Quelquefois, il suffit de pas grand-chose, comme une simple pensée qui nous traverse l’esprit pour sentir notre estomac se nouer. :
- Je dois les rappeler.
- Cette pièce est pleine d’inconnus.
- Non, s’il vous plaît, dites-moi qu’il n’y a pas de conflit d’horaire.
- Cette liste de choses à faire ne cesse de s’allonger.
- Je ne veux pas rencontrer cette nouvelle personne — j’ai tellement tendance à me ridiculiser.
- Est-ce que je ne vais pas rater quelque chose ?
Et ce ne sont là que quelques exemples. L’anxiété m’a piquée, oppressée, frappée et tourmentée depuis que j’étais enfant. Si j’ai gardé de précieux souvenirs de mon enfance, je pourrais aussi remplir un album de moments où l’anxiété était à son comble. Enfant, je n’aurais pas su dire pourquoi je n’aimais pas les grands rassemblements ou pourquoi je détestais l’école, même si j’aimais mes enseignants et que j’apprenais facilement. En grandissant, j’ai commencé à reconnaître ce qu’était vraiment cette bête en moi. On peut appeler cela du perfectionnisme, une volonté de réussir, une peur de ne pas se réveiller (ce qui causait des activités de somnambulisme étranges et fréquentes). On peut aussi le qualifier de réserve, de timidité ou de l’assurance dans la prise de décisions. Mais soyons honnêtes : j’étais rongée par l’anxiété. J’avais peur de me tromper dans mes actions, mes actes ou ma tenue. Le reconnaître était une chose. Trouver une solution était une autre paire de manches. Pendant mes années universitaires, l’anxiété continuait de dicter ma vie. Je passais des nuits blanches sans fin et j’ai même eu un zona induit par le stress qui a ébranlé mon système nerveux. (Encore aujourd’hui, quand je suis épuisée et au bout du rouleau, mon dos ressent des douleurs névralgiques qui sont des effets résiduels du zona.) Vingt-cinq ans plus tard, je vois à quel point j’en ai été esclave. Après tous ces maux de tête, ces crises de panique et ces discussions décousues avec ma mère, je commence enfin à dire : « Attendez. Dieu ne veut pas que je vive comme ça. » L’anxiété ne doit pas être la force motrice de nos vies. Et elle ne doit surtout pas nous détruire. Si, comme moi, vous avez tendance à poursuivre un idéal jusqu’à vous effondrer, à réfléchir dix coups à l’avance et à tenter de contrôler chaque détail, à vous envoyer dans une spirale paralysante en vous préoccupant de l’opinion des autres… alors nous pouvons chercher la liberté en Jésus ensemble.
L’anxiété n’est pas une étiquette
Tout d’abord, admettons ceci : l’anxiété ne définit pas qui nous sommes. L’anxiété n’est pas notre identité. Beaucoup d’entre nous portent l’anxiété comme un badge. Le badge « on met la barre beaucoup trop haut, pour se donner une façade ». Nous sommes épuisées, mais disons « oui » à encore plus d’obligations, nous sourions alors que nous sommes éteintes à l’intérieur, nous négligeons une saine alimentation et nous avalons des quantités folles de café pour rester éveillées, nous faisons des crises de nerfs dans la salle de bain puis sortons en faisant semblant que tout va parfaitement bien, nous espérons que la boule dans notre ventre disparaitra, nous faisons des crises de panique régulièrement. Et pour une raison quelconque, nous agissons comme si cela était tout à fait normal — comme si c’était simplement notre destin d’être sans arrêt sur le point de craquer et de tenir à peine le coup. Le badge du « C’est comme ça »… Peut-être que certaines d’entre nous sont réellement effrayées par leur anxiété. Nous reconnaissons que c’est difficile, mais nous ne voyons pas de porte de sortie — et cela cause encore plus d’angoisse. (c’est évidemment un cercle vicieux.) Alors, nous l’acceptons à contrecœur. Une personne anxieuse se voit comme quelqu’un de perturbé et de piégé par la panique. Pourtant, j’agite