Dannah Gresh : Quand on a un esprit de douceur, il se manifeste d’une manière toute pratique. Est-ce que vous aimeriez un petit exemple?
Nancy DeMoss Wolgemuth : La messagerie électronique, c’est un domaine dans lequel notre manque de douceur s’exprime souvent. Nous devons apprendre à ne pas appuyer tout de suite sur Envoyer avant de nous être arrêtés et de nous être demandé : « Est ce que c’est vraiment ce que Dieu veut que je dise? »
Dannah : Vous écoutez Réveille nos cœurs.
Quand quelqu’un est en colère contre vous. Est-ce que vous avez du mal à garder votre calme, à marquer une pause peut-être, ou à vous retenir de vous justifier? Tout ça, ce sont des signes de douceur que Dieu peut développer dans nos vies. Alors découvrons ensemble la suite de notre série.
Nancy : Le soir, après notre dernier enregistrement sur « La Beauté de la Douceur », je dînais avec quelques amis, et une des convives, qui avait assisté́ à cette rencontre, s’est tournée vers moi et elle m’a dit : « Ces enseignements sur la douceur, ça touche des points beaucoup trop sensibles. »
Alors je l’ai regardée et je me suis permise de lui demander : « À quel point spécifique est- ce que vous pensez? »
Et elle m’a répondu : « Mais à tous! À chaque mot qui est sorti de votre bouche. Tous ces exemples que vous donnez sur nos manières de réagir, nos manières qui manquent de douceur. Je crois bien qu’il n’y a pas dans ma vie une seule circonstance où ma première réaction est une réaction de douceur. »
Cette femme, franchement, si vous m’aviez posé la question, je n’aurais jamais pensé́ ça d’elle. J’ai toujours trouvé qu’elle avait l’air pleine de douceur, mais intérieurement, Dieu lui montrait que : « les premières réactions de son cœur n’étaient pas des réactions de douceur. »
Et puis elle m’a dit : « Peut-être que ce serait utile quand vous reviendrez sur le sujet, que vous précisiez à celles et ceux qui vous écoutent que la douceur n’est pas quelque chose que l’on reçoit dans son cœur, comme ça, d’un jour à l’autre, mais c’est un processus de sanctification. Dieu nous prend là où nous en sommes, et par le pouvoir de son Esprit, il nous forme et il nous modèle. »
Alors voilà̀, je vous préviens, acquérir la douceur, c’est un processus et je peux en attester parce que j’en fais l’expérience dans ma propre vie. Et je remercie cette femme de me l’avoir rappelé́.
Dans cette série, je me suis plusieurs fois référée au livre de Matthew Henry à la recherche d’un esprit doux et tranquille qui a été́ écrit il y a plus de 300 ans. Son langage est quelquefois désuet, voire archaïque. Alors quand je le cite, je prends la liberté́ de moderniser un peu les termes. Ce n’est pas un livre très long, mais il faut reconnaître qu’il ne se lit pas rapidement. Les citations que j’en tire sont des citations qui m’ont parlé́ et qui continuent à me parler personnellement vis à vis du message que je prêche. Ce livre n’est malheureusement pas disponible en français, mais si vous lisez l’anglais, vous le trouverez facilement sur une plateforme en ligne.
Dans notre dernier podcast, nous avons vu comment Matthew Henry explique que la douceur nous rend capables de gouverner ou de contrôler notre colère quand nous avons été contrariés, quand des gens ou des choses nous irritent et nous ennuient.
J’ai entendu il y a bien longtemps une anecdote sur George Whitfield, le célèbre prédicateur de réveil du 18ème siècle, que Dieu a puissamment utilisé, et à un moment donné de son ministère, il a reçu une lettre méchante où il était accusé de toutes sortes de crimes.
La réponse de George Whitfield démontre son esprit de douceur. Voilà̀ ce qu’il a écrit :
« Je vous remercie de tout cœur pour votre lettre. En ce qui concerne vos accusations contre moi, je sais à propos de moi-même des choses bien pires que toutes celles que vous avez ou pourrez formuler.
