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Épisode 6 – Reprendre avec douceur

Dannah Gresh : Est-ce que c’est possible de faire preuve de douceur quand on interpelle quelqu’un au sujet de son erreur ? 

Nancy DeMoss Wolgemuth : Il y a ce passage du Psaume 85 qui dit que, en Christ, « la bonté et la fidélité se rencontrent, la justice et la paix s’embrassent » Oui, Christ est celui en qui la grâce et la vérité s’incarnent parfaitement.

Dannah : Vous écoutez Réveille nos cœurs. Comment marier la vérité et la douceur est un sujet bien délicat et nous allons explorer cette question aujourd’hui dans la suite de notre série « La beauté de la douceur »

Nancy : Il existe en français un proverbe bien connu qui dit pardonnez-moi le gros mot « trop bon, trop con. » Et c’est souvent comme ça que les gens voient les personnes douces, des gens qu’on peut abuser facilement, des paillassons. 

Alors inutile de dire que c’est une perversion malsaine de la notion de douceur et que ce n’est pas ce que la Bible enseigne. Malheureusement, j’ai peur que quand les gens nous entendent parler de douceur, ce soit cette image qui leur vient à l’esprit. Ils confondent le fait d’être doux et le fait d’être timide ou d’être servile. Ils assimilent la douceur à la faiblesse.

Dans le dernier podcast, on a vu comment réagir lorsque quelqu’un est en colère contre nous. On a vu que quelquefois, le mieux, c’est de se taire et on a dit également que si nous répondons à cette attaque, il faut que notre réponse soit douce. C’est un point sur lequel on a insisté.

Mais dans cet épisode aujourd’hui, j’aimerais m’assurer que les choses soient bien claires :

  • Être doux, ça ne veut pas dire que vous n’êtes pas prêts à défendre la vérité.
  • Être doux, ça ne veut pas dire que vous ne vous élevez pas contre l’erreur et que vous ne mettez pas les choses au point.
  • Être doux, ça ne veut pas dire que vous restez passif, que ce soit dans votre mariage, à la maison, au travail, à l’église ou plus généralement dans le monde, et que vous laissez le mal triompher.

Et c’est là où nous avons besoin de toute la sagesse de Dieu.

Bien sûr, je ne peux pas vous exposer toute la sagesse de Dieu dans un seul épisode de vingt-cinq minutes environ. Voilà pourquoi nous essayons d’équilibrer de jour en jour cet enseignement. D’un point de vue biblique, il y a des situations – et on va en voir quelques-unes aujourd’hui – où il faut du courage et de la hardiesse et où une mise au point est nécessaire. Mais quand nous intervenons, nous devons toujours le faire avec un esprit de douceur, d’humilité, de bienveillance.

J’aimerais prendre pour exemple plusieurs de ces situations qui peuvent se présenter dans notre vie quotidienne. Ces situations où la hardiesse est nécessaire et on va examiner ensemble comment cela peut se faire avec un esprit de douceur. La première de ces situations, c’est quand on doit reprendre un frère ou une sœur en Christ qui a péché.

L’Écriture dit dans Proverbes chapitre 27 verset 6 : « Les blessures d’un ami prouvent sa fidélité. » Vous n’êtes pas une véritable amie si vous n’osez pas dire la vérité. Si quelqu’un joue avec le feu, si ses choix de vie sont insensés ou contraires à la Parole de Dieu, vous ne seriez pas une véritable amie pour cette personne et vous ne seriez pas fidèle au Seigneur si vous ne réagissez pas face à cette situation.

En fait, on peut devenir complice du péché dans la vie de tierce personne. En m’écoutant dire cela, peut-être que vous pensez à certaines personnes qui entrent dans cette catégorie. Mais lorsque nous exhortons ou que nous reprenons ceux qui pêchent, nous devons le faire dans un esprit de douceur et d’humilité.

