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Épisode 7 – Une femme peut-elle se permettre d’être douce ?

Dannah Gresh : La seule manière dont nous pouvons réellement  faire preuve de douceur, c’est de laisser la vie de Christ s’exprimer à travers nous. 

Nancy DeMoss Wolgemuth : Il n’est pas question ici de morale, d’auto perfectionnement ou d’amélioration de notre caractère. On parle de Christ qui a payé le prix pour nos péchés et qui vit en nous par le pouvoir de son Saint-Esprit. Il déverse sa grâce dans nos vies pour faire de nous, d’une manière surnaturelle, des êtres que nous ne pourrions jamais devenir sans lui.

Dannah : Vous écoutez Réveille nos cœurs. Cette série de podcasts sur « La beauté de la douceur » a de quoi nous faire réfléchir. Les premiers épisodes nous ont permis d’avoir un précieux aperçu de l’enseignement biblique sur la douceur, et aujourd’hui, nous allons examiner tout ça à la lumière de ce que nous vivons en tant que femmes du 21e siècle. Et on va commencer par cette question. De nos jours, une femme peut-elle se permettre d’être douce ?

Nancy : Dans les années 60 aux États-Unis, il y avait une humoriste américaine très célèbre à l’époque. Elle était vraiment hilarante et elle avait créé un personnage de scène, une femme au foyer, tout ébouriffée, habillée de façon excentrique, qui racontait des histoires drôles sur un mari imaginaire qu’elle appelait Fang, et son rire en particulier l’avait rendue célèbre. Une sorte de gloussement bruyant. Et ça faisait complètement partie de son jeu de scène. Le personnage qu’elle incarnait était brutal, grossier, tapageur, sans aucune retenue dans ses propos. C’était une femme méchante qui parlait de manière désobligeante de son mari, etc. Donc, si vous vouliez incarner le contraire de la douceur, vous n’auriez pas trouvé mieux comme modèle. 

Malheureusement, ce qui n’était à l’époque qu’un personnage comique par ses excès est devenu la norme acceptée pour les femmes dans notre culture. Mais en fait, il n’y a là rien de nouveau. Quand on pense à ces versets du livre des Proverbes dans la Bible : 

« La femme folle est bruyante, elle est sotte, il n’y a pas de connaissance en elle. » (9.13 Darby). 

Ou encore cet autre proverbe : 

« Elle était bruyante et sans pudeur. Ses pieds ne tenaient pas en place chez elle. » (7.11) 

 

Á travers toute la Bible, depuis Genèse, chapitre trois, au jardin d’Eden, il y a toujours eu des femmes insensées. Mais notre culture en est venue à approuver et à promouvoir chez les femmes les caractéristiques les plus éloignées de la douceur et de la tranquillité d’esprit dont nous parlons depuis le début de cette série sur la douceur.

Permettez-moi de vous donner quelques exemples. Il y a quelques années déjà, le journal américain USA Today publiait un article où on pouvait lire : 

« Pour les héroïnes de films, la tendance n’est plus à la fragile jeune fille en danger. La tendance est plutôt à la fille par laquelle vient le danger. Les actrices en vogue comme Angelina Jolie, Keira Knightley, Jennifer Garner, Jessica Alba et Jessica Bill cultivent une image de « sex- symbole » à la « garçon manqué. » Des femmes aux traits délicats qui peuvent désarmer un dur à cuire aussi bien par un sourire enjôleur que par un coup de pied dans le thorax. »

Vous trouvez donc au sein de cette troisième vague de féminisme, comme on l’appelle, une culture de l’impudeur parmi les femmes. On leur apprend à être agressives, à avoir leur franc-parler, à être hardies, et on déprécie ou on méprise la douceur et la tranquillité d’esprit. Je suis tombée aussi sur un article de blog où l’auteur se moquait des parents qui inculquent à leurs enfants la différence de genre, c’est à dire qui veulent que les filles soient des filles et les garçons des garçons. Le titre de l’article c’était Éduquer nos filles à être douces et inintéressantes.