Fraternellement en Christ,
George Whitefield »
Voilà̀ un esprit de douceur. Il n’a pas cherché́ à se justifier, il n’a pas rendu le mal pour le mal. Il a dit : « Si vous connaissiez toute la vérité́ à mon sujet, votre liste de griefs aurait été́ bien plus longue. » Voilà̀ l’esprit de douceur. Donc, la douceur nous rend capable de contrôler notre colère quand on est attaqué.
Mais d’après Matthew Henry, la douceur nous rend aussi capables de supporter patiemment la colère des autres à notre égard. Et c’est là-dessus que je veux mettre l’accent aujourd’hui -comment est-ce que nous réagissons quand quelqu’un est en colère contre nous?
Matthew Henry suggère qu’il y a deux réponses bibliques. Tout d’abord, quelquefois, la réaction juste, la réaction de douceur, c’est de ne rien dire. Quelquefois, la douceur exige de nous le silence. Par exemple, Proverbes 26.4 : « Ne réponds pas à un homme stupide suivant sa folie, si tu ne veux pas lui ressembler toi-même ! »
Vous et moi, nous avons toutes et tous vécu des occasions dans nos relations – avec notre conjoint, nos enfants ou avec des amis- ou quelqu’un se met en colère et s’en prend à nous. Notre réaction naturelle, c’est de répondre sur le même ton. L’autre jour, j’étais dans une réunion et quelqu’un a dit quelque chose qui m’a mis en colère. Cette personne était énervée, elle a haussé́ le ton et moi la moutarde me monte au nez et je me suis surprise à préparer dans mon for intérieur une réponse qui était sur le même ton.
Rappelez-vous ce qu’on a dit : la douceur ne monte pas en pression, elle ne s’enflamme pas. Quelquefois, la meilleure manière de traiter le problème, c’est de ne rien dire.
On va voir un exemple dans la Bible, dans le Livre des Nombres, chapitre 12, où Miriam et Aaron parlent contre Moïse, le chef établi par Dieu à cause de la femme chiite qu’il avait épousée. Cette femme ne leur plaisait pas. Il n’approuvait pas le choix de leur frère. Cela les contrariait beaucoup. Et voilà̀ ce qu’ils disent. « Ils dirent : ‘Est-ce seulement par Moïse que l’Éternel parle ? N’est-ce pas aussi par nous qu’il parle ?’ L’Éternel l’entendit. » (verset 2)
Miriam et Aaron sont supposés être les fervents supporters de Moïse. Ils devraient être son plus grand atout, son soutien. Mais comme le reste des Israelites, ils critiquent, ils râlent, ils se plaignent. Ils sont en colère contre Moïse. Alors ils se dressent contre lui et l’attaquent de façon directe et en public.
Ensuite, le verset trois nous dit : « Or Moïse était un homme très humble [On peut traduire aussi par très doux], plus humble que n’importe quel homme sur la terre. »
Donc vous avez d’un côté́ Myriam et Aaron hostiles et en colère, et de l’autre Moïse caractérisé́ par la douceur. Alors vous me direz « Mais en quoi la réaction de Moïse a été́ douce? » Et bien lisez le récit de Nombres 12 d’un bout à l’autre et vous allez voir que Moïse n’a pas prononcé un mot. Il n’a pas réagi, il est resté silencieux. En fait, les seules paroles que Moïse prononce dans cet épisode arrivent vers la fin, lorsqu’il prie pour sa sœur que Dieu a frappée de la lèpre. Moïse ne répond pas. Il laisse Dieu se débrouiller à la colère de Myriam et à son esprit de critique. Il ne répond pas avec colère, il ne se justifie pas lui-même. Il n’ouvre pas la bouche, sinon pour prier pour elle. Voilà̀ une splendide illustration de la douceur.
Mais la meilleure illustration de cette douceur, de cette tranquillité́, de ce silence face aux attaques, on la trouve en Jésus Christ lui-même. Vous vous rappelez probablement le passage d’Esaïe 53 qui, dit : « Il a été maltraité, il s’est humilié et il n’a pas ouvert la bouche. Pareil à un agneau qu’on mène à l’abattoir, à une brebis muette devant ceux qui la tondent, il n’a pas ouvert la bouche. »
Il y a des moments où la douceur nous conduit à rester tranquille, à ne rien dire. Bien sûr, on verra dans le reste de cette série, qu’à certaines occasions, la douceur nous amène à dire quelque chose. Mais il y a des temps où le chemin de la douceur, c’est juste de se taire, de ne rien dire, de rester tranquille en silence. De ne pas se défendre soi-même et de laisser Dieu le faire à notre place.