Il y a un verset qui résume très bien tout cela, c’est Galates 6 verset 1 :

« Si un homme vient à être surpris en faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le dans un esprit de douceur. Veille sur toi-même, de peur que toi aussi, tu ne sois tenté. » 

Un esprit de douceur, un esprit d’humilité. 

Vous devez reprendre cette personne, c’est-à-dire la remettre sur la bonne voie. Ça veut dire que vous devez attirer son attention sur un point en particulier, la confronter au problème. Vous devez l’aider à l’affronter, mais faites-le d’une manière douce et bienveillante. Et quelque chose de cette douceur et de cette humilité se manifestera concrètement si vous examinez votre propre vie pour vous assurer que, pendant que vous essayez d’enlever la paille de l’œil de votre prochain, il n’y ait pas une poutre dans le vôtre.

Depuis le début de cette série, j’ai abondamment cité le livre d’un auteur de commentaires bibliques, Matthew Henry. Son livre date de plus de 300 ans. Il s’appelle, je le traduis directement en français, À la recherche d’un esprit doux et paisible. En fait, c’est dans ce livre que je puise l’essentiel des enseignements de cette série et j’essaye de les rendre un peu plus faciles à comprendre. Parce que la manière dont s’exprime Matthew Henry peut paraître quelquefois vraiment ardue. Mais voici ce qu’il dit dans ce livre :

« Celui (ou celle) qui reprend son prochain doit posséder les trois qualités qui font un bon chirurgien : il (ou elle) doit avoir un œil d’aigle, un cœur de lion et des doigts de fée. En bref, il doit être doté de sagesse, de courage et de douceur. Bien qu’il soit quelquefois nécessaire de réprimander sérieusement… » 

Là, on peut penser à nos enfants. À certains moments, on est obligés de les regarder bien dans les yeux et de les réprimander sérieusement.

« … nous ne devons pourtant jamais réprimander avec colère, car la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu. (Jacques 1.20) » 

Il est très délicat cet équilibre dans notre vie. Un équilibre sur le fil du rasoir, la vérité et l’amour. Matthew Henry continue: 

« Nous devons traiter ceux qui sont pris en faute avec la même douceur et la même compassion que nous aimerions nous-mêmes trouver si nous étions à leur place. » 

Vous savez, j’ai souvent entendu dire que si vous posez une question à la personne, ça touche sa conscience. Mais si vous formulez une accusation contre elle, cela endurcit sa volonté. Donc ne reprenez pas dans un esprit d’accusation, ça ne fera que braquer la personne et durcir sa volonté.

Alors plutôt que d’affirmer quelque chose, posez plutôt une question. J’avais un ami qui est aujourd’hui décédé, qui disait, quand il avait quelque chose à me faire remarquer. : « Je me trompe peut-être du tout au tout, mais est-ce qu’il serait possible que…? »  Et alors il posait une question sur quelque chose qu’il avait observé chez moi.

Et vous savez quoi? Il avait presque toujours raison. Mais quand il estimait nécessaire de me reprendre, comme il le disait, dans un esprit de douceur et d’humilité, pour moi, c’était facile à accepter.

C’est particulièrement important quand nous sommes appelés à parler franchement d’un problème ou d’un péché dans la vie d’une autorité, de notre conjoint, d’un de nos parents, de notre patron, ou peut-être d’un pasteur, ou d’un responsable d’église ou d’une personne âgée. Nous devons leur parler avec respect et douceur.

Je pense à ce qui est écrit dans la première lettre de  Timothée chapitre 5 verset 1 « Ne reprends pas le vieillard avec dureté, mais encourage-le comme un père. »  Ça ne signifie pas qu’on ne doit jamais mettre le doigt sur un péché. Il est question, là, de la manière et de l’esprit dans lequel on le fait.