Donc on voit que c’est l’idée qui se dégage. Si vous êtes douce, vous êtes ennuyeuse, terne, faible. Il vous manque quelque chose. Dans le monde d’aujourd’hui, vous êtes inintéressante si vous êtes une personne douce.

Et voici un autre extrait d’un blog. Dans la blogosphère, on peut vraiment en apprendre beaucoup sur la manière de penser de la société actuellement et on constate à quoi on en est arrivés. Là c’est une femme chrétienne qui témoigne :

« J’ai été élevée à une époque où, aux informations du soir, on pouvait voir des femmes jeter leurs soutiens- gorge dans des barils en flamme et défiler dans les rues en hurlant pour réclamer l’égalité des droits. C’étaient des femmes qui, pour ainsi dire, avaient trouvé leur voix et n’avaient pas peur de l’utiliser, et de l’utiliser souvent. La discrétion n’était pas de mise et se donner publiquement en spectacle était à l’ordre du jour. Les émissions télévisées renforçaient ce message en braquant les projecteurs sur des femmes bruyantes, odieuses, arrivistes. Des enseignants « progressistes » (entre guillemets) et féministes nous ont encore martelé jour après jour ce message à l’école primaire, au collège, au lycée et à l’université, jusqu’à ce que nous en soyons imprégnées. Au moment où nous sommes arrivées à l’âge adulte, ce message sur la féminité et ce que veut dire être une femme était tellement gravé en nous que beaucoup d’entre nous vivions avec cette pression de devenir une sorte de super-nana, super-héroïne qui pouvait tout faire, tout avoir, tout dire et qui n’acceptait aucune critique de la part de qui que ce soit. » 

C’est le témoignage de cette blogueuse. Peut-être qu’il trouve un écho dans le cœur de plusieurs d’entre nous.

 Et elle écrit encore ceci :

« Celles d’entre nous qui n’ont pas grandi dans une église entourées d’exemples de femmes fidèles à Dieu, » 

Et là, en passant, on comprend l’importance d’avoir des exemples de femmes comme cela. Si on veut éduquer une génération de jeunes femmes à voir les choses comme Dieu les voit.

Donc elle dit : « Je n’ai pas grandi dans l’église, je n’ai pas eu ce privilège. Donc, le milieu dans lequel j’ai grandi ». Là, elle fait référence à ce qu’elle décrivait il y a quelques instants. : 

« Le contraste est aussi frappant qu’entre le jour et la nuit. Et la conséquence de cet état de choses est que pour beaucoup de femmes qui se convertissent à Christ, commence alors un long chemin de désapprentissage de ces aspects de la féminité prônés par le monde, et de recherche d’un équilibre entre la lutte pour ce qui est juste, et la nécessité de mener cette lutte dans un esprit de grâce et d’une manière qui honore Dieu. »

 Donc, elle souligne que pour nous qui avons été influencées par cette vision culturelle d’une femme hyper-féministe, hyper-bruyante, effrontée, arriviste, c’est un vrai défi de comprendre comment devenir des femmes selon le cœur de Dieu, particulièrement si nous n’avons pas eu la chance de profiter de cette instruction et de ce modèle durant notre enfance et notre adolescence. 

Il y a une femme qui nous a écrit à Réveille nos cœurs pour demander comment faire pour y arriver :

 C’est intéressant ce qu’elle dit : 

« Comment exactement pouvons-nous,  nous femmes,  faire preuve d’un esprit doux, paisible et aimant ? J’ai 55 ans, je suis mariée depuis 37 ans. J’ai élevé deux fils. J’ai travaillé sans relâche dans mon église à organiser des programmes et des événements. Et ces quatorze dernières années, j’ai été employée comme responsable administrative de l’église.

