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Le vrai contentement

Je crois que bien souvent, j’ai une image erronée du contentement. Je m’imagine l’insouciance d’une personne dont la vie est parfaite. Elle n’est pas surchargée de travail, ni accablée par de nombreux problèmes. Elle sait toujours quoi dire, ses relations sont équilibrées, pleines de respect mutuel et de longues conversations dans des cafés confortables. Quand les temps sont durs, elle tient bon, elle est capable de gérer les difficultés avec un esprit bienveillant. 

C’est loin d’être mon cas ! J’ai des craintes qui surgissent, des tas de problèmes qui me pèsent et mes relations sont décevantes. Parfois, je suis juste découragée sans raison apparente. J’admire l’assurance dont l’apôtre Paul fait preuve quand il dit : « J’ai appris à être content de l’état où je me trouve. » (Phil. 4 :11) (LSG).

Le contentement, ce n’est pas…..

Plus je réfléchis aux lettres de Paul, plus l’idée que je me fais du contentement se précise. Paul n’est pas insouciant, sans aucun problème, ni entouré de relations positives. En fait, en découvrant ce qu’a été sa vie, je peux me faire une idée plus complète de ce qu’est le contentement, en comprenant surtout ce qu’il n’est pas !

  1. Le contentement n’est pas une vie sans problèmes.

Le contentement ne consiste pas à tout avoir et à trouver l’équilibre parfait entre travail et famille. Ce n’est pas non plus un moment idyllique passé à se balancer sur un hamac, à siroter du thé sucré et à lire un livre par une fraîche après-midi d’automne, alors que le monde autour de vous s’écroule. La description que fait Paul de son séjour en Asie ne ferait probablement pas la une de Facebook :

« Nous ne voulons pas, en effet, vous laisser ignorer, frères, au sujet de la tribulation qui nous est survenue en Asie, que nous avons été excessivement accablés, au-delà de nos forces, de telle sorte que nous désespérions même de conserver la vie… » (2 Corinthiens 1 : 8) (LSG)

Accablé, affligé, désespéré – ces adjectifs ne sont pourtant pas en opposition avec une âme satisfaite.

  1. Le contentement n’est pas l’absence de conflits relationnels ni d’angoisse. 

Paul a eu sa part de désaccords relationnels, allant jusqu’à se séparer de Barnabas à cause d’une dispute concernant Marc (Actes 15 :39). Il a également dû faire face à des angoisses et des conflits. 

« C’est dans une grande affliction, le cœur angoissé, et avec beaucoup de larmes, que je vous ai écrit, non pas afin que vous fussiez attristés, mais afin que vous connussiez l’amour extrême que j’ai pour vous. » (2 Cor. 2 :4) (LSG)

Aimer signifie que parfois notre cœur est lourd. Le contentement n’est pas une indifférence envers les autres et ce qu’ils vivent. Au contraire, nous devons nous attendre à ce que, de la profondeur de notre amour des uns pour les autres, découle beaucoup de larmes et même de l’angoisse.

  1. Le contentement n’est pas une vie sans découragement et sans gémissement face à nos problèmes.

Nous pensons à tort que le contentement consiste à conserver en permanence une attitude positive. Jésus lui-même, à la veille de sa crucifixion, avait l’âme troublée et, à l’agonie, il a prié plusieurs fois son Père de le secourir. Paul a décrit sa propre expérience d’une détresse similaire :

« Aussi nous gémissons dans cette tente, désirant revêtir notre domicile céleste. » (2 Cor. 5 : 2) (LSG).

Le contentement ne signifie pas que nous sommes exempts de découragements, d’une aspiration pour autre chose dans les moments déchirants. Le fait de crier vers Dieu pour être soulagé dans nos douleurs ne s’oppose pas à l’idée de contentement.

  1. Le contentement n’est pas la libération de la peur et de l’anxiété.

Paul a décrit plusieurs fois et avec force détails son trouble intérieur :

« Depuis notre arrivée en Macédoine en effet, nous n’avons connu aucun repos ; nous étions au contraire pressés de toutes parts : luttes au-dehors, craintes au-dedans. » (2 Cor. 7 :5) (SG21)

« Cinq fois j’ai reçu des Juifs les quarante coups moins un, 25 trois fois j’ai été fouetté, une fois j’ai été lapidé, trois fois j’ai fait naufrage, j’ai passé un jour et une nuit dans la mer. 26 Fréquemment en voyage, j’ai été en danger sur les fleuves, en danger de la part des brigands, en danger de la part de mes compatriotes, en danger de la part des non-Juifs, en danger dans les villes, en danger dans les déserts, en danger sur la mer, en danger parmi les prétendus frères. 27 J’ai connu le travail et la peine, j’ai été exposé à de nombreuses privations de sommeil, à la faim et à la soif, à de nombreux jeûnes, au froid et au dénuement. 28 Et, sans parler du reste, je suis assailli chaque jour par le souci que j’ai de toutes les Eglises. » (2 Cor. 11 :24-28) (SG21)

Paul était confronté à l’anxiété et aux dangers extérieurs. Il n’a pas caché ses luttes, tant physiques qu’émotionnelles. Au contraire, il a partagé ses faiblesses, ses difficultés et ses fardeaux afin de se glorifier d’autant plus dans la force du Christ (2 Cor. 4 :7).

