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Épisode 3 – Accueillir la Parole avec douceur

Publié le: 06 Nov 2023

Dannah Gresh : Si on a un cœur doux, on passe moins de temps à se plaindre.

Nancy DeMoss Wolgemuth :  Vous comprenez ce que la douceur dit ? C’est : « Je sais que Dieu a ses raisons, et peu importe que je les comprenne ou non. Et ce que dit un cœur qui est empoisonné par l’orgueil, c’est : « Ça aurait dû se passer autrement. Je ne vois pas pourquoi ça devrait être ainsi. Donc Dieu n’aurait pas dû agir de cette manière. »

Dannah : Vous écoutez Réveille nos cœurs

Je me demande… À quoi ressemblerait nos réseaux sociaux si tout ce qu’on y exprimait était caractérisé par la douceur ? Ou bien, comment changerait Facebook si personne ne postait de commentaire sur quoi que ce soit sans s’être d’abord assuré qu’il était motivé par un cœur doux et bienveillant ? Ou alors, que se passerait-il si les conversations entre époux, ou les discussions entre frères et sœurs étaient toutes dirigées par une humilité calme et tranquille ? Est-ce que l’atmosphère des maisons serait différente ? Est-ce que l’atmosphère de ma maison serait différente ? Je pense qu’on connaît tous déjà la réponse. 

Nous continuons cette série de podcasts sur « La Beauté de la douceur », Et vous entendrez fréquemment citer un auteur qui a vécu bien longtemps avant l’apparition des réseaux sociaux, il s’appelle Matthew Henry. Et c’est un livre qui n’existe malheureusement pas en français, mais si vous lisez l’anglais, le titre du livre est indiqué dans la transcription du premier podcast de cette série sur notre site internet reveillenoscoeurs.com 

Nancy : J’ai grandi dans le nord-est des États-Unis et une des choses dont je me souviens dans notre propriété, ce sont nos magnifiques saules pleureurs. On en trouve dans bien d’autres régions et d’autres pays, mais en tout cas, chez nous, nous avions des saules immenses et majestueux.

En lisant sur internet une citation sur la douceur qui utilise justement l’image du saule, c’est précisément à ces arbres de mon enfance que je pensais. Voilà̀ cette citation :

« La douceur est à l’opposé de la faiblesse. De même que sous l’effet de la tempête, un saule solidement enraciné plie et se contorsionne, mais ne casse pas. De même, la douceur est une force souple et résiliente qui peut surmonter les épreuves et les tourments, non pas en résistant avec raideur, mais en pliant humblement. Parce que vous connaissez le Roi tout puissant qui a préparé́ le chemin et que vous savez qu’il est sage et aimant et qu’il connaît l’issue finale. Vous pouvez admettre sans discuter ni vous regimber. [On sent là la raideur de la résistance.] Vous pouvez admettre, sans discuter ni vous regimber, que ces voix envers vous sont bonnes et céder avec douceur. Si vous résistez, vous tomberez et vous vous briserez. Si vous vous abandonnez à lui, vous resterez solidement ancré et indestructible dans la tempête la plus violente. »

Je trouve que c’est une belle image de la douceur. Rappelons-nous du saule qui surmonte les épreuves et les tempêtes. Pas en se raidissant pour résister, mais en pliant, en cédant avec douceur.

Maintenant, j’aimerais qu’on revienne un petit peu en arrière dans chaque podcast de cette série, et je me réfère à ce livre de mon ami du passé, le commentateur Matthew Henry. Je traduis directement le titre de ce livre en français, puisqu’il n’existe pas en français : Á la recherche de la douceur et de la tranquillité́ d’esprit. En entendant les citations que j’en fais à chaque fois, vous vous dites peut-être que ce n’est pas une lecture de tout repos, mais le jeu en vaut la chandelle. Ça vaut la peine de faire l’effort de se procurer de temps en temps un de ces vieux classiques. Et je rappelle que ce livre a été écrit il y a plus de 300 ans.

