi Saint, par exemple, on jeûnait pendant une demi journée pour nous identifier à la souffrance du Christ. Donc, je dirais que depuis toute petite, le jeûne fait partie de ma vie. Même quand j’étais ado, j’ai essayé de jeûner quelques fois. Mais comme on n’avait pas vraiment d’enseignements sur le jeûne, je me suis retrouvé à me poser des tas de questions pour savoir comment faire, comment jeûner correctement. Je ne savais pas non plus s’il y avait des contre indications médicales… Et comme j’avais souvent des vertiges, j’étais à la limite de m’évanouir. Ma maman a fini un jour par me dire : « Ça suffit à Asheritah ! Maintenant, tu arrêtes ça ! » Mais moi, bien sûr, je répondais « Non ! » parce que la Bible nous dit de jeûner. Et aujourd’hui, je peux dire que j’étais un peu dans l’extrême. 

Dannah : Alors, est-ce que c’est parce que tu ne t’y étais pas prise de la bonne façon, alors ? 

Asheritah : Tout à fait. Et comme il y avait plein de choses que finalement je n’avais pas comprises, eh bien j’ai tout simplement arrêté de jeûner.

Mais plus tard, quand je suis arrivée à l’université, j’ai rencontré quelques amis qui, eux, pratiquaient ce qu’ils appelaient le Carême. Ils se privaient de quelque chose pendant un certain temps, la laissant de côté. Alors je me suis dit : « Je vais renoncer au sucre. » ou « Je vais renoncer aux boissons sucrées. » ou encore : « Je vais renoncer aux réseaux sociaux. » 

Mais voilà, je me suis surprise à me poser cette question : « Est-ce que le fait de simplement laisser quelque chose de côté, c’est du jeûne ? » Je ne savais pas trop en fait. Et alors que je recherchais la vérité de Dieu et que j’essayais de comprendre ce qu’il nous dit sur la nourriture, j’ai commencé à découvrir plein de choses intéressantes sur le jeûne. 

Dannah : C’est vrai que ce n’est pas très clair cette question du jeûne. Jésus, lui, il en parle beaucoup et clairement il le pratique aussi. On voit par exemple qu’il va dans le désert et qu’il jeûne pendant 40 jours et 40 nuits. Mais la Bible ne nous donne pas vraiment des détails sur comment jeûner. 

Nancy : C’est vrai, il n’y a pas de verset qui dit : « Voilà comment jeûner, comment faire: étape 1, étape 2, étape 3. 

Asheritah : C’est vrai. 

Dannah : Peut-être qu’une des raisons pour lesquelles il n’y a pas tant d’instructions précises dans la Bible, c’est que c’était une discipline tellement bien comprise par l’Eglise primitive, qu’elle n’avait pas besoin d’explications détaillées. Ou c’était une pratique culturelle que tout le monde comprenait, y compris sa signification spirituelle. Donc, nous, maintenant, on va essayer d’analyser un peu tout ça aujourd’hui en rassemblant les versets bibliques qui parlent du jeûne. Asheritah, comment est-ce que tu définirais ce qu’est le jeûne? 

Asheritah : Alors, moi, je dirais que le jeûne, c’est une sorte de parabole que l’Esprit de Dieu nous enseigne. C’est un peu comme une leçon de choses qui nous aide à comprendre qu’on a été créé pour trouver notre pleine satisfaction en Dieu, et en lui seul. Le jeûne, ce n’est pas quelque chose qui est propre à la culture juive ou chrétienne. En fait, le jeûne était courant dans les cultures anciennes. On le retrouve aussi dans le bouddhisme et dans différentes religions du monde. Mais dans l’expérience chrétienne, dans notre marche avec Jésus, le jeûne est une façon d’ouvrir notre cœur et de dire : « Seigneur, révèle moi, s’il-te plaît, ce qui a pris racine dans mon cœur et qui menace le développement de ta Parole dans ma vie. »