  1. Le contentement n’est pas la libération de la lutte contre le péché.

Paul n’était pas libéré du péché. Il luttait quotidiennement contre ses mauvais choix :

« Je ne comprends pas ce que je fais : je ne fais pas ce que je veux et je fais ce que je déteste. » (Rom. 7 :15) (SG21)

Paul a combattu le bon combat. Ce n’était pas facile. La vie chrétienne est parfois décrite comme une course, une bataille, un accouchement. Chacun de ces termes désigne une lutte active (et douloureuse) et non une promenade tranquille dans un parc. Lutter avec force contre le péché et les mauvais choix ne s’oppose pas non plus à l’idée du contentement.

Le vrai contentement 

Au milieu des craintes, des circonstances difficiles et des batailles internes, Paul revendique malgré tout le contentement en toutes choses. Si le contentement ne correspond pas à ces idées reçues, à quoi ressemble-t-il ?

Jérémie 17 :7-8 (SG21) nous dit :

« Béni soit l’homme qui fait confiance à l’Eternel

et qui place son espérance en lui !

8 Il ressemble à un arbre planté près de l’eau

et qui étend ses racines vers le cours d’eau :

il ne s’aperçoit pas de la venue de la chaleur

et son feuillage reste vert.

Lors d’une année de sécheresse, il ne redoute rien

et il ne cesse pas de porter du fruit. »

Dans une année de sécheresse, l’arbre planté près d’un ruisseau continue à porter du fruit.

Le contentement n’est pas le fruit de circonstances parfaites ou d’un tempérament calme. C’est le résultat de notre confiance dans le Seigneur.

Paul a été confronté à la peur, à l’anxiété, aux dangers physiques et aux difficultés, comme nous tous. Pourtant, il a fait face à cela dans la prière, avec une profonde assurance dans la bonté de Dieu.

La confiance de Paul dans les réalités spirituelles s’est avérée plus grande que son expérience terrestre et matérielle. Paul a vécu une vie de contentement sur cette terre en puisant à une source céleste. Romains 8 est un aperçu des vérités qui lui ont apporté la paix au milieu de diverses épreuves :

Paul se réjouissait de ce que son identité était clairement définie : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. » (v. 1) Il s’est concentré sur les questions spirituelles : « De fait, la nature humaine tend vers la mort, tandis que l’Esprit tend vers la vie et la paix. »  (v. 6).

Paul a compris que rien ne pouvait lui arriver et que Dieu pouvait transformer le mal en bien. « Du reste, nous savons que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés conformément à son plan. » (v. 28).

Il savait que Dieu était pour lui : « Que répondrons-nous donc à ces choses ? Si Dieu est pour nous, qui peut être contre nous ? Lui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi avec lui gracieusement toutes choses ? » (v. 31-32).

Il faisait confiance à la seule relation qui ne faillira jamais : « Que dirons-nous donc de plus ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? 32 Lui qui n’a pas épargné son propre Fils mais l’a donné pour nous tous, comment ne nous accorderait-il pas aussi tout avec lui ? » (v. 38-39).

Au milieu des turbulences de la vie, la bonne nouvelle reste inchangée : nous ne sommes pas condamnés. L’Esprit vit en nous. Dieu travaille à notre bien. Il est pour nous. Rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu.

Notre monde (et notre propre imagination) continuera à nous faire miroiter le rêve impossible d’une vie insouciante. Si nous courons après le mirage du contentement, nous ne le trouverons jamais. En revanche, en faisant confiance à Christ au milieu des épreuves, des difficultés et des problèmes, nous trouvons un rafraîchissement pour nos âmes. Comme le disait Charles Surgeon : « Si le Christ n’était qu’une citerne, nous aurions tôt fait d’épuiser sa plénitude, mais qui peut vider une fontaine* ?»

C’est de la source céleste que jaillit le vrai contentement.

 

 

* C. H. Spurgeon and Edmond Hez Swem, Spurgeon’s Gold: New Selections from the Works of C.H. Spurgeon. (Washington: Judd & Detweiler, Printers, 1888), 198.

 

Segond 21 © 2007 Société Biblique de Genève


© Revive Our Hearts. Écrit par Melissa Kruger. Traduit et utilisé avec autorisation. 

 

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