Donc dans ce livre, Matthew Henry souligne le fait que notre douceur se manifeste dans nos réactions envers Dieu, donc dans notre relation avec lui et dans nos réactions envers les autres. Et aujourd’hui, on va s’intéresser à la douceur vis à vis de Dieu.

Matthew Henry dit ceci : 

« La douceur envers Dieu est la soumission simple et tranquille de l’âme à toute la volonté́ de Dieu, selon ce qui lui plaît de lui faire connaître, que ce soit par sa parole ou par sa Providence. » 

Donc se soumettre à Dieu, à sa volonté, c’est faire preuve de douceur. On se soumet à la volonté de Dieu qu’il nous la fasse connaître directement au travers de sa Parole ou par les circonstances que sa Providence amène dans nos vies. Et je vais prendre cette phrase comme base pour notre podcast d’aujourd’hui

  • Soumission à la Parole de Dieu, 
  • Et soumission aux choix de Dieu, à sa providence dans nos vies. 

On va donc commencer par soumission, douceur en réponse à la Parole de Dieu. La lettre de Jacques au premier chapitre, verset 21, dit que nous devons accueillir avec douceur la parole qui a été plantée en nous et qui peut sauver notre âme. La Bible, c’est la Parole de Dieu et elle peut nous procurer un salut éternel. Elle peut nous sanctifier. Elle peut nous purifier, nous renouveler, elle peut transformer nos vies,

Mais elle ne fera rien de tout cela si nous ne l’accueillons pas. Si nous résistons à ce qu’elle nous dit, si nous n’avons pas un esprit humble, un esprit ouvert et qui se laisse enseigner, peut -être qu’on ne dit pas d’une façon consciente Ah non, je ne vais pas accueillir cette parole, mais on passe simplement par-dessus ces choses, on néglige ces domaines de vérité, on ne les recoît pas. 

Et quelquefois, en lisant la Bible ou en écoutant une prédication, on découvre une vérité́ de la Parole de Dieu et on se dit : « Ah non, impossible, je ne peux pas faire ça, c’est trop difficile. » Ou plus simplement : « Pas question. » Si on résiste à la Parole de Dieu, elle ne sauve pas notre âme, elle ne nous transforme pas, elle ne nous sanctifie pas. Donc, c’est important d’accueillir avec un esprit de douceur la parole qui est plantée en nous et qui peut sauver nos âmes.

Répondre avec douceur à la Parole de Dieu, accueillir la Parole de Dieu avec douceur, ça veut dire avoir une oreille qui écoute. Et vous savez, j’aime bien ce verset qui se trouve dans le premier livre de Samuel au chapitre 3, où Élie, le grand prêtre, parle au jeune Samuel et lui dit : « S’il t’appelle, [donc si Dieu t’appelle,] tu diras Parle, Seigneur, car ton serviteur écoute. »  (verset 9)

Ça, c’est un modèle à suivre pour chacun, chacune de nous. La question n’est pas si, il vous appelle, mais quand il vous appelle. Quand Dieu vous parle au travers de sa Parole, chaque fois que vous ouvrez ce livre, c’est Dieu qui vous parle. Alors, chaque fois que vous l’ouvrez, dites : « Parle Seigneur car ton serviteur écoute, ta servante écoute. » Chaque fois que vous entendez une prédication à l’église : « Parle, Seigneur, parce que ton serviteur écoute. » Chaque fois qu’une amie vous parle de la Parole de Dieu, ou que vous êtes dans un petit groupe d’étude biblique, ou lors de vos moments privilégiés, tranquilles avec Dieu, dites « Parle, Seigneur, parce que ta servante écoute. »

Accueillir la parole avec douceur, ça veut dire écouter. Dans l’Ancien Testament, on trouve beaucoup d’exemples de l’attitude opposée. Dieu envoie des prophètes pour avertir son peuple. Mais L’Écriture dit que son peuple n’écoutait pas, qu’il refusait de changer.

Mais ça n’est pas seulement dans l’Ancien Testament. De nos jours, nos églises, nos communautés sont remplies de personnes entêtées. Combien de fois on est là, assis, présent, mais on ne prête pas vraiment l’oreille !