Je prends l’exemple de la parabole du semeur quand Jésus raconte que quelqu’un est sorti et a répandu de la semence sur la terre. Si je résume cette parabole, on voit que les graines tombent soit sur un sol rocailleux et elles ne peuvent pas pousser, soit dans un sol où les mauvaises herbes viennent étouffer les jeunes pousses toutes tendres, soit encore sur le chemin où les oiseaux les mangent, soit dans la bonne terre où elles peuvent pousser et produire une récolte abondante. Quand j’étais jeune et que j’entendais cette parabole, je me disais toujours : « C’est moi la bonne terre, parce que je suis une bonne petite chrétienne. » 

Mais, c’est seulement en faisant face à mes obsessions alimentaires que j’ai réalisé que mon cœur débordait de plein d’autres choses; que j’ai réalisé que mon attention, finalement, était complètement distraite par mes inquiétudes, mon anxiété, ma gloutonnerie, mon avidité. C’était tout ça qui finalement étouffait ces graines qui essayaient de pousser en moi. Et le jeûne a été un moyen, un outil que le Seigneur a utilisé pour désherber mon cœur. 

Nancy : C’est joli, ça, désherber mon cœur. Est-ce que je peux juste préciser une chose, Asheritah, c’est qu’il y a certaines personnes qui utilisent le jeûne comme moyen de perdre du poids. 

Dannah : Oui, comme une sorte de régime. 

Asheritah : Oui, mais ce n’est pas du tout une bonne idée. 

Nancy :  Et c’est bien que tu en parles, Asheritah, parce que parfois on est tellement frustré par rapport à toute cette question de consommation de nourriture, que ce soit notre surpoids ou nos obsessions alimentaires. Et alors on se dit juste : « Bon ok, je ne vais plus rien manger du tout. » Et ce n’est pas du tout le jeûne dont on parle aujourd’hui. 

Asheritah : Non, absolument pas. Même si je connais ça, parce que moi aussi je suis passée par là. J’arrêtais de manger pendant un certain temps, ou alors j’arrêtais de manger certaines choses, certains types d’aliments dans l’espoir de perdre du poids. Mais ça, ça s’appelle un régime. Ce n’est pas un jeûne du tout. 

Nancy : Juste avant, Asheritah, tu disais que c’était une mauvaise idée. Qu’est-ce que tu veux dire par là? 

Asheritah : Ce que je voulais dire, c’est qu’il faut prendre en compte le fait qu’il y a certaines personnes qui se battent contre l’anorexie. Et les personnes qui souffrent de cela, elles ne veulent plus se nourrir et ça, c’est un sérieux problème. Le jeune, c’est différent. 

Dannah : Donc ne plus se nourrir, ça n’a rien à voir avec le jeûne ? 

Asheritah : Non, effectivement. Je dirais que jeûner, c’est mettre de côté quelque chose de bon pour obtenir quelque chose d’encore meilleur. La nourriture en soi est une très bonne chose. C’est un don, un don merveilleux qui nous vient de Dieu et qui devrait nous remplir de reconnaissance envers Lui. Et jeûner, c’est finalement mettre de côté ce don. Que ce soit la nourriture ou autre chose d’ailleurs, pendant un temps. 

Dannah : Donc on met ça de côté pendant un certain temps, pendant une saison? 

Asheritah : C’est ça. Dans certaines situations et pour un temps donné. La Bible parle aussi de s’abstenir de relations sexuelles quand on jeûne, mais dans l’idée de prier et de nous approcher de Dieu. Et Dieu nous a donné la nourriture, la sexualité, ce sont des cadeaux de lui, ce sont de belles choses. Mais dans certaines situations, et comme je l’ai dit tout à l’heure, sur un temps donné, ça peut être utile de les mettre de côté, que ce soit aussi la lecture, regarder la télévision, les réseaux sociaux… pour pouvoir nous centrer sur lui, l’adorer et nous approcher de lui. 

Dannah : Mais justement, tu sais, j’ai une question par rapport à ça, et ça fait longtemps que j’y réfléchis et je ne suis pas sûre de bien comprendre. Est-ce qu’il y a vraiment des exemples bibliques de jeûnes qui ne concernent pas la nourriture ? Faire un jeûne de télévision ou un jeûne de réseaux sociaux, est-ce que c’est vraiment biblique, en fait ? 