Il y a quelques temps, la semaine dernière je crois, je me suis sentie poussée par le Seigneur à écrire une lettre à quelqu’un que je respecte énormément, un monsieur âgé qui a des responsabilités dans une église, au sujet de quelque chose qui me restait sur le cœur. J’ai prié à ce sujet. J’ai attendu. Je ne me suis pas précipitée, je n’ai pas déballé les choses tout à trac, – parce que souvent on est persuadés de savoir exactement ce qui est juste et on ne fait pas de pause pour se demander « Est-ce que c’est vraiment ce que Dieu veut que je dise dans cette situation? » 

Mais comme Dieu ne me laissait pas tranquille à ce sujet, j’ai donc passé un bon moment à rédiger une lettre, à la corriger, à la recorriger, à la re-re-corriger, pour être sûre que le ton,  que l’esprit était humble, bienveillant, plein de grâce. Que je n’attaquais pas, que je ne critiquais pas cette personne. J’ai donc continué à examiner soigneusement chaque mot. Est-ce que ça, il pourrait le ressentir comme une attaque? Est-ce que ça, ça pourrait le mettre sur la défensive?

À vrai dire, je n’avais pas peur de lui. Ce n’était pas la crainte qui m’inspirait. J’essayais juste d’être pleine de compréhension, de gentillesse, de bienveillance, d’humilité et de douceur dans ma manière d’aborder les choses. Et pour moi ça a été une joie de voir ce monsieur venir vers moi et me dire : « Merci d’avoir partagé ça et merci pour l’esprit dans lequel vous l’avez partagé. » 

Et il a ajouté : « Je vais mettre tout cela devant le Seigneur et lui demander s’il y a là quelque chose que je dois confesser et que je dois corriger. » 

Donc sa réaction aussi a été une réaction d’humilité. Bien souvent, on n’obtient pas une réaction d’humilité parce qu’on fait les choses sur le mode attaque plutôt que dans un esprit de bienveillance et de douceur. Donc quand nous avons à exhorter un frère ou une sœur en Christ, nous devons le faire, mais dans un esprit de douceur. 

J’aimerais faire une petite parenthèse au sujet de la manière non pas de reprendre les autres, mais de recevoir soi-même les remarques et les corrections de la part des autres. C’est très important également qu’on le fasse dans un esprit de douceur.

Si nous sommes des personnes douces, nous allons accepter la correction, les critiques, les reproches et l’exhortation. Nous allons les accueillir tranquillement, comme ce vieux monsieur l’a fait quand il a reçu ma lettre, les accueillir humblement et avec reconnaissance.

Dans notre ministère, on reçoit quelquefois des lettres de critiques. Il y en a certaines qui sont écrites dans un esprit de douceur, et puis d’autres non. Mais je dis toujours aux membres de l’équipe : « Remerciez-les toujours, toujours de nous avoir écrit. Remerciez-les de nous avoir fait part de ce qui les chagrinait. »  Quel que soit le ton sur lequel les reproches sont faits, quel que soit leur esprit. Prenez le chemin de l’humilité en disant : « Merci. Je vous suis reconnaissante de l’avoir partagé avec nous. » 

Il se peut que le reproche, la remise en question, la correction n’aient pas été dits de la manière la plus sage. Peut-être qu’ils sont exagérés et on peut même être totalement innocent de ce pourquoi on nous critique ou on nous fait des reproches.

Ça me fait penser à un incident qui a eu lieu il y a plusieurs années, où une personne qui occupait une place d’autorité dans ma vie est venue me trouver et il m’a dit des paroles très sévères, qui pointaient du doigt certains problèmes dans ma vie. Il y en avait toute une liste et j’avais l’impression que cette personne récitait une litanie. C’est quelqu’un que je respectais, que j’admirais même,  une autorité dans notre ministère. Mais ses paroles étaient très sévères, très dures.

Et moi je n’ai pas réagi avec un esprit de douceur. J’étais blessée, j’étais dévastée, je n’arrêtais pas de passer et repasser toutes ces choses dans ma tête.