Bien sûr, nos oreilles physiques entendent sans doute, mais nous n’écoutons pas avec notre cœur. Voilà̀ pourquoi, quand je me rends à l’église sur le chemin, (je ne prétends pas que je le fais toutes les semaines, mais j’essaie d’en faire une habitude quand je sais que je vais entendre la Parole de Dieu.)  J’essaye de préparer mon cœur et je prie : « Seigneur, donne-moi des oreilles pour écouter. »

Dans ce sens, ça a relativement peu d’importance que le pasteur, le prédicateur soit ou non un communicateur hors pair, dans la mesure où cette personne ouvre la Parole de Dieu et dit la vérité́, il y a pour moi quelque chose à écouter. Ces gens n’ont pas besoin d’être de grands orateurs pour que je reçoive quelque chose, parce que c’est la Parole de Dieu qui est puissante.

Écouter. Écouter. Écouter. Voilà ce que signifie accueillir la Parole avec douceur. 

Accueillir la Parole avec douceur ne veut pas seulement dire avoir un cœur qui écoute, c’est aussi avoir un cœur humble, avoir un esprit enseignable. Bien souvent, au cours des années, j’ai commencé́ mes moments privilégiés devant le Seigneur en disant cette prière du Psaume 25 « Éternel, fais-moi connaître tes voies, enseigne-moi tes sentiers ! Conduis-moi dans ta vérité́ et instruis- moi. » 

Nous devons avoir un cœur qui prie : « Seigneur, montre-moi. J’ai besoin d’apprendre. Je viens pour être enseignée. » Et c’est pour ça que je trouve tellement important, pour moi qui enseigne régulièrement la Parole, d’aller à l’église, d’entendre prêcher la Parole et de laisser Dieu m’enseigner. Et quand je me prépare à enseigner moi-même, c’est important que j’aborde la Parole de Dieu, non pas en tant qu’enseignante, mais en tant qu’étudiante pour écouter, pour apprendre, pour être enseignée.

Avoir un esprit de douceur, c’est avoir un esprit ouvert, prêt à répondre à la Parole de Dieu. Et c’est se poser des questions comme par exemple: 

  • Comment est-ce que ça s’applique à moi, ce que j’entends, et non pas parmi mes connaissances à qui je pourrais envoyer un lien vers cette prédication, ni non plus J’espère que la personne qui est assise à côté́ de moi, peut-être mon conjoint, ma fille adolescente, j’espère qu’ils écoutent bien. Non, Je dis Seigneur, que ce que je viens d’entendre change quelque chose en moi. Quoi que Dieu me dise au travers de sa Parole, je suis disposée à faire dans ma vie les ajustements nécessaires pour obéir. 

On peut se demander aussi

  • Est-ce que je prête attention aux réprimandes que Dieu m’adresse ? 
  • Est-ce que j’écoute vraiment la Parole de Dieu ?
  • Et comment est-ce que je réagis quand Dieu me corrige au travers de sa Parole, quand il me communique des instructions.
  •  Est-ce que, par orgueil, je me rebiffe ?
  •  Est-ce que je laisse glisser ça comme de l’eau sur les plumes d’un canard ? 
  • Ou bien est-ce que je réagis avec détermination, en toute humilité́, avec douceur, ou même en repentance si nécessaire.

Accueillir la Parole de Dieu avec douceur, ça veut dire aussi ne pas discuter. Dieu est Dieu. Quelque part, on ne discute pas avec Dieu. Bien sûr, on peut lui demander : « Mais ça veut dire quoi tout ça ? » On peut avoir du mal à comprendre, on peut se débattre avec le sens, mais une fois qu’on a compris ce que ça voulait dire, on ne discute pas avec Dieu. Il a parlé́, il est Dieu, il est Seigneur et sa Parole a autorité́ dans notre vie. 