 De par mes responsabilités et de par la présence de trois hommes à la maison. (Elle utilise le mot trois mâles.) J’ai développé un caractère, disons, bien trempé et quelquefois, sans même m’en rendre compte, je parle d’une manière tranchante ou dure. Ma question est celle-ci comment maintenir l’équilibre entre un esprit doux, paisible et aimable et le fait d’être une femme forte, sûre d’elle-même, accomplie, âgée de 55 ans et pourvue d’une solide expérience de vie. »

Un témoignage qui montre que c’est effectivement difficile de savoir comment vivre concrètement cet idéal de douceur biblique. Comment faire pour transposer cet idéal des pages de la Bible à la réalité de la vie au 21ᵉ siècle ?

ll y a une autre femme qui rencontrait des difficultés dans son couple qui nous a écrit ceci « Je laisse constamment mes émotions prendre le dessus et me faire tourner en bourrique face aux petits tracas de la vie. » Je doute que parmi vous qui m’écoutez, il n’y ait personne qui ne se reconnaissent pas, au moins en partie, dans cet aveu. Nous permettons à nos émotions de prendre le dessus et de nous aspirer dans le vortex de circonstances dérangeantes ou irritantes. Ou bien est-ce qu’il n’y a que moi qui m’énerve quelquefois et qui m’énerve même très fort ?

Donc, qu’est-ce qu’il faut qu’on fasse ? Sous quel angle s’attaquer à ces problèmes ? Il n’existe pas de réponse type point A, point B, point C. Il n’y a pas de formule toute faite. La piété, c’est un processus. La sanctification est un processus. C’est Christ en nous qui réalise la justice de Dieu en nous. Et dans ce podcast et le prochain aussi, je vais aborder certains aspects pratiques de l’acquisition d’un esprit doux et aimable. Mais je tiens à vous dire en premier lieu qu’il n’y a pas de formule miracle, ou bien, s’il en existe une, en tout cas, je ne l’ai pas encore découverte.

Moi, j’aimerais bien qu’il suffise de mettre en pratique trois ou quatre préceptes, ou bien de lire le livre de Matthew Henry : À la recherche de la douceur et de la tranquillité d’esprit dont je vous parle dans cette série. Mais ce livre, je l’ai lu et au moins deux fois. Et je ne suis toujours pas douce. Remarquez, peut-être que si je le mets sous mon oreiller…

Il y a quelqu’un qui m’a dit : « Il faut absolument que j’aie ce livre. » Ok, très bien. Mais malgré tout, j’aimerais quand même vous dire : il n’y a pas de raccourci dans notre cheminement avec Dieu. C’est un travail de chaque jour, un travail d’humilité, un travail de reconnaissance de notre besoin. Permettre à Dieu de former le caractère de Christ en nous.

Donc dans ce que je vous transmets dans cette série, j’espère pouvoir l’enseigner plus efficacement dans dix ans que je ne le fais aujourd’hui. Mais j’aimerais juste partager quelques pensées avec vous, quelques points sur la manière dont un esprit de douceur et d’amabilité peut se développer en nous.

 « Recherchez la douceur », voilà ce que nous dit l’Écriture. On trouve cela dans Sophonie, chapitre 2, verset 3. « Recherchez la douceur » ou, comme le dit une autre traduction : « Cherchez à être débonnaire. »

Recherchez la douceur, poursuivez- la. On pourrait dire :  faites des efforts. Fixez-vous comme objectif de développer un esprit doux. La question, c’est donc oui, mais comment ? Comment on fait ? Comment on va aller la rechercher cette douceur ? Comment on va se revêtir de douceur ou de bienveillance, comme le dit Colossiens, chapitre 3. Comment on s’y prend pour l’enfiler ce vêtement de douceur ?