Asheritah : C’est une très bonne question. Et c’est bien que tu en parles. Parce que non, dans la Bible, il n’y a pas d’exemple d’un jeune pour autre chose que la nourriture et la sexualité comme on vient d’en parler. Mais j’utilise le même mot à cause du principe qu’il y a derrière. À cette époque-là, bien sûr qu’il n’y avait pas de télévision, ni toutes ces choses dont on dispose aujourd’hui.

Dannah : Évidemment.

Asheritah : Et dans la société actuelle, il y a tellement de choses qui nous attirent et qui captent notre attention que je pense que le principe du jeûne reste vrai et sensé. On met de côté quelque chose de bon pour dire : « Dieu, je veux quelque chose de mieux. C’est toi que je veux. C’est de toi dont, finalement, j’ai réellement besoin. »

En ce qui me concerne, il y a cinq ans, j’ai fait mon premier jeûne de sucre. J’ai senti que le Seigneur me conduisait vers le Psaume 73, là où l’auteur du psaume dit : « Qui ai-je dans le ciel, sinon toi? Et la terre n’a rien que je désire en dehors de toi. Mon cœur et ma chair peuvent défaillir. Mais Dieu est la force de mon cœur et mon partage pour toujours. » (v. 25-26)

Nancy : C’est facile à dire, mais pas si facile à vivre, n’est ce pas?

Asheritah : Oh oui. « Il n’y a rien d’autre sur la terre que je désire à part toi. » Waouh! A ce moment-là, donc, le jour où je lisais ce Psaume 73, j’ai vraiment été touchée. Et j’ai senti que le Seigneur m’appelait à faire un jeûne, un jeûne de sucre. J’aimerais juste quand même dire à nos auditrices que si vous êtes enceinte ou si vous allaitez, ou encore si vous avez des problèmes de santé, soyez vraiment prudente, et avant toute chose, demandez s’il vous plaît un avis médical.

Pour moi par exemple, à ce moment-là, je ne pouvais pas faire de jeûne complet, mais j’avais remarqué que le sucre, c’était quelque chose qui avait une forte emprise sur moi. Et c’est pour cette raison que j’ai voulu le mettre de côté pendant un temps. J’ai enlevé tout le sucre qu’il y avait chez moi, tous les desserts sucrés et j’ai dit à mon mari : « Tu n’es pas obligé de faire comme moi, mais sache juste que je ne veux plus de dessert pendant un certain temps. » Je peux vous dire que les premiers jours n’ont pas été faciles et que les symptômes de manque étaient bien présents.

Dannah : Est ce que tu as eu des maux de tête? 

Asheritah : Oh oui!

Dannah : Et est-ce que tu étais de mauvaise humeur? 

Asheritah : Oh oui, j’étais super fatiguée et aussi grincheuse parce qu’au travail, quelqu’un avait apporté des biscuits.

Dannah et Nancy : Oh non!!!

Asheritah : Si, si! Et j’ai rien dit. Mais au fond de moi, je me disais : « Mais qu’est-ce que tu me fais là? »

Dannah : Ahhh, j’imagine que tu avais envie de la frapper, cette personne? 

Asheritah : Oh oui. Enfin… non, mais je n’en étais pas loin. Bon, j’ai quand même réussi à traverser cette période de sevrage. Mais je me suis vite rendue compte qu’en abandonnant le sucre, j’avais finalement commencé à grignoter des crackers et des chips, comme si mon besoin de sucre avait juste changé de cible. Je m’étais naturellement tournée vers quelque chose d’autre. Du salé. 

Nancy : Quelque chose d’autre à adorer ?

Dannah : Un substitut ? 

Asheritah : Exactement. Tout à fait ça. Mais je ne me rendais même pas compte de ce que je faisais jusqu’à ce qu’une fois de plus, le Seigneur me demande : « Asheritah, pourquoi est-ce que tu es attirée par ce qui ne te satisfait pas? Viens à moi. » Et ça, je crois que c’est l’une des clés du jeûne dans la foi chrétienne. Il ne s’agit pas de simplement ne pas manger quelque chose. Non, il faut le remplacer par un festin de la Parole de Dieu, par la prière, par l’adoration, par la méditation. Le jeûne, finalement, c’est apprendre à se régaler en Dieu. 