Accueillir la Parole de Dieu avec douceur, c’est être obéissant, on pourrait utiliser cette image, c’est plier le genou et dire : « Oui, votre Majesté. » 

On trouve dans Ezéchiel 24 un passage intéressant qui, me semble-t-il, illustre puissamment cette réponse douce, humble et obéissante à la Parole de Dieu. J’aimerais commencer à lire au verset 15 : 

« La Parole de Dieu m’a été adressée :  Fils de l’homme. (Donc, cette expression désigne le prophète Ezéchiel auquel Dieu s’adresse) Fils de l’homme, je vais t’enlever par une mort soudaine ce qui fait les délices de tes yeux. Tu ne te lamenteras pas, tu ne pleureras pas, et tes larmes ne couleront pas. » (Versets 15 et 16) 

Dieu dit à Ezéchiel : « Je vais te prendre ce que tu as de plus précieux. Mais pour que ça serve d’image au peuple d’Israël, tu ne devras manifester aucun signe extérieur de peine ou de deuil ! »

Et Dieu continue, au verset 17 : 

« Sanglote en silence. [Tu peux le faire dans ton cœur, mais tu ne l’exprime pas]. Ne prends pas le deuil des morts. Attache ton turban mets tes sandales à tes pieds. Ne te couvre pas la barbe et ne mange pas le pain des autres. » (v.17)

C’est-à-dire : ne fais aucune des choses qui sont les expressions culturelles normales de chagrin, de douleur ou de deuil. 

Et voilà ce qu’Ezéchiel répond : 

« J’ai parlé au peuple le matin, et ma femme est morte le soir. Le lendemain matin, je me suis comporté comme cela m’avait été ordonné. » (verset 18)

Je ne suis pas en train de dire que c’est l’habitude de Dieu de faire mourir les conjoints des gens. Dans ce passage, Dieu fait quelque chose d’absolument inhabituel, parce qu’il a une leçon tout à fait spéciale à enseigner à son peuple. Et ce n’est pas là ce que je veux souligner.

La leçon importante pour nous, je crois, c’est que Dieu donne à Ezéchiel un ordre qui touche le domaine le plus sensible de sa vie. Dieu lui dit : « Tu vas perdre ce qui est le plus précieux à tes yeux. Et quand ça va arriver, tu ne manifesteras aucun signe extérieur de douleur. »

Et Ezéchiel dit : « Le soir, ma femme est morte, et le matin suivant, j’ai fait exactement ce que Dieu m’a dit de faire. » C’est ça accueillir la Parole de Dieu avec douceur. C’est dire : « Oui, Seigneur, quoi que tu dises, ma réponse est oui. » C’est l’attitude de cœur qu’on trouve décrite aussi dans le psaume 119, verset 60 : « Je fais preuve d’empressement. Je n’attends pas pour obéir à tes commandements. »

Oui, c’est accueillir la Parole de Dieu avec douceur. C’est ça dresser et agiter le drapeau blanc : « Oui, Seigneur, je me rends » chaque fois qu’on est confronté́ à la Parole de Dieu.  Est-ce que vous possédez ce cœur empressé de répondre à sa parole?

Maintenant on va parler de la douceur en tant que soumission au choix de Dieu et à sa providence dans nos vies. Parfois, franchement, les circonstances de nos vies sont mystérieuses. On ne comprend pas ce que Dieu est en train de faire et on est appelées à réagir avec douceur, à recevoir, à accueillir les choix de Dieu pour nos vies 

Et on ne va pas le nier, quelquefois, les circonstances qu’on est amenées à traverser ne sont pas seulement mystérieuses, elles sont profondément douloureuses. Un commentaire biblique dit que « la douceur est cette disposition d’esprit dans laquelle, sans discuter ni résister, nous accueillons comme bonnes les façons dont Dieu agit dans nos vies. »

Je vais la relire cette citation parce que je trouve que c’est une description vraiment puissante de la douceur. « La douceur est cette disposition d’esprit dans laquelle, sans discuter ni résister, nous accueillons comme bonnes les façons dont Dieu agit dans nos vies. » La personne douce ne combat pas contre Dieu, elle s’abstient de plus ou moins débattre ou de contester avec lui.