Ma première réaction intérieurement – je ne sais pas si cette personne s’en est rendu compte-, mais la réaction de mon cœur, ça a été la colère. J’étais sur la défensive. Mon orgueil était blessé. Je me sentais rejetée et pendant très longtemps, j’ai gardé une dent contre cette personne. Pendant des mois et des mois, peut-être une année et demie, j’ai ruminé tout cela dans mon cœur. Je lui en ai voulu.

Et quand Dieu a commencé de me travailler dans ce domaine précisément, j’en suis venue à m’apercevoir que finalement cette personne avait plutôt raison. Maintenant, avec le recul, je comprends que certaines circonstances aient pu l’amener à intervenir avec une telle dureté. J’ai pardonné depuis longtemps à cette personne par rapport à son attitude. 

Alors quand ça s’était passé, j’avais juste répondu : « Mais il n’y a rien de vrai là-dedans. » Et j’étais restée sur cette position durant des mois. Mais une fois que j’ai pu considérer tout cela avec humilité, j’ai pu voir que non, tout n’était pas faux dans ce qu’elle m’avait dit.

Ce qui s’était passé, c’est que j’avais réagi à l’exagération et j’étais passée à côté de la vérité que Dieu voulait que je voie, que j’avais besoin de voir. Parce que j’étais juste en réaction face à la manière dont cela m’avait été communiqué.

Voilà pourquoi nous sommes encouragés à réagir avec humilité. Peut-être que c’est quelque chose d’exagéré, que c’est monté en épingle. Peut-être que ce n’est même pas vrai. Mais Dieu peut utiliser quelque chose de négatif, de moche, de faux, pour nous montrer quelque chose qui est réellement dans notre cœur, pour nous aider à développer un esprit de douceur. Et si vous suivez le chemin de l’humilité, vous ne pouvez jamais vous tromper.

Maintenant, revenons-en à notre sujet : les situations où il nous faut prendre position face à quelqu’un avec courage et hardiesse, mais dans un esprit de douceur. Le premier exemple, c’était donc celui où nous devons reprendre un frère ou une sœur qui commet un péché.

Le deuxième exemple, c’est que nous devons aussi quelquefois prendre position pour corriger ceux qui s’opposent à la vérité. Parce qu’il y a un temps pour reprendre, pour mettre en lumière le péché et les fausses doctrines et s’y opposer. Nous savons que Jésus est doux et humble de cœur, mais il s’est opposé aux pharisiens et il l’a fait de manière très directe.

Mais il ne l’a pas fait pour se défendre lui-même ou se mettre en avant. Il ne l’a pas fait sous l’effet d’une colère incontrôlable. C’est la justice de Dieu en lui qui voulait défendre la gloire et la vérité de Dieu.

On a déjà relevé ensemble que l’Écriture souligne que Moïse était l’homme le plus doux et le plus humble sur toute la surface de la terre. Et pourtant, on le voit se dresser face à Pharaon, le roi d’Égypte, pour lui dire : « Tu dois cesser de t’opposer à Dieu. Tu es dans ton tort. » 

On le voit également se mettre en colère contre le péché du peuple de Dieu pendant l’épisode du veau d’or. Quand il les reprend pour leur idolâtrie, il déclenche une action disciplinaire, et c’était pourtant l’action d’un homme doux.

Mais il y a aussi cette autre situation. Vous vous en souvenez peut-être, où Moïse permet à une colère justifiée de dégénérer en une colère qui l’amène à pécher. On va voir au travers de lui que souvent c’est avec une colère injuste que nous réagissons à ceux qui s’opposent à la vérité.