Je vais encore vous lire quelques autres lignes du livre de Matthew Henry sur ce fait de garder le silence quand les gens sont en colère contre nous.
« Il vaut mieux se taire que de prononcer des paroles qui alimenteront la querelle. Lorsque notre cœur s’échauffe au-dedans de nous, il est bon de garder le silence et de rester en paix. Ceux à qui on a fait du tort pensent avoir le droit de parler, mais il vaut mieux pour eux se taire que de parler à tort et à travers et de devoir se repentir. »
En d’autres termes, mieux vaut ne rien dire que dire des choses que vous regretterez et pour lesquelles vous devrez demander pardon à Dieu et à la personne à qui vous les avez dites.
Je continue : « Nous péchons plus souvent par nos paroles que par notre silence. »
Et encore : « On ne dit ni ne fait jamais rien sous le coup de la passion, qui n’aurait pu être mieux dit ou fait plus tard. ».
En d’autres termes, si vous devez parler, attendez de ne plus être en colère. Ça s’applique par exemple à la correction des enfants. Bien sûr, quelquefois, il faut que vous interveniez tout de suite parce que la situation l’exige. Mais chaque fois que c’est possible, il est préférable, avant de parler, d’attendre, d’avoir réglé́ le problème de votre colère intérieure. Parce que l’écriture dit : « Le bâton de la colère sera brisé ! »
« Une vérité utile, mais dite sous le coup de l’émotion peut faire plus de mal que de bien. »
Chacune et chacun en peut se rappeler des situations où ça a été le cas. Il aurait mieux valu ne pas avoir dit les choses plutôt que les avoir dites d’une manière brutale, sous le coup de la colère. D’ailleurs, à ce sujet, voilà̀ une autre citation puissante :
« Il vaut mieux, en restant silencieux, céder à notre frère qui est, ou qui a été, ou qui sera peut-être, notre ami, que céder, en parlant avec colère, au diable qui a été, qui est et qui sera toujours, notre ennemi juré. »
Autrement dit, quand nous réagissons, nous cédons au diable. Mieux vaut céder à notre frère qui lui, est notre ami.
Donc parfois, la vraie réponse douce à la colère, c’est de se taire. Mais d’autres fois, la réponse juste, c’est de parler. Parler mais en laissant la douceur nous conduire. Donc parfois, mieux vaut se taire. Mais quand et si nous ouvrons la bouche, il faut le faire avec douceur.
Comme je vous l’ai déjà̀ dit plusieurs fois ces derniers temps où je travaillais sur cette série, j’ai été́ moi-même en butte à des attaques. C’est peut-être seulement que je le remarquais plus, ou bien c’était réellement plus fréquent. Quoi qu’il en soit, Dieu dirigeait tout simplement les circonstances pour que je puisse mettre en pratique ce que j’enseigne.
Je vous donne un exemple. Un certain jour où je travaillais sur cette série, j’ai reçu un mail d’une amie. Elle était énervée et en colère. Le ton de son mail était accusateur. Vous saviez vous, que même les mails ont un ton. C’était vraiment, en tout cas de mon point de vue, une attaque injustifiée. Ce mail m’a pris par surprise. « Mais d’où est-ce que ça sort ? »
Alors comme j’étais en train d’étudier ce sujet de la douceur, j’ai été́ capable de réfléchir et de mesurer ma réaction. Bon, ma réaction instinctive, probablement que ce serait la vôtre aussi, si on est honnête. Ma réaction instinctive dans cette circonstance aurait été́ de répondre immédiatement par un mail. Et comme c’est rapide et facile, trop facile d’appuyer tout de suite sur le bouton Envoyer.