La douceur dit : « Seigneur, si c’est ce que tu veux, c’est ce que je veux. Je n’ai pas besoin de comprendre, Je n’ai pas besoin d’être d’accord. J’accepte. J’accueille les choix que tu fais pour ma vie. »

Et là aussi, on peut trouver dans les Écritures une puissante illustration de la réaction de la douceur face aux voies souveraines de Dieu. Il y a un exemple frappant dans le chapitre 2 du livre de Job, les versets 9 et 10. Job vient de perdre la plus grande partie de ce qu’il avait. Il a perdu ses enfants, sa santé, pratiquement tout ce qu’il avait dans ce monde.

« La femme de Job lui dit : Tu persévères dans ton intégrité ? Maudis donc Dieu et meurs ! Mais Job lui répond : Tu tiens le langage d’une folle. Nous acceptons le bien de la part de Dieu, et nous n’accepterions pas aussi le mal ? Dans tout cela, Job ne pécha pas par ses lèvres. » 

Où est la douceur là dedans ? La douceur, c’est de dire : « Je ne vais pas seulement accueillir les voies de Dieu quand il fait pleuvoir sur moi ses bienfaits, par exemple de l’argent, des enfants, de la richesse, de la renommée, de la prospérité́, une bonne santé, etc. Je vais aussi accueillir la leucémie, la pauvreté́, les difficultés dans mon couple, ce défi dans la santé d’un de mes enfants. Je vais accueillir tout cela comme venant également de la main de Dieu. « Je vois là aussi la réponse de la douceur.

Job répond à sa femme. « Ce sont les femmes folles qui disent maudis Dieu et meurs. » Alors cette phrase : « Maudis Dieu et meurs ! » Ce n’est pas forcément quelque chose qui va sortir de notre bouche, mais est-ce qu’on n’a pas une tendance naturelle à résister au choix de Dieu ? Et Job nous rappelle, c’est une folie est-ce qu’on ne doit pas accueillir de la part de Dieu, le bien mais aussi le mal ?

Dans son livre, Matthew Heny écrit encore :

« Lorsque la providence de Dieu met sur notre route des événements douloureux et affligeants, non seulement la douceur nous permet de rester en paix malgré eux, mais encore elle nous réconcilie avec eux. Elle nous rend capables non seulement de supporter le mal, mais de le recevoir de la main de Dieu tout autant que le bien. Nous embrassons le bâton qui nous frappe… » 

Ça, c’est une expression assez forte. Il s’agit du bâton de Dieu qui nous châtie et qui nous discipline. On pourrait le dire ainsi : nous bénissons Dieu même lorsque la manière dont il conduit nos vies est douloureuse.

Je sais que ce qu’on dit là, c’est un peu dur à digérer et qu’il est certainement plus facile d’en parler que de le vivre. Mais c’est ça un cœur doux.

Et Matthew Henry continue.

« Nous embrassons le bâton qui nous frappe, ne nous risquant pas à disputer avec notre Créateur, ne voulant pas lui dicter notre volonté ». 

Autrement dit, nous ne nous risquons pas à contester avec Dieu et nous n’avons pas la présomption de lui dire ce qu’il devrait faire parce qu’il est Dieu et que nous, nous ne le sommes pas. À nous de rester tranquilles et de « ne pas ouvrir la bouche parce que c’est Dieu qui le fait. »

Et avec cette douceur vient la paix. Avec cette douceur vient la joie, avec cette douceur vient le repos. Quand nous accueillons les voies de Dieu envers nous comme venant de sa propre main.

Je vais prendre une illustration dans le livre du Lévitique dans l’Ancien Testament. Vous vous souvenez peut-être que Aaron était le grand prêtre et ses deux fils, Nada et Habib étaient également prêtres. Mais ces deux hommes sont venus devant Dieu avec un feu que Dieu n’avait pas autorisé́, et il les a frappés. Donc ils sont morts. Je le répète, c’était le temps où Dieu établissait la nation d’Israël. Il avait besoin que son peuple sache Qu’il était un Dieu saint. 

Maintenant, supposez que vous ayez été la mère de ces deux garçons. Est-ce que vous auriez été tentée de faire des reproches à Dieu et de dire « Ce n’est pas juste? » Est-ce que vous auriez été tentée de résister à la volonté de Dieu?