 

 Je pense que, un bon point de départ, c’est d’être honnête par rapport à nos manquements. Et pour cela, je vous proposerais de prendre le temps d’établir notre « quotient douceur. » Ce serait facile de prendre comme point de comparaison certaines femmes dont on a parlé, ces femmes qui sont effrontées, bruyantes, turbulentes. Et de se dire : « Ah mais moi, je ne suis pas comme ça. » Mais l’idée, c’est plutôt d’exposer nos vies à la lumière de Dieu et de nous demander :  J’en suis où, moi, dans le domaine de la douceur ?

Alors voilà par exemple ce qu’on peut se demander

  • Est-ce que je susceptible ? 
  • Est-ce que je suis facilement contrariée ou irritée quand les circonstances me déplaisent ? 
  • Est- ce que j’ai tendance à m’emporter ? 
  • Est-ce que je « pète les plombs facilement » ? 
  • Est-ce que je me mets en colère pour un rien ? 
  • Est-ce que j’explose quand mes enfants dépassent les bornes ? 
  • Est-ce je perds souvent patience quand le résultat n’est pas à la hauteur de mes attentes, ou quand les autres sont en retard ou moins consciencieux que moi ?
  • Est-ce que j’ai du mal à supporter que mes amis, ou peut-être leurs adolescents, se comportent d’une manière puérile (ou j’ai envie de leur dire « : mais grandis un peu quoi ! »
  • Est-ce que je suis prompte à la critique ? Ça ne veut pas dire qu’il ne soit pas quelquefois nécessaire de signaler à nos enfants les points qu’ils doivent corriger. La question, c’est :  est-ce que j’ai un esprit qui est toujours à rechercher les points négatifs ? Est-ce que mon regard sur les choses est toujours teinté de négativisme et de critiques ?
  •  Est-ce que j’éprouve souvent du ressentiment vis à vis des personnes ou des circonstances qui me contrarient parce qu’elles ne sont pas comme elles devraient être ou comme j’aimerais qu’elles soient ?
  • Est-ce que je fais partie de ces personnes qui aiment tout contrôler ? La douceur, c’est un esprit d’humilité qui reconnaît que c’est Dieu qui contrôle tout et pas moi. Alors, est-ce que je me surprends à contrôler, à m’agripper aux rênes de ma vie et de la vie de ceux qui m’entourent ? Contrôler mon foyer, contrôler mon couple, contrôler mon lieu de travail, contrôler le ministère des femmes dans mon église ? Est-ce que j’ai l’impression que je dois avoir le contrôle ? Est-ce que je veux toujours avoir le dernier mot ? Que les choses se fassent toujours à ma manière ?
  • Est-ce que je suis une grande bavarde ? Est-ce que je suis bruyante ? Et là, je ne parle pas de personnalité. Je remercie Dieu de nous avoir toutes créées avec des personnalités différentes. Il y a parmi nous des personnes très extraverties qui n’ont aucune difficulté à entrer en contact avec les autres, des personnes qui sont de vrais boute-en-train et c’est génial. Il n’y a aucun mal à ça. Mais si dès que vous entrez dans une pièce, il n’y en a plus que pour vous, pour vos histoires, vos expériences, vos opinions… Vous comprenez ce que j’entends par « une grande bavarde ? » Des femmes qui parlent tout le temps, trop et trop fort. Elles se mettent en avant sans aucune sensibilité à l’égard de ceux et celles qui les entourent. Elles parlent toujours et elles n’écoutent jamais.
  • Il y a aussi tout ce que recouvre l’expression « prompt à parler. » Est-ce que je suis prompte à parler tout ce que je pense ? Il faut que ça sorte ! Combien de fois on doit finalement reconnaître qu’on a parlé trop vite ? Le livre des Proverbes dit : « Celui qui parle beaucoup ne manque pas de pécher. » (10.9)

On peut se demander aussi : 