Dannah : Oh! J’aime bien cette idée : se régaler de la Parole de Dieu ! Jeûner de nourriture et en même temps se régaler de la Parole de Dieu. C’est beau. À part ça, vous savez, il y a une femme qui m’a une fois donné un conseil par rapport aux jeûne. Elle m’avait dit : « Si tu ne te régales pas de la Parole de Dieu pendant le jeûne, tu fais simplement un régime, en fait, même si tu penses que tu es en train de jeûner. » Mais, ça avait longtemps résonné en moi.

Et pratiquement parlant, on peut par exemple prendre le temps qu’on passe d’habitude à table, à la pause déjeuner, disons environ 30 minutes, et passer ce temps-là avec Dieu. Ou alors, le matin, au lieu de prendre notre petit déjeuner, on peut passer ce temps à lire la Parole de Dieu. En fait, ça, ce serait quelque chose d’assez facile à faire pendant un jeûne. 

Asheritah : Oui, c’est vrai. Il y a aussi un autre conseil que j’aimerais vous partager, mais que je n’avais pas compris quand j’étais adolescente. Parce qu’à l’époque, je croyais qu’il fallait jeûner pour montrer à Dieu combien je l’aimais et donc j’essayais de minimiser toutes mes envies. Par exemple, j’essayais de me dire : « Oh non, je n’ai pas vraiment envie de manger. » « Non, non. Non, je n’ai pas vraiment envie de ça. » «Non, non. Non, tout va bien, c’est tout bon. » Mais aujourd’hui, je pense que les fringales et les envies sont en fait un outil que Dieu peut utiliser. Parce qu’au moment où elles arrivent, si je m’arrête pour y réfléchir, c’est là que je peux reconnaître : « Oui, c’est toutes les fibres de mon être qui veulent un morceau de gâteau au chocolat. »

Nancy : En fait, il faut la reconnaître cette envie. 

Asheritah : Oui, je crois que c’est important de la reconnaître, cette envie, pour pouvoir la transformer ensuite en prière et dire : « Seigneur, je veux avoir envie de toi avec cette même intensité. Je te veux davantage. » Reconnaître son envie, finalement, c’est une manière toute pratique de dire oui, c’est difficile. Et en même temps, ça met en évidence l’appétit que je veux avoir pour Christ. 

Dannah : Waow! Alors imaginons que nous soyons chacune installée avec une connaissance qui nous est chère, une personne qu’on accompagne pendant son premier jeûne, et on a chacune devant nous une belle tasse fumante d’eau chaude, puisqu’on jeûne. Alors il y a toutes sortes de jeûnes, comme on a discuté tout à l’heure, Asheritah, tu nous as parlé d’un jeune de sucre et toi Nancy, tu parlais au début d’un jeûne liquide?

Nancy : Oui. Et puis dans la Bible, on voit aussi qu’il y a des jeûnes partiels. Et une des choses que personnellement j’ai trouvé utile — je n’ai pas fait ça tout le temps, mais pendant une grande partie de ma vie — ça a été de faire un jeûne d’un jour par semaine. Et je dois dire que ces dernières années, je n’ai pas fait ça très souvent. Donc ça m’interpelle ce dont on discute aujourd’hui justement. 

Dannah : Alors, pour en revenir à notre exemple de cette personne qui commence son premier jeûne et que nous accompagnons, alors quel est le conseil que tu lui donnerais, Asheritah ? 

Asheritah : Ce que je l’encouragerais à faire, ce serait de méditer sur les paroles de Jésus quand il dit : « Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim. »

Je crois que l’une des raisons pour lesquelles Dieu nous a créés dépendant de la nourriture, la raison pour laquelle il faut qu’on mange tous les jours, c’est que c’est une métaphore de la dépendance spirituelle qu’on devrait avoir et qu’on a envers lui. 

Et je trouve ça plutôt ironique que le pain soit tellement montré du doigt dans bien des régimes actuels, alors que Jésus lui-même se présente comme le pain de vie. 

Nancy : Oui, c’est exactement ça. 

Asheritah : Oui, mais de nos jours c’est : « À bas les glucides ! » Mais non, en fait, le pain est très nourrissant. 

Dannah : Avant, il était beaucoup plus sain et nourrissant, c’est-à-dire avant qu’on en ait retiré tous les nutriments. On est d’accord? 