 Je lis dans ce livre du Lévitique, chapitre 10, verset 3.

« Moïse dit à Aaron : ‘C’est ce que l’Éternel a déclaré lorsqu’il a dit : ma sainteté devra être respectée par ceux qui s’approchent de moi et ma gloire révélée devant tout le peuple.’ Aaron garda le silence. » 

Aaron a accueilli avec douceur la main de Dieu qui le disciplinait. 

Bien sûr, ça ne veut pas dire que Dieu agit toujours de cette manière. On pourrait essayer d’expliquer plus en détail les raisons pour lesquelles Dieu a pu agir ainsi. Mais le point à retenir, je crois, c’est que Aaron a dit : « Si Dieu l’a fait, je n’ai pas à discuter, Je n’ai pas à résister. »

 Le commentateur Matthew Henry dit :

Telle est la loi de la douceur : ce qui plaît à Dieu ne doit pas nous déplaire. Qu’il agisse comme il lui semble bon, car ce qu’il fait est le meilleur [on en revient  à l’idée de faire confiance à Dieu parce qu’il est bon]. [Maintenant attention, il y a vraiment matière à réflexion], C’est pourquoi l’âme douce et tranquille dit : ‘S’il arrivait que Dieu s’en remette à moi pour prendre la décision [ autrement dit si Dieu me demandait mon avis sur la manière de gérer cette situation], je lui laisserais le soin de choisir à ma place, car je suis parfaitement convaincu qu’il sait mieux que moi-même ce qui est bon pour moi.’ 

Si Dieu me disait Qu’est-ce que tu en penses, toi ? Qu’est-ce qu’il faudrait faire dans cette situation ? Et bien moi je lui répondrais : « Seigneur, tu sais ce qui est le mieux. » Ce n’est peut-être pas ce que je préfère. Ce n’aurait peut-être pas été mon choix. Ce n’est peut-être pas le scénario que j’aurais écrit, mais je l’accepte comme une bonne chose parce qu’il vient de Dieu.

Vous voyez : l’essence de la douceur, en ce qui concerne les circonstances de notre vie, c’est l’acceptation tranquille et confiante, sans irritation, sans résistance, sans ressentiment. C’est savoir que rien ne peut toucher à ma vie si le Dieu sage et aimant n’en a pas donné la permission. 

Voilà pourquoi on n’a pas besoin de passer la vie à s’énerver, à se fâcher, à se sentir frustrées, irritables à tout le temps être sur la défensive. La douceur, c’est un : « Oui, Seigneur, je reçois cela de ta main. » Un oui tranquille et décidé.

Dans l’Ancien Testament, il y a un incident de la vie de David qui nous le montre dans l’état d’esprit opposé à celui-ci. Bien des fois, David était animé d’un esprit de douceur, mais à une occasion au moins, cet esprit lui a manqué́. Rappelez-vous cet épisode où l’Arche de l’Alliance a été transportée sur un char tiré par des bœufs, (ce qui d’ailleurs n’aurait jamais dû̂ être le cas.)

Et le chariot bougeait tellement que l’arche a failli tomber et un homme nommé Uzza a étendu la main pour la retenir. Et Dieu a frappé Uzza qui est mort. Encore une fois, je veux être bien claire, ne pas donner l’impression que Dieu est tout le temps en train de frapper les gens. Heureusement non. Mais c’est ce qui est arrivé dans cette circonstance. Et l’Écriture, dit :

« David fut troublé [d’autres traductions disent ‘irrité’] de ce que l’Éternel avait infligé une telle punition à Uzza… David eut peur de Dieu en ce jour-là, et il se dit : ‘Comment l’arche de l’Éternel pourrait-elle entrer chez moi ?’ Il ne voulut pas prendre l’arche chez lui, dans la ville de David. » (2 Samuel 6.8-10)

David s’est irrité, il a eu peur, mais surtout, il s’est enfermé dans une attitude de refus. Quelque part, il dit : « Si c’est comme ça que Dieu doit se comporter quand l’arche est là, moi je préfère me passer de l’arche et on va la caser ailleurs. »

Je crois que dans cette crainte, il y avait sans doute quelque chose de sain. Mais j’en ai peur à cette occasion. Sa crainte venait d’une attitude de résistance à Dieu. David était en colère et sa colère reflétait un manque de douceur. Contrairement à Aaron qui, lui, avait gardé́ le silence, il n’avait pas ouvert la bouche parce qu’il savait que si Dieu avait agi ainsi, c’était juste.