La messagerie électronique, c’est un domaine dans lequel notre manque de douceur s’exprime souvent. Nous devons apprendre à ne pas appuyer tout de suite sur Envoyer avant de nous être arrêtés et de nous être demandé : « Est ce que c’est vraiment ce que Dieu veut que je dise? »
Ma réaction instinctive était de me justifier, de contre attaquer et de souligner à cet ami ses propres manquements. Mais répondre avec douceur, ça m’obligeait à attendre : « Ne réagis pas tout de suite, Laisse là se calmer. Donne-toi le temps de te calmer toi aussi. Assure-toi de ne pas réagir dans la colère. » Je m’en suis rendu compte quand j’ai finalement réagi- et dans ce cas, j’ai dû attendre plusieurs jours. C’est vrai.
Dans ces circonstances, c’était la bonne chose à faire. J’avais besoin d’attendre, de laisser les choses se tasser. Quand je réagis, je dois m’assurer que je n’attaque pas en retour, m’assurer que je réagis avec douceur.
Matthew Henry utilise quelques images pour décrire ce qui se passe quand on répond à la colère par des paroles douces. Il dit que :
« Une réponse douce verse l’eau sur la situation. Alors que la susceptibilité et l’exaspération versent de l’huile sur le feu. »
Si vous parlez trop vite ou sous le coup de la colère, ça ne sert qu’à rendre les choses…Disons c’est comme si vous versez de l’essence sur des braises, ça ne fait que les enflammer. Versez plutôt de l’eau dessus, ce qui a pour effet d’atténuer la chaleur et d’éteindre la flamme.
Et puis ensuite, il utilise une autre image :
« Quand les vagues de l’océan s’abattent sur un rocher, elles font du bruit en le frappant… [vous imaginez le fracas des vagues qui s’abattent sur ces rochers.] Mais un sable meuble accueille ces vagues en toute tranquillité, et elles se retirent sans causer aucun dommage. »
Imaginez, ces vagues qui arrivent sur le rivage et qui n’ont aucun rocher sur lequel s’abattre, c’est juste du sable et la vague reflue. C’est une image de ce qui se passe quand nous réagissons avec douceur face à des gens en colère.
Ecclésiaste 10.4 : « Si un dirigeant s’attaque à toi, ne quitte pas ta position, car le calme évite de grands péchés. » Ne t’énerve pas, ne panique pas.
Proverbes 25.15 : « Par la patience on peut persuader un dirigeant et une langue douce peut briser toute résistance. » Douceur, bienveillance, patience.
Et bien sûr, il y a un verset que nous avons déjà̀ vu dans cette série :
Jacques 1.19-20 : « Que chacun soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère, car la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu. »
Et puis, dans son livre sur la douceur et la tranquillité́ d’esprit, Matthew Henry parle des signes qui mettent en évidence un manque de douceur et comment ces signes se manifestent dans la vie quotidienne. J’aimerais juste en mentionner deux ou trois pour que l’on puisse permettre à Dieu de sonder nos cœurs et de nous montrer si nous avons un esprit de douceur.
Voilà̀ donc quelques pensées qui nous aideront à mieux discerner les choses.
Premièrement, en ce qui concerne ceux qui sont placés sous notre autorité́, ce peut être en tant que parents, enseignants ou employeurs, ou n’importe quelle personne qui ait à nous rendre compte parce qu’elle est sous notre autorité́. Si nous ne sommes pas des personnes douces, nous avons tendance à rapidement les corriger et à les critiquer. Nous sommes plus conscients des défauts et des manquements des autres que des domaines où la grâce se manifeste dans leur vie.
Et ce qui en découle, c’est que les personnes placées sous notre autorité́ ont l’impression qu’elles n’arriveront jamais à nous satisfaire. C’est l’impression qu’on nos enfants pour certaines et certains d’entre nous. Et c’est pareil au travail. Nos collaborateurs peuvent avoir l’impression qu’ils ne pourront jamais nous satisfaire.
Comparez avec ce que l’Écriture nous dit de Dieu, bien qu’il soit la perfection même : « Il ne conteste pas sans fin. »
Si nous n’avons pas un esprit de douceur, nous allons être prompt à corriger, à très vite relever les fautes de celles et ceux qui dépendent de nous. Matthew Henry dit que :
« Chaque petite faute ne mérite certainement pas d’être censurée [ou pointée du doigt ou corrigée]. Il vaudrait mieux passer dessus ou, si la faute doit être relevée et corrigée, ne pourrait-elle pas l’être sans colère ? Cela peut se faire sans bruit ni éclat de voix. Si vous dirigez les autres, apprenez aussi à vous contrôler vous-même. »
Je crois qu’on ferait bien de s’en souvenir de cette parole, nous qui sommes enseignants, parents ou responsables.