Rappelez-vous, Moïse est déjà âgé. C’est juste avant que les enfants d’Israël entrent dans le pays promis, au chapitre 20 du Livre des Nombres. L’eau en était venue à manquer. Le peuple murmurait, comme il l’avait déjà souvent fait. Et Dieu dit à Moïse : « Parle au rocher et de l’eau en sortira. »

Et dans un élan de colère et d’impatience, au lieu de parler au rocher, Moïse le frappe deux fois et il ne le fait pas dans un esprit de douceur. Dans cette situation précise, Moïse n’est pas humble. « La colère de l’homme n’accomplit pas la volonté de Dieu. » 

Dans la deuxième lettre à Timothée chapitre 2, l’apôtre Paul s’adresse à ceux qui doivent confronter les personnes qui s’opposent à la vérité. Il dit, aux versets 23 à 25 :

« Repousse les spéculations folles et stupides, sachant qu’elles font naître des conflits. Or, il ne faut pas qu’un serviteur de Dieu ait des conflits. Il doit au contraire être plein de bienveillance envers tous, capable d’enseigner et de supporter l’opposition, il doit corriger avec douceur les adversaires… »

« Peut-être Dieu leur donnera-t-il de changer d’attitude pour connaître la vérité. » 

 

Nous ne devons pas seulement affronter ceux qui s’opposent à la vérité. Nous devons aussi mettre en garde les croyants contre les faux enseignants et les fausses doctrines. 

Si vous lisez la 2e épître de Pierre, ou celle de Jude, il est clair qu’il existe des faux enseignants et que les chrétiens ont besoin d’être mis en garde contre eux et contre leurs enseignements mensongers. Et Pierre, autant que Jude, emploient des termes très sévères pour décrire ces faux enseignants. Mais tous deux le font dans un esprit d’humilité et de douceur. Néanmoins, ils disent clairement que cela ne peut pas être toléré dans l’Église.

Et d’ailleurs Jésus lui-même dit à l’Église, au chapitre 2 de      l’Apocalypse :

« Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu laisses faire Jézabel, cette femme qui se prétend prophétesse. Elle enseigne et égare mes serviteurs pour qu’ils se livrent à l’immoralité sexuelle et mangent des viandes sacrifiées aux idoles. » 

Jésus dit : « Le fait que tu tolères dans l’église cette femme qui apporte de faux enseignements, ce n’est pas juste. Tu ne dois pas tolérer ça. Tu dois être doux, mais tu ne dois pas tolérer les fausses doctrines. »

Ensuite, Jésus dit — et là, on voit son esprit de douceur — : « Je lui ai donné du temps pour changer d’attitude. » Puis il continue : « Mais elle ne veut pas se détourner de son immoralité. C’est pourquoi je vais la juger. » Dieu finit par juger ceux qui refusent de se repentir. Mais ce que Christ désire, c’est que vous mettiez les faits en lumière, que vous les traitiez, que vous les affrontiez, et que vous laissiez aux coupables le temps de se repentir. 

Il faut que ce soit toujours le désir de notre cœur. Quand nous affrontons l’erreur, quand nous affrontons les personnes qui s’opposent à la vérité, nous désirons qu’ils se repentent. Nous sommes soucieux de la gloire de Dieu et de l’Église et nous nous assurons que les croyants soient protégés et qu’ils puissent devenir des personnes mûres en Christ. C’est le motif central de l’humilité.

Maintenant, il y a un autre type de situation où nous devons conserver un esprit de douceur : c’est quand nous défendons notre foi face à des incroyants

On va voir ça dans la 1re épître de Pierre, chapitre 3, à partir du verset 15 : 

« Respectez dans votre cœur la sainteté de Dieu le Seigneur. Soyez toujours prêts à défendre l’espérance qui est en vous, devant tous ceux qui vous en demandent raison, mais faites-le avec douceur et respect… » 

 Alors:

  • Défendez-vous, défendez votre foi. 
  • Expliquez pourquoi la Parole de Dieu est la vérité, et pourquoi l’erreur en est une d’erreur. 
  • Répondez à ceux qui demandent raison : donnez une explication. 
  • C’est ça qu’on appelle l’apologétique, la défense de la foi. Mais faites-le avec bienveillance et respect. 