Permettez-moi de vous lire quelques autres citations qui m’ont vraiment parlé́ à ce sujet. Une qui vient de Thomas Watson. C’est un autre puritain anglais du XVIIe siècle qui écrivait :

« Murmurer, c’est vous élever contre Dieu, parce que vous vous placez au-dessus de Dieu, comme si vous étiez plus sage que lui. » 

C’est tout le contraire de la douceur, murmurer contre les voies de Dieu. Quand on dit : « Pourquoi est-ce que ça doit être comme ça ? Pourquoi est-ce que ça ne peut pas être différent ? Murmurer, c’est se retourner contre Dieu. C’est une trahison cosmique contre le Dieu de l’univers. Nous nous plaçons nous-mêmes plus haut que Dieu, comme si nous avions plus de sagesse que lui, nous dit Thomas Watson.

On veut être Dieu. Eh bien non, on ne peut pas l’être, on ne l’est pas et on ne le sera jamais. Alors, reconnaissons que c’est lui qui est Dieu, point final. Et laissons Dieu être Dieu. 

J’ai entendu une magnifique citation de Jean Calvin, un des grands Réformateurs. Je pense qu’il vaut la peine de la citer dans ce contexte. Calvin dit : 

« Pourquoi les gens s’inquiètent-ils tellement lorsque Dieu leur envoie des circonstances complètement contraires à leurs désirs ? Tout simplement parce que ces gens refusent de reconnaître que Dieu a une raison, et une bonne raison, pour tout ce qu’il fait. Dès que ce que Dieu nous envoie ne correspond pas à nos désirs, nous discutons avec lui, nous portons plainte contre lui, pas de manière ouverte bien sûr, mais notre comportement prouve que telle est bien notre intention. Mais de quel esprit sommes-nous animés ? Nous résistons à Dieu avec un cœur empoisonné tout aussi bien que si nous disions : « Ce que Dieu fait est complètement stupide. » 

Vous comprenez ce que la douceur dit ? C’est : « Je sais que Dieu a ses raisons, et peu importe que je les comprenne ou non. » Et ce que dit un cœur qui est empoisonné par l’orgueil, c’est : « Ça aurait dû se passer autrement. Je ne vois pas pourquoi ça devrait être ainsi. Donc Dieu n’aurait pas dû agir de cette manière. »

C’est comme si on accusait Dieu d’être un tyran ou de manquer de jugement. Et certaines personnes ne se gênent même pas de le dire ouvertement, ce qui est un horrible blasphème.

Ce peut être à l’occasion de choses importantes, mais quelquefois aussi de petites choses. En fait, ce sont souvent de petites choses qui mettent au jour notre manque de douceur, notre résistance.

Vous savez, il y a quelques temps, j’avais été absente pour quelques semaines et à mon retour, j’ai découvert qu’une entreprise était en train de refaire la toiture des maisons de la copropriété́ où je vis. Pendant mon absence, les toits de la plupart des maisons avaient été refaits. Mais le lendemain de mon retour, c’était le tour de la mienne. J’étais fatiguée par mon voyage. C’était enfin le week-end et moi pendant le week-end, j’aime tellement faire la sieste et tout le samedi et tout le dimanche au-dessus de ma tête, les couvreurs tapaient, tapaient, tapaient encore.