  • Est-ce que j’ai tendance à parler de manière trop directe ? Quoi que je pense, quelles que soient mes opinions, il faut que les gens soient au courant. Est-ce que je suis trop catégorique, trop dogmatique ? En fait un des endroits où on rencontre le plus cette attitude de nos jours, c’est sur Internet, dans les mails, sur les réseaux sociaux, sur les sites web, sur les blogs. Les gens disent tout ce qu’ils pensent sans mettre aucun frein à leur parole. Et quand je dis les gens, je pense aussi aux chrétiens. On entend aujourd’hui des discussions et on en trouve un écho sur Internet de gens qui se demandent si c’est normal pour un chrétien de dire des vulgarités plus ou moins graves, et ce, même à l’église depuis la chaire. Comme si on n’avait plus besoin d’être purs et prudents dans nos paroles. Tout ce qu’on pense, on le dit. On se dit ouais mais si je le pense, j’ai le droit de le dire. Ça, ce n’est pas l’esprit de douceur. Alors, où est-ce que je me situe par rapport à ce sujet ?

 

Une autre question à se poser aussi : 

  • Est-ce que je suis têtue ?
  • Est-ce que je campe sur mes positions ? Est-ce que je fonctionne en mode pitbull ? J’ai vu sur internet la photo d’un pitbull qui avait attaqué un porc épic. Oh misère ! Le pauvre chien a des piquants partout, on a du mal à le reconnaître. C’est vraiment lui qui a le plus souffert de la confrontation avec le porc épic, même si ce dernier a perdu quelques piquants. Mais c’est vrai, si je fonctionne en mode attaque, je dois m’attendre à quelques conséquences.
  • Est-ce qu’il faut toujours que j’aie le dernier mot ? 
  • Est-ce qu’il faut toujours que j’aie raison ? 
  • Est-ce que je suis prompte à corriger les autres, à pointer du doigt leurs erreurs, leurs manquements, leurs défauts ? 
  • Est-ce que je suis perfectionniste ? Ça, ce n’est pas l’esprit de douceur.
  • Est-ce que je suis exigeante ? Est-ce que je suis tatillonne ? C’est à dire est-ce que je vis dans un petit monde étroit où tout doit bien rentrer dans sa boîte ? Sinon je suis complètement perturbée.

 

Je crois que c’est un des domaines dans lesquels, quand on est une femme célibataire qui n’est plus forcément toute jeune, on doit faire particulièrement attention quand on n’a pas au quotidien de vis à vis, quand on n’habite pas avec des personnes qui ont tendance à empiéter tout le temps sur nos frontières, c’est facile de développer un état d’esprit étroit, négatif, exigeant, où on ne peut pas supporter le bruit, où on ne supporte pas le changement. On n’est pas souple, on ne s’adapte pas. C’est une des raisons pour lesquelles, pour ma part, je fais en sorte qu’il y ait toujours dans ma vie des enfants, des familles, des choses qui bousculent mon petit monde et qui dérangent mes habitudes. Parce que je ne veux pas devenir une de ces femmes rigides, acariâtres, pour qui tout doit toujours être conforme à ses attentes.

  • Est-ce que je suis une personne, on va dire, chicaneuse ? 
  • Est-ce que je suis grincheuse ? 
  • Est-ce que je suis capricieuse ? 
  • Est-ce que je suis sur la défensive quand on me critique ? 

On pourrait prolonger la liste, mais voilà quelques-uns des points qui me sont venus à l’esprit en parlant de douceur. Alors, après avoir fait ce petit test dans notre cœur, où est-ce qu’on en est ? Le premier pas, si on veut cultiver un esprit de douceur, c’est d’être honnête sur les points où on manque de douceur. Avoir l’honnêteté de ne pas se chercher des excuses, de ne pas se justifier, de ne pas rationaliser en disant par exemple : « Voilà, je suis comme ça, c’est tout. » Ou alors : « Si vous deviez supporter cet adolescent (ou ce mari ou ce patron,) vous comprendriez mieux. » Non, pas d’excuses, juste être honnête devant Dieu sur les points où on manque de douceur.