un drapeau, j’appuie sur le bouton de la sirène, j’envoie un avion traceur dans le ciel et j’appelle au secours. En effet, ce qu’il faut retenir, c’est que l’anxiété n’est pas une cage dans laquelle nous devons vivre. Jésus veut que nous soyons libres. Bien que l’anxiété puisse être une bataille continue que nous combattons une grande partie de notre vie, nous ne devons pas croire les mensonges que l’ennemi nous jette. Nous allons bientôt les aborder et nous y attaquer. Mais maintenant que nous avons accepté de laisser tomber ces étiquettes, nous devons encore expliquer certaines choses…
Démêlons le désordre
L’anxiété peut ressembler à une grosse boule de bandes élastiques emmêlées — il est difficile de voir où chaque brin commence et se termine. Parfois, il est difficile de relier notre comportement anxieux extérieur à ce qui se passe dans notre esprit et notre cœur. Cependant, si vous enleviez les bandes élastiques une par une, vous finiriez par atteindre celles qui sont au milieu. Si nous demandons à Dieu de nous aider à « démêler les bandes élastiques » de notre anxiété — par la prière, par les Écritures, par des conseillers et des mentors qui croient en lui — nous pouvons commencer à comprendre ce qui est au cœur du problème, étape par étape. Souvent, nous nous efforçons d’atteindre un objectif, en nous donnant tout entier à un idéal qui n’est pas celui de Dieu lorsque nous nous évertuons de…
- Contrôler.
- Être perfectionniste.
- Être dans le confort.
- Avoir une vie sans conflit.
- Être en sécurité.
- Avoir de l’approbation.
- Avoir du succès.
Ou peut-être essayons-nous d’éviter quelque chose comme…
- L’inconfort.
- La douleur.
- La déception.
- Le chagrin.
- L’échec
J’ai agi sous l’emprise de l’anxiété parce que je poursuivais un idéal parfait à tout prix. J’ai également fait des crises de panique parce qu’il semblait que la douleur et la déception m’étouffaient. Des douleurs causées par l’anxiété se sont installées dans mon corps pendant longtemps à cause des conflits. Je me suis effondrée complètement submergée parce que je ne pouvais pas contrôler ce qui se passait autour de moi. Le point essentiel est le suivant : notre anxiété peut être due à de multiples raisons complexes, comme la balle en bandes élastiques. Il est également possible d’identifier un seul facteur qui nous maintient dans cette prison d’anxiété. Mais si nous pouvons commencer à démêler nos comportements anxieux de nos pensées et motivations, nous pouvons commencer le processus pour démasquer les mensonges de l’ennemi.
Ne tombons pas dans les mensonges
Nous avons donc notre grosse boule de bandes élastiques. Nous la retournons dans nos mains, nous la lançons en l’air, et notre ennemi aimerait que nous restions là, concentrées sur notre situation, nos problèmes et nos inquiétudes. Il nous lance un mensonge— quelque chose comme « Dieu ne s’occupe pas de ça. » Nous l’acceptons. Il en lance un autre. « Ces problèmes sont beaucoup trop grands. Il est temps de paniquer. » Nous l’acceptons aussi. Puis un autre nous arrive. « Dieu ne te voit pas lutter. » Nous l’acceptons aussi. Maintenant, nous jonglons avec nos fardeaux (nos efforts et nos peurs) et les mensonges. Pas étonnant que nous détournions le regard de Dieu pour nous effondrer centrées sur nous-mêmes. C’est le plan de l’ennemi pour notre anxiété : distraire, décourager, nous garder prisonnières.
- Il nous distrait ; son but est de nous faire détourner les yeux de Dieu.
- Il nous décourage en nous lançant des mensonges, nous donnant le sentiment d’être submergées et désespérées.
- Puis il nous retient — nous emprisonne dans ses chaînes. Si nous ne connaissons pas et ne croyons pas la Vérité de Dieu, nous sommes prises dans son piège.
Rejetons les mensonges, tournons nos yeux vers Dieu.