Ensuite, le manque de douceur se manifeste quand nous avons du mal à supporter celles et ceux qui ont autorité́ sur nous, quand on commence à critiquer nos responsables ou les autorités en général, on l’a vu. C’est ce qu’ont fait Myriam et Aaron vis à vis de Moïse. Ils étaient irrités, ils se sont laissés à la critique, ils ont exprimé́ leur hostilité́, leur désaccord avec Moïse.
A ce propos d’ailleurs, Matthew Henry dit :
« Si tout n’est pas conforme à leur manière de voir [si tout n’est pas exactement comme on pense que ça doit être], ces gens sont inquiets et contrariés. Leur cœur s’échauffe et ils remettent en cause tout ce qu’on leur dit ou qu’on leur fait. Un esprit tranquille nous réconcilierait avec la situation où nous nous trouvons et avec toutes les difficultés qu’elle comporte, et il tirerait le meilleur parti possible de l’état de fait actuel, même s’il présente de nombreux inconvénients. C’est le manque de douceur qui rend difficile à supporter le joug que Dieu, dans sa sagesse, a mis sur nos épaules. »
Donc quand on se trouve placé sous l’autorité́ de quelqu’un, le manque de douceur pousse à critiquer et à se vexer au lieu d’accueillir les circonstances et la situation.
Ensuite, dans nos relations avec les autres, le manque de douceur nous rend querelleur et je cite Matthew Henry :
« C’est à cause de notre manque de douceur que nous supportons si difficilement d’être contrariés dans nos opinions, nos désirs, nos projets. »
Il faut que les choses soient faites à notre manière et si ce n’est pas le cas, nous avons du mal à le supporter. Et il termine :
« Nous devons avoir le dernier mot, juste ou non, et tout doit se faire à notre manière. »
On a tendance à s’opposer à tout et on devient difficile à vivre.
On trouve une remarquable illustration de ces choses dans la vie d’Abraham au chapitre 13 de la Genèse. Peut-être que vous vous souvenez comment Abraham est revenu d’Égypte avec sa femme, et tout ce qu’il possédait, et avec lui son neveu Loth, et qu’ils se sont installés dans le Néguev.
L’Écriture nous dit : « Abram était très riche en troupeaux, en argent et en or. »
Et au verset 5 :
« Lot, qui voyageait avec Abram avait aussi des brebis, des bœufs et des tentes. La région ne suffisait pour qu’ils habitent ensemble. En effet, leurs biens étaient si nombreux qu’ils ne pouvaient pas rester ensemble. » [C’est donc la prospérité a donc provoqué des tensions entre eux.] Et puis, au Verset 7: « Il y eut une dispute entre les bergers des troupeaux d’Abram et les bergers des troupeaux de Lot. »
Il y a donc tension. Ces deux groupes d’hommes se disputent. Comment est-ce qu’Abram réagit?
Verset 8 : « Abram dit à Lot : Qu’il n’y ait donc pas de dispute entre toi et moi. »
Ça veut dire : « Je ne vais pas jouer les gros bras, je ne vais pas enfiler mes gants de boxe, je me retire. Je ne m’engage pas dans cette bataille, je ne vais pas participer à un conflit. »
Abraham prend le rôle de l’artisan de paix. Il est revêtu de douceur et il dit :
« Qu’il n’y ait donc pas de dispute entre toi et moi, entre tes bergers et les miens, car nous sommes frères. »
Est-ce que ce n’est pas quelque chose que nous devrions dire dans nos foyers, dans nos églises? Pourquoi est-ce qu’on se divise? Pourquoi ces disputes? Pourquoi ces désaccords?