Et je me disais : « Ce n’est pas juste, Ils auraient dû le faire ça, pendant que j’étais loin. Pourquoi est-ce que personne ne m’a rien dit alors ? » Je n’ai pas dit ça à voix haute. Enfin, pas très fort. Mais tout au long des huit jours où le bruit des marteaux n’a pas cessé sur ma maison et sur celles de mes voisins, je n’arrêtais pas de penser : « Ce n’est pas juste, je ne comprends pas. »

Mais vous savez, la douceur dit : « C’est un événement auquel je ne peux rien. C’est quelque chose que je n’ai pas demandé. Bien sûr, s’ils m’avaient demandé́ mon avis, on aurait peut-être pu programmer ça autrement. Mais ça ne vaut pas la peine de perdre la paix de Dieu en persévérant dans une attitude qui revient en fait à remettre en question ses choix. »

Ça fait plusieurs semaines que je me bats avec un mal de gorge et que j’essaie de m’en débarrasser. C’est perturbant. Ça m’est difficile de parler et d’enseigner et quelques fois, je me suis dit : « Ah, ce n’est pas juste ! »

Mais vous comprenez, peu importe que j’y voie une raison ou pas. Le fait est que, apparemment, Dieu, lui, y voit une raison. Donc la douceur dit : « Seigneur, si ça te plaît, ça me plaît aussi. »

Ok, si vous avez mal à la gorge, vous pouvez aller chez le médecin. Vous pouvez vous soigner. Dans mon problème de couvreur, à un moment donné, j’ai appelé́ l’entreprise et puis je leur ai demandé́ : « Vous savez, j’ai des interviews demain, est- ce que ce serait possible d’arranger les horaires ? » Donc voilà̀, s’il y a des points qu’on peut modifier, alors tant mieux, on le fait.

Mais le problème apparaît quand on développe cet esprit de revendication ; « J’ai le droit à la paix, à la tranquillité́. J’ai le droit de faire la sieste le samedi et le dimanche sans qu’il y ait des gens qui viennent jouer du marteau sur mon toit ». Alors qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce qu’on perd notre paix ? Est-ce qu’on perd notre joie ? Est-ce qu’on perd notre communion avec Dieu ? Est-ce qu’on décrédibilise notre témoignage vis à vis du monde ?

Comment est-ce qu’on réagit aux circonstances de la vie quand elle nous dérange ou qu’elles font même plus que nous déranger ? Peut-être qu’il ne s’agit pas simplement du toit de la maison. Peut -être que c’est le cas pour vous. Votre maison a été endommagée par une tempête, par un incendie. Ou peut-être que vous avez subi un revers financier, ou bien que vous devez faire face à la charge d’un parent âgé́ atteint de démence ou de la maladie d’Alzheimer. Ou bien Dieu ne vous donne pas le conjoint ou l’enfant après lequel vous soupirez. 

Alors, j’aimerais vous laisser avec cette question : Quelle est votre attitude de cœur ? Est-ce que vous ruminez sans cesse : « Ce n’est pas normal, je ne vois pas pourquoi ça m’arrive. » Ou est-ce que vous dites : « Seigneur, si ça te plaît, ça me plaît, je l’accepte. » Est-ce que vous voulez continuer à rechercher l’esprit de douceur ? 

Dannah : La douceur peut vraiment avoir un grand impact dans nos vies, n’est-ce pas ? Nous espérons que ce que nous avons entendu aujourd’hui nous aidera tous et toutes à intégrer la douceur dans notre vie quotidienne. 

Aujourd’hui nous nous sommes penchées sur la douceur vis-à-vis de Dieu et dans le prochain podcast nous explorerons la douceur vis-à-vis des autres. Je me réjouies de vous y retrouver et je vous dis : « À tout bientôt » avec Réveille nos cœurs.

 

Tous les extraits de la Bible sont tirés de la version Segond 21 © 2007 Société Biblique de Genève.

Réveille nos cœurs est le ministère francophone de Revive Our Hearts avec Nancy DeMoss Wolgemuth. 

Avec les voix de Christine Reymond et Jeannette Kossmann. 

Quelle que soit la saison de votre vie, Réveille nos cœurs vous encourage à trouver la liberté, la plénitude et à porter du fruit en Christ.

Nous faisons partie de l'organisation internationale Revive Our Hearts aux Etats-Unis.

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