Si vous faites un sondage dans la rue pour demander aux gens ce qu’ils pensent des chrétiens d’aujourd’hui, il y en a beaucoup qui diront que les chrétiens sont discutailleurs, raisonneurs, qu’ils sont brusques et désagréables. Et si vous allez sur Internet et que vous lisez le genre de discussions qui s’engagent sur des sujets théologiques, des questions de doctrine ou des sujets spirituels, vous allez constater que beaucoup de gens, qui se présentent comme chrétiens, s’expriment d’une manière qui n’est ni douce, ni bienveillante, ni humble. On voit qu’ils sont dogmatiques et belliqueux.

Et ça, ça n’accomplit pas la justice de Dieu. Un chrétien ne devrait pas être connu comme étant discutailleur ou querelleur.

Maintenant, ça ne veut pas dire qu’on n’a pas le droit d’ouvrir la bouche. Ça ne veut pas dire qu’on va se contenter de laisser les propagateurs de fausses doctrines dire ou faire tout ce qu’ils veulent. Ça, ce serait de la lâcheté. Nous devons être courageux et pleins d’assurance pour défendre notre foi, mais toujours avec bienveillance et respect.

La même chose est vraie en ce qui concerne les questions culturelles ou de justice sociale auxquelles nous sommes confrontés dans nos sociétés. Il y a certains chrétiens qui prétendent qu’on ne devrait pas s’engager dans de tels débats, qu’on est censés rester dans nos « saintes forteresses » et être de bons chrétiens sanctifiés. 

Mais Jésus nous a demandé d’être le sel et la lumière du monde. La lumière doit briller dans les ténèbres. Il y a dans notre culture,  dans notre société des éléments qui provoquent la colère de Dieu. Il se passe des choses qui attaquent le nom de Dieu, sa gloire et ses voies, et ça ne devrait pas nous laisser indifférents. On doit être prêts à s’attaquer à ces problèmes.

On pourrait prendre pour exemple le problème de l’avortement. Il y a dans le livre des Proverbes ce verset 11 du chapitre 24, où il est écrit : « Délivre ceux qu’on traîne à la mort, retiens ceux qu’on amène tout tremblants pour les tuer ! » Nous n’avons pas à hésiter de nous impliquer dans ces questions selon la direction de Dieu, mais nous devons le faire avec grâce. Oui, avec grâce.

Je suis la première à reconnaître qu’il est quelquefois difficile de discerner où se situe la frontière. Mais il faut que la douceur soit notre but, en évitant de blesser qui que ce soit, sans grand discours, sans arrogance, ni orgueil, ni présomption.

Dans ces problématiques, l’importance est de conserver l’équilibre- un équilibre entre grâce et vérité. Pour certains ou certaines d’entre nous, on a tendance à pencher du côté de la vérité et Dieu doit rétablir l’équilibre avec une mesure de grâce. Et pour d’autres d’entre nous, on penche plutôt du côté de la grâce et on peut avoir besoin que Dieu nous ajoute une mesure de vérité.

Bien sûr, c’est seulement en Christ que cet équilibre se réalise pleinement. Il y a ce passage du Psaume 85 qui dit qu’en Christ, « la bonté et la fidélité se rencontrent, la justice et la paix s’embrassent » Oui, Christ est celui en qui la grâce et la vérité s’incarnent parfaitement.   

Et cet équilibre, on le trouve dans le tableau que l’Ancien Testament dresse de Christ. J’aime ce passage du Psaumes 45:

« Tu es le plus beau des hommes… [c’est un psaume messianique, c’est de Christ dont il s’agit], la grâce coule de tes lèvres, c’est pourquoi Dieu t’a béni pour toujours. Vaillant guerrier, mets ton épée au côté… [la grâce sur les lèvres, l’épée au côté !], signe de ta grandeur et de ta majesté, oui, de ta majesté ! Sois vainqueur, monte sur ton char, défends la vérité, la douceur et la justice ! » 

Ça me rappelle l’image d’Apocalypse 19 avec l’homme monté sur un cheval blanc : « Il s’appelle ‘Fidèle et Véritable’, il juge et combat avec justice. » Il est plein de grâce et plein de vérité. Il est plein de miséricorde, et pourtant, avec justice, il mène la guerre contre le péché.