Pendant toute la période où j’ai préparé cette série. Dieu a utilisé des circonstances, pas des grands événements, mais juste de petites choses, mais beaucoup de petites circonstances qui m’ont amenée dans mes retranchements et qui ont mis en lumière le manque de douceur de mon cœur. Un manque qui s’exprime parfois dans mes paroles, d’autres fois par mon humeur, ou le ton de ma voix. Où je lève les yeux au ciel, où je bouillonne intérieurement. Et j’ai vu, encore et encore et encore combien j’avais besoin de cultiver un esprit de douceur.

Si vous avez quelques doutes à votre sujet, interrogez les personnes avec qui vous habitez et pourquoi pas lire avec elles cette liste de caractéristiques pour leur donner l’occasion de vous noter pour chacune d’elles. Est-ce que les autres trouvent que vous avez un esprit doux et paisible, que vous réagissez humblement, calmement, patiemment, quand les gens ou les circonstances vous bousculent ?

Donc le départ, c’est d’être honnête vis à vis de soi-même par rapport à cet esprit de douceur.

Et puis, ce qui aide à progresser aussi, c’est de cultiver un esprit de reconnaissance, un esprit reconnaissant : ça s’applique à plusieurs domaines. Tout d’abord, soyez attentive aux bontés de Dieu, et prenez conscience du fait que vous ne méritez aucune des bontés qu’il vous témoigne. Vous ne méritez ni sa bienveillance ni sa grâce. Soyez pleine de gratitude envers Dieu pour ses bontés. C’est ce qui va vous aider à être douce envers les autres lorsque vous aurez à faire face à leurs manquements et à leurs échecs. 

Et toujours au sujet de la gratitude, focalisez-vous sur les qualités de celles et ceux qui vous entourent. Recherchez, ce qui prouve que la grâce de Dieu est présente dans leur vie. Chrétienne ou non, la personne qui vous irrite ou qui vous ennuie a été créée à l’image de Dieu. Donc cherchez des traces, des indices de l’image de Dieu chez elle. Cherchez les preuves de la grâce de Dieu dans la vie de vos amis, de votre mari, de votre enfant adolescent. Concentrez-vous là-dessus avec un esprit de gratitude.

Ensuite, revêtez-vous d’humilité. Ça fait partie intégrante de la douceur. L’humilité, c’est quand on reconnaît que nous aussi, nous commettons des péchés et que nous avons nous aussi besoin de miséricorde. On prend conscience du fait qu’on mériterait la colère de Dieu et son jugement et que pourtant il nous a fait grâce. C’est immérité. L’apôtre Paul ne s’est jamais remis du fait que Dieu l’avait sauvé, alors qu’il était complètement hostile à Christ. Il n’en revenait toujours pas que Dieu l’avait établi dans le ministère. Il dit dans le premier chapitre de sa première lettre à Timothée : « Je suis émerveillé et je suis stupéfait que Dieu, dans sa miséricorde, ait fait cela pour moi ». (Versets 12-13)

C’est vrai qu’il ne faut jamais oublier d’où Dieu vous a tirée et l’œuvre miraculeuse qu’il a fait en vous et à travers vous. Nous étions nous aussi à donner au mal, et sans la miséricorde de Dieu, nous serions toujours à sa merci.

J’ai une amie qui doit faire face à une situation difficile avec un de ses enfants, un jeune adulte en pleine rébellion. Elle m’a dit au téléphone l’autre jour : « Il faut que je regarde à mon propre cœur, que je laisse Dieu me montrer où j’en suis et où j’en serais sans sa grâce. » C’est plus difficile de s’offusquer et de s’énerver à cause des péchés des autres, si on considère nos propres besoins avec les yeux de l’humilité.