Je veux être prudente ici, car je sais combien l’anxiété peut nous faire du mal et nous étouffer. Sachez que mon intention n’est pas de vous accabler de honte pour avoir cru des mensonges. Il s’agit souvent d’un problème complexe à facettes multiples qui peut impliquer divers facteurs et stress. Si nous luttons contre l’anxiété parce que nous avons été profondément blessées par quelqu’un de proche, Dieu nous voit. Si notre situation nous semble totalement insupportable — on ne peut pas en parler — Dieu est là avec nous. Si nous savons que cette lutte nous paralyse et menace de nous nuire, Dieu offre une issue. Lorsque nous faisons face à l’anxiété, nous ne choisissons pas forcément consciemment de croire un mensonge. Mais dès que nos yeux se détournent de l’amour et de la fidélité de Dieu, pour se porter vers nous-mêmes et notre situation, la porte est ouverte pour les mensonges et les insinuations. Ne tombons pas dans le piège. Nos comportements anxieux révèlent souvent que nous n’agissons pas dans la foi, mais dans l’incrédulité. Dieu, dans sa tendre bonté, veut nous libérer (Jean 8.32). Lorsque nous fixons notre regard sur lui — et sur ce que sa Parole dit — ces mensonges tombent de nos mains sur le sol, et cette cage d’anxiété perd son emprise.
La vérité rend l’anxiété impuissante
J’aime beaucoup la façon dont les Écritures décrivent Dieu comme notre Bon Berger ; nous sommes comme des brebis (Jean 10.10-11 ; Ps. 23.2-3 ; Luc 15.3-7). Nous sommes enclines à errer, à crier anxieusement, à nous perdre et à nous retrouver piégées dans un endroit dangereux où l’ennemi peut bondir. Mais notre Berger nous trouve, nous prend tendrement dans ses bras et nous ramène en sécurité au bercail. Lorsque l’anxiété nous menace, accrochons-nous fermement à la vérité de notre Bon Berger :
- Quand tu t’inquiètes pour demain, il est souverain sur tout (Matthieu 6.25-34 ; Ps. 29.10).
- Quand une énorme tempête menace de te faire couler, toi et ton navire, il est plus grand que le vent et les vagues (Ps. 46.1 ; Marc 4.39-40 ; Ps. 91).
- Quand tu ne connais pas ta prochaine étape, il te guidera si tu le cherches (Ps. 37,23- 24 ; Jacques 1,5- 6).
- Quand tous te quittent ou te blessent, il a promis de ne jamais te laisser (Héb. 13.5 ; Ps. 139:7-10).
- Quand ta journée te met en miettes, sa grâce te suffit amplement (2 Cor. 12.9).
- Quand tu es complètement submergée, il te voit et il gère la situation (Ps. 23.4 ; Soph. 3.17 ; Ps. 94.19).
Rien n’est trop grand pour lui. Son amour fidèle ne finira jamais. Et quand tu n’en peux plus et que tu craques de partout, ses bras de Berger te tiennent. Il te demande de tourner à nouveau les yeux vers lui. C’est ainsi que la Vérité de Dieu peut contrer les mensonges de notre anxiété.
Quelques étapes simples
Enfin, comment pouvons-nous être libérées lorsque nous sommes prisonnières de l’anxiété ? J’ai fait des progrès dans ce domaine ; voici quelques étapes simples pour y parvenir :
- Arrête-toi, agenouille-toi et prie. Quand tu te sens anxieuse, arrête la spirale, et prie simplement. Demande à Dieu de te montrer où tu as perdu de vue sa Vérité.
- Ouvre la Parole. Surligne et marque les passages qui te rappellent qui est Dieu dans tes moments d’anxiété.
- Mémorise sa Parole. Ancre les Écritures dans ton cœur, afin que lorsque l’ennemi essaie de te distraire et de te tromper, tu puisses répondre avec une bombe de Vérité.
- Trouve une amie pour être un fil de vie. Quand l’anxiété s’installe, envoie un message à tes amies avec lesquelles tu pries et demande des prières. Des amis qui prient sont inestimables !
Qu’est-ce qui t’inquiète le plus ? Quels sont les signes que tes yeux se détournent de Dieu dans ces situations ? Comment peux-tu revenir à sa Vérité ?
À propos de l’auteur – Samantha Keller
Samantha Keller aime aller flâner au bord des lacs, elle aime le café bien fort et passe beaucoup de temps à écrire sur la façon dont Jésus peut transformer les histoires les plus terribles en magnifiques témoignages. Elle habite en Indiana.