Asheritah : Oui, c’est devenu du simple pain blanc, alors que la céréale, à la base, elle est complète et nourrissante et elle comble nos besoins dans la durée. D’ailleurs, c’est intéressant de remarquer que dans bien des régions du monde, le pain est toujours un aliment de base, et cela dans chaque repas de la journée.

Nancy : Et il paraît que dans certaines cultures, on appelle ça « le bâton de vie ». C’est-à-dire c’est vraiment l’élément de base, c’est vital. 

Asheritah : Oui, c’est ça. Jésus a dit : « Je suis le Pain de Vie. »

Donc, pour revenir à ta question, Dannah, j’encouragerais la personne qui fait un jeûne pour la première fois à méditer cette parole de Jésus et à demander au Seigneur de lui en révéler davantage. Je trouve vraiment génial qu’on puisse parler du jeûne comme ça, ensemble autour de la table. Mais je crois vraiment que rien ne remplace l’expérience personnelle, celle qu’on peut vivre chacune à travers la présence de Jésus, cette présence qui veut et peut nous satisfaire pleinement. 

Dannah : C’est vrai et c’est difficile de trouver les mots pour décrire cette rencontre avec l’Esprit de Dieu quand on fait cette expérience du jeûne. 

Nancy : Et ça me fait penser au Psaume 63. On l’a cité dans notre conversation : « Ô Dieu, tu es mon Dieu, Je te cherche avec ardeur. Mon âme a soif de toi, ma chair se languit de toi comme dans un pays sec et fatigué où il n’y a pas d’eau » (v. 1).

Et puis il continue en parlant d’être dans le sanctuaire de Dieu, de contempler sa puissance et sa gloire. « Voici que ton amour inébranlable vaut mieux que la vie, » ou que la nourriture, ou que n’importe quoi d’autre. « Mon âme sera rassasiée comme d’une nourriture grasse et riche et ma bouche te louera avec des lèvres joyeuses quand je me souviendrai de toi sur ma couche. » (v. 3, 5-6)

Alors, de nos jours, on pourrait peut-être formuler les choses comme ça : « Seigneur, je veux t’aimer. Je veux avoir besoin de toi. Je veux être passionné de toi et vivre de toi d’une manière encore plus grande que ces envies que j’ai pour la nourriture. » C’est fou, depuis qu’on parle de nourriture, c’est un peu comme si je n’arrêtais pas de penser à ça. Alors on peut dire : « Je veux transformer ce désir pour la nourriture, pour cette bonne chose que Dieu a créée, ce désir naturel, agréable en un désir encore plus grand pour Dieu. »

Asheritah : C’est tout à fait ça. Exactement. 

Dannah : Afin que ce soit lui, Dieu, qui remplisse pleinement nos vies, n’est ce pas? 

Asheritah : Nancy, tu sais, ça me fait penser au verset qui dit : « Il les a fait souffrir de la faim dans le désert, puis il les a rassasié de manne afin qu’ils sachent que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » C’est un passage que Jésus cite quand il fait son jeûne de 40 jours, et quand l’ennemi est venu le tenter, Jésus lui a démontré que le jeûne est une manifestation physique d’une réalité spirituelle. Si on jeûne, c’est pour pouvoir nous régaler de la Parole de Dieu et pour faire l’expérience de la satisfaction de la satiété qu’on trouve en lui. 

Nancy : Et puis il y a aussi un exemple à l’opposé quelque part, dans un psaume qui retrace l’histoire du peuple d’Israël dans le désert, quand ils ont exigé d’avoir une certaine sorte de nourriture dans les conditions qui étaient les leurs. Et il est dit que Dieu leur a donné ce qu’ils demandaient, mais il a envoyé la maigreur dans leurs âmes. (Ps. 106:15 paraphrasé)

Je trouve aussi intéressant, cette expression. Autrement dit, on peut obtenir la substance physique dont on a envie, qu’on exige peut-être, que ce soit de la nourriture ou autre chose, et puis découvrir que ça ne nous satisfait pas vraiment et qu’on finit par avoir une âme maigre, décharnée. C’est l’expression qui a été utilisée. Et voilà pourquoi toute cette question de nourriture, que ce soit par sa présence ou par son absence, eh bien, ça nous ramène continuellement à notre relation à Dieu. C’est quelque chose qui nous conduit vers lui. 