Ensuite, si on veut cultiver un esprit de douceur, il est essentiel de savoir renoncer à nos droits consciemment et constamment. Renoncer à nos droits. Vous savez ce qui nous met en colère ? C’est quand on a l’impression que nos droits n’ont pas été respectés. Quelqu’un a empiété sur nos droits, quelqu’un ne nous a pas traitées comme on pensait avoir le droit d’être traitées. Eh bien, si nous prenions réellement conscience de la manière dont nous méritons d’être traitées, alors on s’apercevrait que tout ce qui est mieux que l’enfer est mieux que ce qu’on mérite.

Si vous voulez renoncer consciemment à vos droits avant d’affronter une situation, renoncez à votre droit à la joie, renoncez par exemple à votre droit d’avoir un mari qui vous aime, qui prend soin de vous et qui pourvoit à vos besoins. Et alors tout ce que vous recevrez sera une bénédiction. Vous allez considérer tout ça comme un privilège et vous en serez reconnaissante.

Si vous voulez cultiver un esprit de douceur, repentez-vous souvent. C’est-ce que dit Matthieu dans son livre : « Repentez-vous souvent », pratiquez la repentance. Je vais lire précisément ce qu’il écrit :

« Repentez-vous souvent de vos passions pécheresses, et renouvelez votre engagement d’y renoncer. Si notre colère irréfléchie nous était plus amère après réflexion, nous ne serions pas si enclins à y retomber. »

En d’autres termes, quand on prend conscience qu’on a réagi avec contrariété, avec irritation ou colère, si on prenait ça au sérieux et si on se repentait, qu’on voyait notre réaction comme le péché qu’elle est réellement, alors nous ne serions pas aussi pressées d’y retomber à la prochaine occasion.

 Et Matthew Henry continue :

« En général, la repentance, si elle est sincère et profonde, et fondée sur un vrai regret et une véritable humiliation, apporte une vraie douceur et dispose notre âme à supporter les injustices avec une forte dose de patience. Ceux qui vivent une vie de repentance — et chacun de nous a de bonnes raisons de le faire — ne peuvent que vivre une vie de calme et de douceur, car personne ne peut à la légère dire de la personne qui se repent pire que ce qu’il dit de lui-même. » 

Autrement dit, si vous êtes honnête, en confessant vos propres péchés, quoi qu’on dise de vous, même pour vous critiquer ou vous descendre en flammes, vous saurez que la vérité sur vous est pire que ce que cette personne a pu dire dans sa critique. Alors soyez prompts à confesser vos péchés, vos fautes, à Dieu et aux autres, et à vous humilier lorsque vous n’avez pas réagi avec douceur.

En préparant cette série de podcasts ces dernières semaines, à de nombreuses occasions, j’ai pris conscience que mes réactions, que ce soit par email, par téléphone ou au cours d’une réunion, n’avaient pas été empreintes de douceur. Et j’ai eu à revenir en arrière, à dire à la personne ou aux personnes concernées : « Et bien ma réponse n’était pas douce. S’il vous plaît, pardonnez-moi. » Faites preuve d’humilité et de repentance.

Et puis ensuite, demandez à Dieu la douceur, ce que Matthew Henry nous encourage à faire : 

« Priez Dieu de réaliser en vous, par son Esprit, cette grâce excellente d’un esprit doux et paisible. Dès que nous commençons à nous obstiner et à nous agiter, nous devons faire monter une prière vers celui qui calme le tumulte de la mer, et lui demander cette grâce qui affermit le cœur. » 

On peut prier de façon toute simple : « Seigneur, toi qui a su calmer les flots agités, Est-ce que tu peux calmer mon cœur à l’instant même ? Apaise mon cœur, s’il te plaît. Calme la tempête en moi. Accorde-moi un cœur doux et paisible. »

Et ensuite, prenez la résolution d’être douce. C’est-ce que dit encore Matthew Henry : 

« Nous devons nous engager par une ferme résolution, en nous appuyant sur la puissance de la grâce de Christ, à être plus doux et plus aimables. »

Nous devrions, dit-il, examiner souvent notre croissance et nos progrès dans sa grâce. Nous devrions examiner chaque soir si nous sommes restées paisibles durant la journée.

