L’autre jour, j’ai vu une image sur Facebook avec ce texte : « La peur n’a pas sa place dans la vie d’un croyant. » La légende expliquait que si nous savons vraiment que nous sommes aimés pour l’éternité, la peur ne devrait pas faire partie de nos vies. Un pasteur avait posté cela. Une autre fois, lors d’une étude biblique, j’ai entendu la femme d’un pasteur parler d’un exercice de sécurité contre les fusillades dans l’école de ses enfants (qui est aussi son lieu de travail). Elle expliquait que, comme croyante, elle ressentait une paix totale, contrairement à sa collègue non croyante, qui était submergée par la peur.
La Bible reconnaît notre peur
Ces deux exemples montrent que, même dans l’Église, la peur et l’anxiété restent stigmatisées. Oui, tout au long des Écritures, nous entendons « ne crains pas », mais cela est dit en tenant compte que nous éprouverons tout de même de la peur (Ps. 56.3). C’est une expérience humaine naturelle. Dieu le sait, et Jésus le comprenait bien. Lorsque Jésus calma la tempête pour ses disciples, il leur dit qu’ils avaient peu de foi, mais il ne nia jamais la gravité et le danger de la tempête. Pierre avait « peu de foi » parce qu’il croyait que le danger de la tempête était plus grand que le pouvoir de Jésus. N’oublions pas le contexte général de ce scénario : Jésus utilisait toujours ces situations (signes et miracles) pour attirer l’attention vers son pouvoir spirituel encore plus grand sur la malédiction du péché et de la mort. Il attirait toujours l’attention vers sa mort et sa résurrection.
En fait, je crois qu’on pourrait même dire que Jésus lui-même (qui n’a jamais péché) a connu la peur et l’anxiété dans le jardin de Gethsémané (Luc 22.39-46). Il a sué du sang et des larmes. Il devait ressentir une grande angoisse la veille de sa mort, sachant ce qui l’attendait. Pourtant, au milieu de son anxiété, il nous montre que nous devons prier comme lui.
Il y a beaucoup de choses à craindre dans cette vie. La Bible ne le nie jamais, mais le sous-entend toujours. Je crois que la peur fera toujours partie de la vie d’un croyant (même si certains la combattront plus que d’autres). Cela est dû à la malédiction du péché et au fait que nous sommes faits de poussière (Ps. 103.14). Jésus est pleinement capable de nous délivrer de nos peurs et de notre anxiété, et beaucoup d’entre nous peuvent peut-être témoigner de comment il l’a fait pour nous. Mais la seule victoire totale que Jésus nous promet dans cette vie est la victoire sur les conséquences et le pouvoir de notre péché grâce à l’Évangile. Il n’existe pas dans les Écritures l’idée d’une pensée positive du genre « Demandez et vous l’aurez immédiatement » qui appellerait une délivrance complète de la peur et de l’anxiété dans cette vie ; c’est une promesse que nous pouvons uniquement revendiquer pour la vie à venir.
Une vallée où l’on peut grandir malgré la peur
Nous pouvons toutefois grandir dans ce domaine, et c’est le désir de Dieu pour tout croyant en Christ. Comment pouvons-nous y arriver ?
- En demandant à Dieu de nous aider à prendre conscience de nous-mêmes.
- En faisant des efforts pour être ouverts et honnêtes avec des personnes de confiance dans nos vies.
- En nous ouvrant à leurs conseils et à leur réconfort.
Bien sûr, certaines personnes auront besoin d’une aide professionnelle ou même de médicaments en plus de ces trois étapes. Suivre ce protocole devrait aider à la croissance et à la gestion de la peur et de l’anxiété, mais il est irréaliste, et même anti-biblique, de supposer que chaque personne luttant avec ces problèmes en sera complètement délivrée et ne ressentira plus jamais ces émotions.
Lorsque j’ai moi-même connu une sombre période d’anxiété, je me suis accrochée à l’image biblique de Christ comme mon berger. Elle a réconforté mon cœur et mon esprit vulnérables. Le Psaume 23 est une description parfaite de la vie dans un monde déchu : « la vallée de l’ombre de la mort », la peur qui accompagne naturellement cette vallée, et la promesse réconfortante de la présence de Christ. « La vallée de l’ombre de la mort » peut représenter une période particulière, une lutte spécifique, la souffrance en général, la mort elle-même, ou simplement les effets de la malédiction. Mais le verset suivant nous dit que même dans cette vallée sombre, nous n’avons pas à craindre le mal. Pourquoi ? Parce que Jésus est avec nous. Sa houlette et son bâton nous réconfortent, car il nous conduit et nous guide à travers les ténèbres. Bien que nous soyons vulnérables aux attaques de l’ennemi dans la vallée, et que nous ne puissions pas voir la lumière, Jésus marche avec nous comme un berger aimant, et il nous conduira en sécurité. C’est notre espoir au milieu des ténèbres ; nous ne marchons pas seuls.
En fait, Jésus lui-même connaît la vallée. Il connaît les ténèbres. Il sait ce que cela fait d’être fait de poussière. Il sympathise avec nos faiblesses, car lui aussi a été faible. Nous ne marchons pas avec un Dieu insensible dans l’obscurité, mais avec un Dieu qui ressent notre douleur. Nous marchons avec un ami qui est déjà passé par là et qui comprend.
C’est pourquoi les commandements de « Ne crains pas » dans toute l’Écriture ne sont jamais prononcés avec condamnation ou désapprobation, mais avec douceur, nous rappelant où diriger nos yeux. « Ne crains pas » est un rappel de l’espérance et du réconfort de la présence de Christ.
Parce que nous l’avons, nous avons tout ce dont nous avons besoin. C’est pour cela qu’il nous dit :
« N’aie pas peur, car je suis moi-même avec toi. Ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu. Je te fortifie, je viens à ton secours, je te soutiens par ma main droite, la main de la justice. » (Ésaïe 41.10).
© Revive Our Hearts. Écrit par Liz Wann. Traduit et utilisé avec autorisation.
You Have a Friend in the Valley. https://www.reviveourhearts.com/blog/you-have-friend-valley/.
Sauf mention contraire, tous les extraits de la Bible sont tirés de la version Segond 21 © 2007 Société Biblique de Genève.