Dannah : Oui, cette image d’une âme amaigrie, d’une âme décharnée, ça me fait penser à un verset qui pour moi est important quand je jeûne. Il se trouve dans Esaïe 58. Et le prophète, il dit : « Est-ce là le jeûne que j’ai choisi pour toi ? » (v. 5 paraphrasé) Avec ce verset, il est en train de critiquer le fait que les gens se couvrent de sacs et de cendre extérieurement…

Nancy : Alors qu’en réalité ils continuaient à faire leurs choses à eux. 

Dannah : Oui, exactement. Ils restaient centrés sur eux-mêmes. Et puis ça nous arrive aussi. Et pour moi, en tant que personne plutôt introvertie, c’est facile de profiter d’une période de jeûne pour me cacher un peu en me disant « ça ne concerne que moi. »

Nancy : Tu dirais que ce serait alors une espèce de jeune « d’autrui » quelque part, on fait un jeûne des autres ?

Dannah : Oui, c’est un peu ça. Alors que dans Esaïe 58, on voit que jeûner c’est briser les chaînes, briser les liens de l’oppression. Mais c’est également partager son pain avec ceux qui ont faim, accueillir les sans abris et les pauvres, être attentifs à ceux qui n’ont pas de quoi se vêtir et leur venir en aide. Donc quand on jeûne, on n’est pas censé rester centré sur soi-même au point de ne plus s’occuper des autres.

Et je reconnais que pour moi, c’est un défi parce que c’est vraiment plus facile pour moi de me concentrer sur moi-même quand je suis en train de jeûner. Alors il faut que je me dise : « Allez, regarde un peu autour de toi. » Et pendant que je me régale des paroles de Dieu, que je prie : « Seigneur, que veux-tu que je fasse avec ce que tu dis à mon cœur en ce moment? » 

Et alors, on a parlé du jeûne, certes, mais on l’a mis en lien avec le fait de se régaler de la Parole de Dieu. 

Nancy : Oui, et c’est ça que justement j’ai beaucoup aimé dans ce que tu relevais aujourd’hui, Asheritah, le fait de retrouver une réelle faim de la Parole de Dieu tout en jeûnant.

Et il y a une métaphore qui m’a frappée, c’est : Plus on mange, plus on s’empiffre, plus on se sent mal, on est dégoûté. On n’aura plus du tout envie de manger. Si on a exagéré, on n’aura plus du tout envie de manger.

Mais spirituellement, ça fonctionne exactement à l’inverse. C’est à dire que plus on nourrit notre âme, même si on ne ressent pas un grand appétit spirituel pour Dieu, plus on commence à manger la Parole de Dieu, plus on en veut, plus on a faim. Et c’est ce que je peux vraiment constater dans ma vie. C’est vrai. 

Dannah : On arrive déjà à la fin de ce podcast. Le temps passe tellement vite, en bonne compagnie surtout ! Merci beaucoup d’avoir été avec nous à Asheritah. Et est-ce que tu vas revenir pour un dernier épisode de cette série Rassasiée en Jésus

Asheritah : J’en serais ravie. 

Dannah : Ah, c’est très bien parce qu’on n’a pas encore vraiment abordé les questions pratiques sur les addictions alimentaires, et c’est ce qu’on va voir dans le prochain et dernier épisode.

Le rendez vous est donc pris avec toi Asheritah, et avec toi Nancy, et aussi avec vous, nos chères auditrices qui nous écoutez fidèlement ou qui venez de nous découvrir, peut-être pour la première fois, qui sait?

Nancy : Qui sait?

Dannah : Alors, à tout bientôt, avec Réveille nos Coeurs !

Tous les extraits de la Bible sont tirés de la version Segond 21. 

Réveille nos Cœurs est le ministère francophone de Revive Our Hearts avec Nancy deMoss Wolgemuth.

Avec les voix de Christine Reymond, Jeannette Kossmann et Fiona Geyser. 

Quelle que soit la saison de votre vie, Réveille nos Cœurs vous encourage à trouver la liberté, la plénitude et à porter du fruit en Christ. 

 

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