Prenons le temps d’y réfléchir. J’espère vraiment que vous me compreniez bien. Je ne parle pas ici de se mettre sous la loi ou d’adopter des comportements légalistes du genre ouh là là, à 12 h 45, aujourd’hui, j’ai péché, j’ai failli à la tâche. Ce n’est pas ça. Je parle de l’Esprit Saint qui nous convainc que nous n’avons pas marché dans la grâce, dans l’humilité et dans la douceur. Que nous ne nous sommes pas revêtues de douceur, mais plutôt d’orgueil ou de colère, et que nous avons manifesté un esprit d’irritation. Alors, prenez le temps d’y réfléchir. Et si c’est le Seigneur qui vous le montre, confessez-le tout simplement.

C’est vrai que ce n’est pas facile de prendre le temps d’examiner nos vies. Souvent, on ne fait que traverser nos journées. On est dans la réaction, on s’emballe, on dit tout ce qu’on pense et en le disant, on perd notre paix. Et puis on continue notre chemin et toutes ces choses s’entassent dans nos cœurs. Alors arrêtons-nous et faisons le point sur nos échecs. Et puis tournons les regards vers le cœur de Dieu, un cœur plein de compassion, de pardon et de grâce. Et c’est là qu’on peut dire : « Oh mais mon Dieu merci pour Jésus qui est mort sur la croix pour ce péché. »

Appelons cela un péché, ne l’appelons pas une faiblesse de caractère, et évitons à tout prix de rejeter la faute sur la personne qui a été l’occasion de notre chute. Ne lui en voulons pas à elle. Assumons notre responsabilité. On peut dire : « Mon Dieu, fais-moi grâce. » Et le lendemain, par la grâce de Dieu, on se lève pour accueillir la nouvelle journée et on fait confiance à la grâce de Dieu pour nous revêtir d’un esprit doux et paisible.

Souvenons-nous que c’est un processus. Ça ne va pas être : « À partir de maintenant, je vais être douce et humble. Je ne me laisserai plus jamais embarquer dans une dispute avec qui que ce soit. Je ne parlerai plus jamais durement à mes enfants ou à qui que ce soit. » Si on se laisse gagner par l’orgueil en disant :  « Il n’y a pas de problème, je peux le faire. », on a toutes les chances d’être très vite désillusionnées avant le coucher du soleil.

Encore une fois, il n’est pas question ici de morale, d’auto-perfectionnement ou d’amélioration de notre caractère. On parle de Christ qui vit en nous, qui a payé le prix pour nos péchés et qui vit en nous. Par le pouvoir de son Saint-Esprit, Il déverse sa grâce dans nos vies pour faire de nous, d’une manière surnaturelle, des êtres que nous ne pourrions jamais devenir sans lui. 

Dannah : Dans notre série :  La beauté de la douceur, on a vu qu’il y a une seule puissance qui peut vraiment nous permettre d’apprendre la douceur. Et cette puissance, c’est Christ vivant en chacun de nous et en chacune de nous. Est-ce que vous avez déjà souhaité que votre langue soit équipée d’un bouton pause ? Eh bien, dans notre prochain épisode, on va explorer la douceur dans nos paroles. Je me réjouis de vous retrouver pour ça et je vous dis à bientôt sur Réveille nos cœurs. 

 

Tous les extraits de la Bible sont tirés de la version Segond 21 © 2007 Société Biblique de Genève.

Réveille nos cœurs est le ministère francophone de Revive Our Hearts avec Nancy DeMoss Wolgemuth. 

Avec les voix de Christine Reymond et Jeannette Kossmann. 

Quelle que soit la saison de votre vie, réveille nos cœurs, vous encourage à trouver la liberté, la plénitude et à porter du fruit en Christ.

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