Je vais vous parler de parallèles spirituelles tirées d’une histoire de canaux d’irrigations dans les Alpes.
Si vous avez déjà visité les Alpes suisses, vous connaissez peut-être les canaux d’irrigation historiques, appelés « bisses », qui permettaient d’approvisionner en eau les communautés rurales vivant sur les flancs et dans les vallées des montagnes.
La sécheresse était une menace constante à cette époque, car l’eau était très rare en raison du climat sec. Rappelez-vous, c’était avant l’existence des systèmes de distribution d’eau par canalisation.
Au fil des siècles, les hommes ont canalisé l’eau, dont ils avaient tant besoin, depuis les ruisseaux de montagne situés plus haut.
Ces canaux, ces « bisses » étaient des tranchées étroites creusées dans la campagne pour apporter ce trésor aux communautés vivant dans la région, pour leurs animaux et leurs cultures.
Parfois, il s’agissait d’auges en bois qui devaient être construites sur les flancs de falaises montagneuses abruptes, au péril de leur vie. (Pouvez-vous imaginer comment ils faisaient cela il y a tant d’années… ???!!!)
L’eau n’a pas seulement désaltéré les terres desséchées et les habitants, mais elle a aussi apporté avec elle des espèces abondantes et variées de plantes, d’oiseaux et d’animaux ! De la vie nouvelle en abondance !
À une époque, les communautés dépendaient d’environ 1800 km de canaux pour leur survie. L’eau était si précieuse que les canaux devaient même être gardés contre les personnes désespérées qui tentaient de la rediriger vers leurs terres au détriment des autres paysans.
Les gardiens étaient engagés pour s’assurer que l’eau passait sans encombre des ruisseaux de haute montagne aux vallées en contrebas. Il y avait un gardien pour environ 10 kilomètres de bisse. Il vivait généralement dans une cabane rudimentaire et sa tâche consistait à surveiller la longueur de canal qui lui était attribuée.
Une petite pagaie en bois était construite près de la cabane et, au fur et à mesure que l’eau coulait, la pagaie frappait une planche de bois qui tournait au rythme du courant. Une pagaie silencieuse signifiait que le flux d’eau s’était arrêté, que le canal était obstrué ou redirigé quelque part en amont et que le gardien devait sortir, de jour comme de nuit, pour trouver le problème et le réparer.
Comme vous pouvez l’imaginer, les raisons étaient nombreuses : chutes de pierres des parois rocheuses en amont, chutes d’arbres ou de branches pendant les tempêtes, feuilles d’automne bouchant les canaux, réorientation malveillante des cours d’eau, etc.
En réfléchissant à ces « bisses », il m’est venu à l’esprit qu’il y a beaucoup de parallèles à faire avec nos propres cœurs !
À un moment donné de notre voyage sur Terre, nous devons réaliser que nous mourrons d’une mort certaine (éternelle) si nous ne recevons pas des Eaux Vives d’En Haut. Et, tout comme nos concitoyens dans les Alpes, qui ont dû construire des « bisses » pour obtenir l’eau salvatrice dont ils avaient désespérément besoin pour survivre, nous aussi, nous avons désespérément besoin d’un Sauveur pour combler le fossé qui nous sépare de ces Eaux Vives d’En Haut.
En 1980, je me souviens comment j’ai acquis une forte conviction de mon propre péché et de ma séparation d’avec Dieu. J’ai confessé mon péché et remis ma vie au Christ, réalisant que je ne pouvais en aucun cas gagner la présence d’un Dieu saint et tout-puissant sans Jésus qui a dû mourir sur la Croix pour payer la peine de mes péchés, le Juste pour moi, le pécheur.
C’est alors que, merveille des merveilles, j’ai reçu un nouveau cœur et suis devenue enfant de Dieu. C’est à ce moment-là que ma relation avec notre Dieu Créateur a été réconciliée et que les Eaux Vives d’en haut ont commencé à descendre, à remplir et à désaltérer mon âme desséchée et mourante avec une nouveauté de vie.
Dans l’Évangile de Jean, chapitre 4, versets 13 et 14, Jésus nous promet que nous pouvons toujours venir à lui lorsque nous avons soif.