Et c’est en Christ, mieux que partout ailleurs dans les Écritures que nous voyons la puissance de la douceur. La douceur n’est pas de la faiblesse. La douceur est la puissance de Dieu, une puissance contrôlée et libérée dans nos vies et à travers nos vies. On retrouve cette notion au chapitre 5 du livre de l’Apocalypse où il y a ce double portrait de Christ.

Je ne sais pas si vous vous souvenez, il est question d’un livre fermé de sept sceaux que personne, ni dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, n’a été capable d’ouvrir. Et voilà ce que dit Jean dans ce passage: « Je pleurais beaucoup parce que personne n’avait été trouvé digne d’ouvrir le livre et de le regarder. » Personne n’avait le pouvoir d’ouvrir ces sceaux.

Et puis, un des anciens lui dit : « Ne pleure pas, car le lion de la tribu de Juda, le rejeton de la racine de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux. » Et là on voit Aslan, comme dans les Chroniques de Narnia, on voit l’image de Christ, le Lion de la tribu de Juda, le Roi conquérant. 

Et, au verset suivant, Jean continue : « Puis je vis, au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des anciens, un agneau debout comme offert en sacrifice. » 

Le lion et l’agneau. Qui est l’Agneau? l’Agneau, c’est le lion. Et qui est le lion? Le lion, c’est l’Agneau. Et qui est le lion et l’Agneau? C’est Christ, plein de grâce et de vérité. Je continue à lire. Au verset 7 :

« Il [l’Agneau donc] vint prendre le livre de la main droite de celui qui était assis sur le trône. Quand il eut pris le livre, les quatre êtres vivants et les 24 anciens se prosternèrent devant l’agneau… Et ils chantaient un cantique nouveau en disant : ‘Tu es digne de prendre le livre et d’en ouvrir les sceaux…’ » 

Il n’y a personne d’autre qui aurait pu faire cela. On ne s’attend pas à ce qu’un agneau soit capable de remporter la victoire, mais c’est Christ, l’Agneau qui remporte la victoire. Et comment est-ce qu’il le fait? On le lit au verset 9, « car tu as été offert en sacrifice… »

Le doux et humble Fils de Dieu sans péché va à la croix et prend sur lui-même toute la colère d’un Dieu saint contre le péché de tous les humains qui ont vécu sur terre. 

« Tu as été offert en sacrifice et tu as racheté pour Dieu par ton sang [par ta douceur, par ton humilité, par le sacrifice de ta vie], des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation. Tu as fait d’eux des rois et des prêtres pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre. » 

Et je vais terminer là pour aujourd’hui. La croix, c’est l’acte suprême de douceur. Et c’est l’acte le plus puissant de toute l’histoire de l’univers. C’est par la croix que les captifs ont été libérés, que des pécheurs ont été rachetés. L’Agneau a été offert en sacrifice, et il régnera pour l’éternité.

Dannah : Aujourd’hui, on a découvert l’équilibre entre la force et la douceur par la puissance de Dieu, c’est possible d’exprimer les deux en même temps. L’épisode d’aujourd’hui fait partie de la série « La beauté de la douceur » et comme on vient de l’entendre, développer la douceur dans nos vies nous amènera à pouvoir exprimer la douceur dans les situations les plus difficiles. 

La prochaine fois, nous examinerons plus spécifiquement comment la douceur s’applique à nous les femmes du XXIᵉ siècle, et je me réjouis de vous retrouver lors du prochain podcast. À tout bientôt.

 

Tous les extraits de la Bible sont tirés de la version Segond 21 © 2007 Société Biblique de Genève.

Réveille nos cœurs est le ministère francophone de Revive Our Hearts avec Nancy DeMoss Wolgemuth. 

Avec les voix de Christine Reymond et Jeannette Kossmann. 

Quelle que soit la saison de votre vie, Réveille nos cœurs vous encourage à trouver la liberté, la plénitude et à porter du fruit en Christ.

 

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