« Nous sommes frères. Je ne vais pas laisser une dispute s’installer. »
Et puis Abraham joint le geste à la parole : « Tout le pays n’est-il pas devant toi ? Sépare-toi de moi. Si tu vas à gauche, j’irai à droite. Si tu vas à droite, j’irai à gauche. »
Quel esprit d’humilité́! Quel esprit de douceur! « Regarde, il y a tout un pays à notre disposition. Prends la part que tu veux et je prendrai le reste. » Et comme vous le savez, Lot a pris la part qui semblait être la meilleure parce que Lot n’avait pas un esprit de douceur. C’était un homme arrogant et orgueilleux.
Et Abraham dit simplement : « Pas de problème, je prends ce que tu me laisses. » Mais qui a obtenu la bénédiction? C’est Abraham qui a reçu les promesses de Dieu, le pays de Dieu, la lignée par laquelle Dieu a amené́ le Messie.
Dans la première lettre aux Corinthiens 6, il nous est dit que c’est une chose horrible que les chrétiens s’accusent les uns les autres au tribunal. Ça peut être à l’occasion d’un divorce ou bien pour d’autres conflits. L’Apôtre Paul nous dit : « Pourquoi ne supportez-vous pas plutôt une injustice? Pourquoi ne vous laissez pas plutôt dépouiller? » Pourquoi est-ce que vous allez au tribunal? Pourquoi vous disputer entre vous devant la justice?
Je discutais avec un couple d’amis qui se trouvaient engagés dans une affaire commerciale où toutes sortes de promesses n’avaient pas été́ tenues. Toutes sortes de projets n’avaient pas abouti. Il y avait vraiment là tout ce qu’il faut pour faire un procès. Mais mes amis et leurs partenaires en affaires étaient tous chrétiens.
Le mari disait qu’il avait voulu aller en justice parce qu’il y avait matière à procès pour obtenir ce qu’on lui avait promis. Mais sa femme a eu la sagesse de lui dire : « Je ne me sens pas de le faire. Dieu ne souhaite pas qu’on agisse comme ça. Ce n’est pas biblique. » Et, avec humilité́, cet ami a écouté́ sa femme – et, chose plus importante, il a écouté́ le Seigneur et il a dit : « Tu as raison, on ne va pas aller en justice. »
Et il a perdu un tas d’argent. Certainement qu’un procès lui aurait permis de le récupérer, mais là, il pouvait lui dire adieu. Et ce couple m’a raconté́ ce qui est arrivé́ quelques jours après. Il y a quelqu’un sorti de nulle part qui est venu lui proposer une affaire qui, si elle se réalise, pourrait lui rapporter dix fois plus d’argent que ce qu’il a perdu. Alors ça se fera ou ça ne se fera pas. On ne prend pas le chemin de la douceur parce que secrètement, on espère que derrière il y aura un gros bénéfice. Non, on le fait parce que c’est juste.
Dieu honore les personnes douces: « Heureux ceux qui sont doux– Ceux qui prennent la voie royale qui est en fait la voie de l’abaissement, le sentier de l’humilité́, car ils hériteront la terre ! ».
Récemment, il y a une femme dans un commentaire sur notre blog qui a parlé́ de son mariage difficile, conflictuel, et une autre auditrice lui a fait cette réponse qui, il me semble, illustre remarquablement la puissance de la douceur :
« Il y a quelque chose qui pourrait apporter un apaisement dans votre situation : c’est simplement de dire : ‘Je suis désolée’. Trop souvent, quand nous le disons, nous y ajoutons un tas d’autres paroles, alors que juste dire humblement que nous regrettons, sans y ajouter d’excuses, ramènerait les choses sur une bonne voie. Avec moins de paroles et plus d’amour, cherchez ce que vous pouvez apprécier chez votre mari, et concentrez-vous là-dessus. « Il souffre, ce qui explique sa mauvaise humeur et ses querelles. Vous ne pouvez pas remédier à ce problème à sa place. Mais si vous refusez d’entrer dans le conflit, il sera obligé de se calmer finalement. Et quand les esprits se seront un peu apaisés, proposez-lui par exemple de lui masser la nuque. Essayez de l’aider à se détendre. Il a probablement peur de le faire parce qu’il craint de perdre le contrôle. Mais il a besoin de connaitre la paix. Priez pour lui dans votre cœur tout en essayant de soulager sa tension. »
Vous voyez là comment la douceur se manifeste. Et puis cette auditrice continue :