À la femme Samaritaine au puits, Jésus dit :
« Toute personne qui boit de cette eau-ci aura encore soif. En revanche, celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. » Et encore dans Jean chapitre 7, verset 38, Jésus dit :
« Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de lui, comme l’a dit l’Écriture. » Jésus parle de cette eau aussi en tant que son Esprit Saint. C’est une autre image de ce que signifie garder nos cœurs – s’assurer qu’ils sont remplis à ras bord de l’eau vive de Dieu, le Saint-Esprit de Dieu en nous.
Dans les Proverbes, chapitre 4, verset 23, nous lisons :
« Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui jaillissent les sources de la vie. »
De même que les canaux devaient être constamment surveillés, de même nos cœurs doivent être gardés avec diligence, en veillant à ce que rien n’empêche ces Eaux Vives de couler, que rien ne se produise pour obstruer l’écoulement ou rediriger son chemin loin de nos cœurs.
Le psaume 139, versets 23 et 24, nous invite à être transparents devant Dieu et à le laisser scruter les canaux de notre cœur :
« Examine-moi, ô Dieu, et connais mon cœur,
mets-moi à l’épreuve et connais mes pensées !
Regarde si je suis sur une mauvaise voie
et conduis-moi sur la voie de l’éternité ! »
Tout d’abord, qu’est-ce qui empêche l’écoulement de ces Eaux Vives dans notre cœur ? Qu’est-ce qui vient briser notre cœur, l’accabler et blesser notre esprit ?
Les circonstances difficiles sont monnaie courante ici-bas :
– la mort d’un être cher
– des problèmes de santé
– le stress financier
– perte d’emploi
– relations tendues
– des rêves brisés
– déceptions, découragement, dépression…
Jésus connaît nos luttes tout humaines et dans Matthieu, chapitre 11, versets 28 à 30, Jésus nous fait signe en disant :
« Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez le repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. » (NEG1979)
Rappelez-vous, il est notre seule source d’Eaux Vives.
Deuxièmement, qu’est-ce qui peut encore arrêter l’écoulement ? Quels sont les débris qui bloquent le flux et dont nous devons nous occuper ? Des péchés non confessés, non repentis, comme par exemple :
– l’orgueil
– le manque de pardon
– l’égocentrisme
– la malhonnêteté, la désobéissance
– des bavardages, des plaintes, l’ingratitude…
– une mauvaise utilisation de notre temps
– des dépendances, le péché sexuel…
– …ou tout autre chose que Dieu pourrait nous rappeler…
Et enfin, ne laissons pas les tentations mondaines ou sataniques rediriger le chemin de ces Eaux Vives loin de nos cœurs. Ne nous laissons pas tromper par les faux enseignements ou les mensonges flagrants qui paradent pour la vérité, même, et surtout dans l’Église. Veillons à ne pas nous laisser égarer, mais plutôt à être enracinés dans, et fondés sur, la Parole de Dieu et dans la puissance de son Esprit, afin d’avoir la sagesse et le discernement de Dieu pour garder le cap et ne pas être détournés.
Toutes les louanges te reviennent, précieux Jésus, source des Eaux Vives ! Merci d’avoir accepté de mourir pour nos péchés afin que nous puissions avoir un accès libre pour venir et boire de tes Eaux qui donnent la vie.
Aide-nous à garder diligemment notre cœur, à reconnaître les fardeaux qui veulent l’accabler et les péchés qui veulent arrêter l’écoulement de Ta Vie en nous. Donne-nous la sagesse et le discernement pour ne pas permettre que le chemin du flux soit détourné par les séductions du monde et les faux enseignements. Et, en toutes choses, rapproche-nous toujours plus de toi en ces jours, afin que tu sois non seulement notre source constante d’Eau Vive, mais aussi un canal « bisse » par lequel tes Eaux peuvent couler et bénir les autres sur notre chemin, alors que nous traversons les montagnes et les vallées de la vie. Amen.
© Revive Our Hearts. Écrit par Mary Anne Piaget. Utilisé avec autorisation.
Toutes les citations bibliques sont tirées de la version Segond 21 © 2007 Société Biblique de Genève
Sauf indication contraire.
*NEG1979 © Société Biblique de Genève
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