« Il y a eu des moments où moi-même je me suis bagarrée et où j’ai voulu quitter mon mari de la plus mauvaise des manières, et lui aussi de son côté. Mais lorsque j’ai commencé à me contenter de m’asseoir et d’écouter (ou de ne pas écouter quand je savais que ce que mon mari ne disait pas la vérité), et de refuser d’entrer dans la dispute, la situation s’est rapidement calmée, parce que personne n’a envie de se retrouver à crier tout seul. Cette attitude demande un peu de détachement, mais elle met rapidement fin aux disputes. Je crois vraiment que dans la plupart des cas, l’attitude d’un seul des deux partenaires suffit à rompre le cercle vicieux. »
Et c’est ce que Abraham a fait avec lot. Il a rompu le cercle vicieux en disant : « Allez, on ne va pas se disputer pour ça. Prends ce que tu veux. »
Notre auditrice continue :
« Écoutez dans un esprit de prière quels sont ses besoins, et faites ce que vous pouvez. Depuis plus d’un an, mon mariage est devenu complètement différent. Mais avant cela, nous avons d’abord traversé seize ans de disputes. Bien sûr, dans un beaucoup d’occasions, j’étais absolument certaine d’avoir raison. Mais j’ai dû grandir et découvrir qu’il y avait un meilleur chemin. Ça m’a demandé pas mal de prières et d’humilité, et puis aussi de lire de bons livres, qui m’ont montré que j’avais tort dans ma manière de gérer les choses. Mais cela vaut tellement la peine. « On ne peut pas devenir comme Christ sans connaitre la souffrance. Il y a ce verset 22 dans le livre des Actes 14: ‘C’est à travers beaucoup de difficultés qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu.’ On peut citer beaucoup d’exemples, que ce soit dans la Bible ou dans les biographies d’hommes et de femmes de Dieu. Dieu affine ses joyaux à travers le feu de l’épreuve et de la souffrance. J’étais rebutée par l’idée de souffrir, mais maintenant, je commence à voir la beauté de cet outil de Dieu, qui peut nous perfectionner mieux que quoi que ce soit.
« Au travers des souffrances et des personnes difficiles à vivre, mon cœur, par la grâce de Dieu, a été rendu meilleur. Le feu produit réellement une beauté que rien d’autre ne peut produire. Je prie pour vous. J’espère que mon témoignage vous aidera. »
Je trouve que ce sont de bonnes paroles, des paroles sages. Nous revêtir d’humilité́, nous revêtir de douceur. Cela ne nous empêchera pas de connaître le feu, la souffrance, la difficulté́, les circonstances contraires, les personnes désagréables. Mais c’est de cette manière que le Seigneur nous forme et nous modèle en faisant émerger de nous de l’or, de telle sorte que Dieu soit glorifié dans nos vies.
Dannah : Si on pouvait toutes et tous grandir en douceur. Imaginez la joie que ça apporterait à des enfants et à des conjoints partout dans le monde. Nous sommes au beau milieu d’une série de messages appelés « La beauté́ de la douceur ». Beaucoup de foyers seront transformés quand les femmes apprendront ce qu’est un esprit de douceur. Et d’ailleurs aussi beaucoup de nos messages électroniques et de nos posts sur les réseaux sociaux.
Au cours de cette série, on se réfère régulièrement à un livre de Matthew Henry, The Quest for Meekness and Quietness of Spirit. Ce livre n’existe malheureusement pas en français, mais si vous lisez l’anglais, vous pouvez le trouver sur les grandes boutiques en ligne et vous retrouverez aussi le titre dans la transcription de ce podcast. Bon. Est-ce que c’est possible de reprendre quelqu’un tout en restant douce? On découvrira ça dans le prochain podcast et je me réjouis de vous y retrouver. Alors à tout bientôt avec Réveille nos Cœurs.
Tous les extraits de la Bible sont tirés de la version Segond 21 © 2007 Société Biblique de Genève.
Réveille nos cœurs est le ministère francophone de Revive Our Hearts avec Nancy DeMoss Wolgemuth.
Avec les voix de Christine Reymond et Jeannette Kossmann.
Quelle que soit la saison de votre vie, Réveille nos cœurs vous encourage à trouver la liberté, la plénitude et à porter du fruit en Christ.